Il arrive, de plus en plus rarement, que Usenet joue encore une petite partie de son rôle historique. Il ne sert plus depuis longtemps à des communications entre scientifiques et techniciens. Ici, il sert à des ignorants à poser des questions, et il arrive qu'il subsiste encore une personne encore en état d'y répondre, en sachant de quoi il cause. Si si ! On en trouve encore, parfois, rarement. Et pas partout. De nombreux forums sont en état de mort cérébrale.
Exemple :
adurien a écrit :
> En quoi le principe d'incertitude de Heisenberg prouve t'il l'existence
> du hasard?
> On ne peut pas connaitre à la fois la vitesse et la position, soit, mais
> cela ne prouve t'il pas simplement qu'une particule est autre chose
> qu'une simple "bille" qui aurait une vitesse et une position? (comme
> l'éléctron qui peut passer du lobe + au lobe - d'une orbitale p, sans
> jamais se trouver sur le plan qui les separe)
>
> Je vois mal comment on peut affirmer qu'aucune cause ne se cache
> derriere un phenomene, quel qu'il soit.
Fin de citation.
Ici, il y a faux problème parce qu'il y a faux cul à l'origine.
A partir du moment où Max Planck avait postulé, et où l'expérience avait
abondamment confirmé, que les radiations électromagnétiques ne pouvaient
être absorbées et émises que par quanta d'action entiers, la marge de
manoeuvre était nulle, de par les propriétés de la transformation de
Fourier : le produit du flou intrinsèque sur la position moyenne d'un
paquet d'onde de un quantum, par le produit du flou intrinsèque sur sa
fréquence, est constant. Il suffit de transformer "fréquence" en
"impulsion" (ou quasi-impulsion dans les milieux condensés), pour
obtenir le produit égal à un quantum d'action par cycle.
Il n'y a pas besoin de "principe", ni d'attribuer ce "principe" à
Heisenberg pour constater ce fait incontournable pour tout ce qui est
ondulatoire et qui obéit à la quantification de Planck.
En sciences humaines, on doit se poser la question à tout instant "A qui
le crime profite-t-il ? Quel groupe de pression, quel pouvoir politique,
quel pouvoir économique, quel pouvoir religieux ont truandé les concepts
et les "données" que l'on me transmet ?". C'est épuisant, mais ce n'est
qu'à ce prix que le travail vraiment scientifique peut se démarquer du
travail hagiographique de laquais au service de mensonges sociaux.
En sciences dures, on n'a généralement pas à se poser la question "A qui
le crime profite-t-il ?". Là, voici un contre-exemple historique : le
crime profite à Werner Heisenberg, et ultérieurement à Niels Bohr, le
seul esprit assez compliqué et contradictoire pour se trouver à l'aise à
habiter dans un tel amphigouris. Dirac était largement assez brillant
pour être présent et brillant quelle qu'eût été l'issue dans la guerre
des fondateurs.
Pourquoi ce crime scientifique ? Pour le pouvoir dans la physique. Pour
éradiquer tout l'apport du concurrent, Erwin Schrödinger, auteur d'une
équation d'onde que Heisenberg trouvait "répugnante".
L'astuce était d'ériger en Principe de Moi, la conséquence triviale des
propriétés ondulatoires des quantons, en éradiquant toute référence à
cette nature ondulatoire permanente, et bien sûr à l'équation d'onde.
Comment ce crime scientifique a-t-il pu triompher ?
Parce que les deux seuls adversaires étaient peu combatifs, peu
agressifs, étaient des hommes de doutes. Louis de Broglie en
particulier, était un homme extrêmement inhibé, paralysé par son immense
politesse. En plus de se gourer autant que les autres (sauf Schrödinger)
en maintenant une foi déraisonnable envers les "positions",
"coordonnées", "aspects corpusculaires", toutes idéations
irrémédiablement macroscopiques, irrémédiablement disqualifiées en
microphysique.
Reste à régler la question du "hasard".
On va prendre l'émission d'un neutron par un Uranium 235, et sa capture
par un autre.
c²/h = 135,639 . 10^48 1/(kg*s)
Masse du neutron :
1,6749287 . 10^-27 kg.
Fréquence broglienne d'un neutron :
227,186 . 10^21 cycles/s
Fréquence broglienne d'un noyau U235, approximative :
53,39 . 10^24 cycles/s.
Cinquante trois millions de milliards de milliards de cycles par seconde...
Pour un seul atome.
Là dessus, la constante d'Avogadro se rappelle à ton souvenir :
six cent vingt trois mille milliards de milliards d'atome par mole.
Sachant que chacun des noyaux, tant émetteur que récepteur, est immergé
dans un bruit de fond broglien constant par tous les autres atomes, avec
tous les battements aléatoires qui en résultent, explique un peu quel va
être ton protocole, et tes moyens d'acquisition pour enregistrer puis
décoder tout ce bruit de fond, toutes les amorces de poignée de main qui
échouent, et celle qui réussit, pour le transfert de tel neutron de tel
noyau à tel autre. Etc.
STP, explique nous cela.
Explique tes sondes, tes capteurs. En kryptonite ?
N'oublie pas de vérifier ton "imaginature" au crible du théorème de la
variété nécessaire d'Ashby.
Ensuite, ta mission suivante sera de nous expliquer pourquoi tu as
besoin d'un concept "philosophique" de hasard, alors que la réalité
physique fait amplement l'affaire.
Bibliographie minimale à consulter :
Franco Selleri.
Le grand débat de la physique quantique. Champs Flammarion.
--
Je suis las d'assurer un service public d'éducation, qui me vaut tant de
coups de surin par les voyous du Net.
http://jacques.lavau.deonto-ethique.eu/Quantique_pour_les_nuls.html http://quantic.deonto-ethics.org