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Auteur Sujet: Obama et la torture: plus qu'une histoire d'eau. Robert Harvey.  (Lu 1987 fois)

JacquesL

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J'ignore comment François Noudelmann et Eric Aeschimann recueillent et sélectionnent les textes qui paraissent sur leur blog, mais au bout de trois lectures, je suis très impressionné par leur qualité :

http://philosophie.blogs.liberation.fr/noudelmann/2009/05/obama-et-la-torture-plus-quune-histoire-deau.html

Citer
Obama et la torture: plus qu'une histoire d'eau

• par Robert Harvey

À nouveau, lors de la conférence de presse marquant les premiers cent jours à la Maison Blanche, Barack Obama a déçu un certain public étatsunien: celui-ci n’a pas eu la satisfaction de l’entendre dire clairement que Bush et Cheney ont autorisé la torture. Et son emploi euphémistique du mot «technique» sous lequel il a rangé «la baignoire» n’est pas pour rassurer (il serait grotesque, par exemple, de ranger le vol à main armée parmi les «techniques» pour retirer de l’argent à la banque). Toujours est-il qu’il faudra bien davantage qu’un mot talismanique de la part de Barack Obama –du genre, «Oui, Bush, Cheney & Cie ont commandité la torture»– pour venir à bout du principal. La torture –crime de guerre– se range parmi une multiplicité d’aberrations et de déformations de la démocratie rendus opérantes par ses prédécesseurs.

Tandis qu’on déblatère sur le fait qu’Obama a promis aux agents qui ont administré la torture qu’ils ne seraient pas poursuivis en justice, tandis qu’on s’arrache les cheveux qu’il s’esquive devant la possibilité de créer une commission d’enquête sur la torture appliquée sous l’Administration précédente, on passe à côté d’une logique légale qui doit absolument régir le vaste processus à entreprendre.

Le caractère spectaculaire de la torture nous aveugle quant à un esprit de loi –une terrible «philosophie» juridique– qui l’a accueillie. C’est ce même esprit qui a légitimé un archipel de goulags où le prisonnier n’a aucun droit et nul statut reconnu par la loi. Cet esprit a foulé aux pieds les droits fondamentaux des citoyens (sans parler des étrangers). Cet esprit a consolidé une politique de surveillance générale gobée, intériorisée, banalisée au point où l’on se demande qui, aujourd’hui, revendique le droit de ne pas être fliqué en public comme chez soi. Cet esprit menace ce qui reste de liberté en démocratie libérale.

Bien sûr, ce qui fait enrager, c’est que Cheney et la poignée d’individus qui le défendent encore –ouvertement ou pas– s’enfoncent dans leur abjection. Mais ce n’est pas d’un mea culpa par personne interposée (Obama avouant ce que les coupables ne se sentent sous aucune obligation d’avouer –au contraire !) que nous avons besoin: c’est d’un grand processus juridique qui aurait comme but fondamental de ramener les U.S.A. à l’état de droit. En attaquant Obama, en focalisant toute l’attention sur ce qu’il «devrait» faire, on fait preuve de myopie constitutionnelle: c’est comme si, après ces huit ans où les occupants de la Maison Blanche ont malmené la Constitution, nous ne nous souvenions plus de ses principes.

Barack Obama s’en souvient très bien (c’est le moins qu’on puisse espérer d’un président de l’espoir…). Et c’est là, je crois, que l’on n’a pas encore fini de découvrir la finesse d’esprit politique et –n’oublions pas– juridique de Barack Obama: que ce n’est justement pas lui, pas le président, le plus important dans cette affaire de torture et de crimes de guerre.

Le pouvoir fédéral n’incombe pas exclusivement au président dans ce pays. La structure tripartite –pouvoir législatif, pouvoir exécutif, et pouvoir judiciaire, selon l’ordre de présentation dans la Constitution– est conçue de telle façon à ce que chacune des instances se contrôle pour qu’un équilibre se maintienne. Or, la lâcheté du Congrès, conjuguée au conservatisme congénital de la Cour Suprême, a donné libre cours à l’audace criminelle de la présidence Bush. Tant que ces deux branches ne se recadrent pas selon leurs responsabilités pleinement cautionnées par la Constitution, elles donneront raison à l’outrecuidance ubuesque de Dick Cheney & Cº.

