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Auteur Sujet: Clavier, Rossi, et Nic le hutin...  (Lu 1148 fois)

JacquesL

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Clavier, Rossi, et Nic le hutin...
« le: 09 septembre 2008, 12:50:43 pm »
En bref : le patron des forces de sécurité en Corse, Dominique Rossi, a été immédiatement muté, en punition de n'avoir pas donné l'assaut, quand la villa de Christian Clavier a été occupée par cinquante militants corses. Voyons la presse :


http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/09/03/evidemment-qu-il-fallait-attaquer-okaaaaaay-par-dominique-dhombres_1091011_3232.html#xtor=EPR-32280156
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Evidemment qu'il fallait attaquer, okaaaaaay ?, par Dominique Dhombres
LE MONDE | 03.09.08 | 13h40  •  Mis à jour le 03.09.08 | 13h40

Le premier flic de Corse, enfin qui l'était jusqu'à lundi avant d'être puni, a tout faux. Il est désormais abrogé, aboli, effacé, annihilé, cassé, dissous. Selon la vieille expression imagée de l'Etat français, tout Corse qu'il est, limogé. Vous trouvez que c'est trop ? Vous plaisantez ! Comment, vous n'êtes pas au courant ? Les journaux télévisés ne parlaient que de cela, mardi soir. Si vous vivez terrés au fond d'une grotte, loin des écrans, voici les faits. Ils sont graves. Dominique Rossi, coordonnateur des forces de sécurité en Corse, en clair celui qui commande (qui commandait !) là-bas aux flics et aux gendarmes a commis le pire, l'indicible. Il a laissé samedi une cinquantaine de nationalistes pénétrer dans le jardin de la villa de Christian Clavier, près de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud) alors qu'il savait (évidemment, il savait !) qui était le propriétaire. C'est donc si grave ? Plus que cela. Terrifiant ! Il savait que Christian Clavier était l'ami du président et il n'a rien fait. Il n'a pas bougé. Il a laissé les cinquante fouler le sol sacré du jardin de la villa de Clavier. Il a vu de loin le gardien de la villa leur servir (en tremblant ?) le verre de l'amitié, comme dans L'Enquête corse. Et il n'a rien fait ! Evidemment comme tous les coupables, il a des explications toutes prêtes, mais qui ne tromperont personne. Il a estimé qu'il valait mieux laisser une cinquantaine de militants nationalistes fouler pacifiquement et symboliquement le sol du jardin sacré pendant une heure pour éviter des troubles autrement graves à l'ordre public. Des fois qu'ils envahissent dix autres villas de continentaux riches et célèbres, ou pire encore, qu'ils incendient la préfecture d'Ajaccio ou je ne sais quoi encore. L'innocent ! Mais non, justement, le coupable ! Il savait que Christian Clavier était l'ami intime de Nicolas Sarkozy, quasiment son frère (ah non, cette fonction est déjà prise par Martin Bouygues, pour l'amour duquel on supprime la pub sur les chaînes de télé publiques). Enfin, si ce n'est son frère, quelque chose d'approchant. Et il n'a rien fait ! Il savait, en excellent spécialiste du renseignement qu'il est manifestement, et il a laissé se perpétrer l'infamie. On a foulé le sol sacré de Jacqouille la Fripouille.

Evidemment, dès lors qu'il s'agit d'un ami du président, reconnu et estampillé comme tel, il ne fallait pas barguigner. Il fallait faire donner l'armée ! D'abord un petit barrage d'artillerie, peut être, un appui aérien évidemment, et puis l'assaut des commandos. Où est-ce qu'il a appris son métier, ce policier réputé calme, courtois et méthodique ? Quand la pelouse et la piscine d'un ami du président sont violées, on ne réfléchit pas, on fonce. Okaaaaaaay ?

Dominique Dhombres
Article paru dans l'édition du 04.09.08



http://actualite.aol.fr/affaire-rossi-clavier-sarkozy-des-ministres/article/20080903064049017290375
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Affaire Rossi-Clavier: Sarkozy, des ministres et l'UMP défendent la sanction-mutation
 Le président Sarkozy, le gouvernement et l'UMP ont soutenu mercredi la décision de limoger le patron des forces de sécurité en Corse, Dominique Rossi, dans l'affaire Clavier, l'opposition poursuivant son offensive contre ce qu'elle dénonce comme un "fait du prince".

Lors du conseil des ministres, le président Nicolas Sarkozy a déclaré "qu'il soutenait pleinement" la décision prise par la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, de sanctionner ce responsable, a expliqué à la presse Luc Chatel, porte-parole du gouvernement.

"Lorsqu'on est préfet, on assume ses responsabilités", a ajouté le président, selon le porte-parole.

M. Rossi a été relevé de ses fonctions mardi à la suite de la brève occupation samedi par des nationalistes corses du lotissement où se trouve la villa de l'acteur Christian Clavier, proche de M. Sarkozy.

Une décision prise personnellement par le président, soupçonne l'opposition.

Mais Mme Alliot-Marie a revendiqué sa responsabilité dans cette mutation-sanction. Pour elle, la violation du droit de propriété qui a eu lieu à la résidence de l'acteur à Porto-Vecchio relève de "la dégradation des droits de la République".