J’arrive à la «conclusion» d’un cours que j’enseigne avec Hélène Volat sur USA PATRIOT Act –ce vaste corpus de lois passé en octobre 2001 par un Congrès veule, émasculé dans une vague de patriotisme obligatoire (donc acéphale). Pour la discussion de cette dernière semaine, nous avons demandé à nos étudiants de s’appuyer sur ce qu’ils ont appris au sujet de l’effet de nos lois d’exception pour pronostiquer librement sur ce que «l’époque Obama» en fera. C’est expressément que je glisse de «l’administration Obama» à «l’époque Obama» car (et j’espère qu’on l’a compris) le pouvoir, suivant la Constitution, doit être partagé et équilibré: il ne s’agit donc pas seulement d’Obama et de l’exécutif.

J’arrive à la conclusion de mon post. J’ai confiance dans le fait que nos étudiants qui, jusqu’au dernier, se sont rués sur l’étude de ce monde terrifiant que l’Administration Bush leur a légué, vont reconnaître que c’est aux pouvoirs législatif et, éventuellement judiciaire, de prendre leurs responsabilités face aux preuves de la torture. Après la présidence impériale de George W. Bush, un rééquilibre des pouvoirs est aussi nécessaire que le procès de criminels de guerre. Barack Obama (qui a aussi d’autres travaux sur la planche) le sait. Nos étudiants, je crois, le savent aussi.

Il n’y a pas que la Cour Suprême et la Maison Blanche qui disposent de pouvoir juridique: c’est au sein du Congrès que fonctionne ces comités judiciaires qui ont jusqu’au pouvoir d’envoyer en carcéral. Barack Obama le sait. Et si nos jeunes étudiants le savent, ils voteront en 2010 pour des Représentants et Sénateurs qui auront pris leurs responsabilités en inculpant les criminels de guerre de l’Administration qui a précédé «l’époque Obama». Et au lieu de tarabuster Barack Obama, ils l’auront laissé s’occuper de ces quelques autres petits problèmes que sont la récession, les fondamentalismes de tout poil, la pandémie H1N1, la mauvaise volonté en Moyen-Orient…

Et, quant à USA PATRIOT Act, il faudra l’énergie et la volonté concertées des trois branches…

Rédigé le 04/05/2009 à 10:11

JacquesL

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Le secret de Guantanamo ?
« Réponse #1 le: 29 octobre 2009, 01:21:50 pm »
Le secret de Guantanamo ?
http://www.voltairenet.org/article162377.html

Le problème est que Thierry Meyssan est loin d'être fiable à 100 %.
Et les références ne semblent pas tout à fait à la hauteur.

Globalement exact dans l'ensemble, est mon estimation provisoire.

Voici l'exemple des généralisations abusives, voire psychotiques, que Meyssan pratique :
Citer
Attention : si vous souhaitez continuer à penser que nous avons des valeurs communes avec les États-Unis et que nous devons être alliés avec eux, abstenez-vous de lire cet article.
"Les Etats-Unis" deviennent sous sa plume une entité indivisible. J'ai connu, et je lis toujours des tas d'états-uniens fort sympathiques, dignes de bien des éloges. Meyssan n'a pas pris la peine de discerner les structures de pouvoir et d'intoxication médiatique qui sont ses ennemis, et qui nous traiteront en ennemis ou en gibier, nous simples citoyens français (ou québécois pour certains d'entre nous). Les Etats-Unis dans leur globalité ne sont pas notre ennemi, mais des structures de pouvoir si, des organisations si, des personnes de pouvoir si. Tous à connaître individuellement.
« Modifié: 29 octobre 2009, 05:19:04 pm par Jacques »

JacquesL

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