Nicolas Sarkozy et Christian Clavier, le 13 mars 2005 à Neuilly-sur-Seine

Selon le président UMP de l'Assemblée de Corse, Camille de Rocca-Serra, "les mesures adaptées n'avaient pas été prises" par M. Rossi pour empêcher l'occupation de la villa de l'acteur. Le député UMP habite dans une propriété proche.

"Ce n'est pas parce que la victime est un ami du président de la République qu'il y a une circonstance atténuante, une faute est une faute", a assuré Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale.

Côté opposition, le premier à réagir a été François Bayrou. "C'est le fait du prince", a affirmé dès mardi le président du MoDem. "Autrefois, on avait le crime de lèse-majesté. Aujourd'hui, on a le crime de lèse-copain de la majesté", a-t-il ajouté plus tard.

Julien Dray, porte-parole du PS, a dénoncé lui aussi, mercredi, le "fait du prince", de la part d'un président qui considère "qu'il a un pré-carré et que, dès qu'on s'en prend à ses amis, tout est permis et que la loi n'est pas la même pour tous."

Plutôt "devoir du prince", a réagi le secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian.

François Hollande et le Bureau national du PS ont demandé que "le gouvernement s'explique sur cette affaire". M. Hollande avait déclaré mardi "ne pas vouloir croire" que c'est parce que cet incident impliquait un proche du président qu'une telle sanction avait été prise.

De son côté, la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, a vu dans cette sanction le signe d'une "privatisation de la République".

Au delà de la gauche, le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) a estimé dans un communiqué: "dès lors qu'il s'agit des puissants et des proches amis, le deux poids-deux mesures devient licite, pour ne pas dire moral".

"Celui qui est sensé montrer l'exemple s'affranchit de toutes les règles", a-t-il ajouté.


http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/09/03/le-limogeage-du-n-1-de-la-securite-en-corse-laisse-la-presse-perplexe_1090829_3224.html
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Le limogeage du n° 1 de la sécurité en Corse laisse la presse perplexe
LEMONDE.FR | 03.09.08 | 11h42  •  Mis à jour le 03.09.08 | 12h20

Nicolas Sarkozy est-il intervenu dans la mutation du "M. Sécurité" de la Corse, Dominique Rossi, après l'intrusion, samedi, de militants nationalistes dans la villa de l'acteur Christian Clavier, dont il est un ami proche ? L'ampleur de la sanction infligée au coordonnateur des services de sécurité intérieure en Corse interpelle l'ensemble des quotidiens, nationaux et régionaux, mercredi matin. Libération, citant une source au ministère de l'intérieur, indique que "des échanges" ont eu lieu entre le cabinet de Michèle Alliot-Marie et des "collaborateurs" à l'Elysée, mais la présidence a refusé de commenter cette décision, indiquant seulement qu'"il s'agit d'une décision de mutation d'un contrôleur général de police qui relève du ministère de l'intérieur".

A l'UMP aussi, on indique que Mme Alliot-Marie a agi "seule", selon Le Parisien/Aujourd'hui en France. Le quotidien s'interroge toutefois sur "la marge de manœuvre de [la ministre] dans ce dossier", avant d'affirmer que "dès lundi, le cas Rossi et l'épisode de la villa de Christian Clavier ont été évoqués par Nicolas Sarkozy lors de la traditionnelle réunion de 8 h 30 à l'Elysée avec ses principaux conseillers", contredisant ainsi la version de l'UMP. Le Parisien évoque également les relations "étroites" et "complexes" du président avec l'île de Beauté, qui expliqueraient que "la manifestation symbolique [dans la demeure de l'acteur] ait été vécue comme un affront".

"LETTRE DE CACHET"

"Tant pis si M. Rossi, nommé 'premier flic' de Corse en 2005, pouvait se prévaloir d'un très bon bilan (...). Cette mutation-sanction ressemble tout à fait à une lettre de cachet", note Midi libre dans son éditorial. Même constat dans Le Républicain lorrain, qui va jusqu'à faire le parallèle entre le limogeage de Dominique Rossi et celui de PPDA du JT de TF1, "coupable d'avoir déplu au chef de l'Etat".

La Voix du Nord estime, de son côté, que "ce n'est pas la première fois qu'un groupuscule piétine les lois républicaines, et quelques parterres en même temps, afin de dénoncer 'l'État colonial', 'la confiscation de la langue' ou, comme c'était le cas ici, 'la spoliation foncière'. (...) On ne trouve plus beaucoup de gendarmes pour s'en émouvoir". Pourquoi dès lors Dominique Rossi, 59 ans, dont le professionnalisme est salué par ses pairs, a-t-il été démis de ses fonctions ? La Voix du Nord estime que le ministère de l'intérieur aurait pu diffuser un simple communiqué indiquant que "l'Etat a décrété l'égalité du traitement de la délinquance sur tout son territoire", qui aurait coupé court aux polémiques. "Mais non. On nous dit que M. Rossi est juste coupable d'une 'erreur de jugement'. (...) Voilà que pour avoir accompagné du regard cinquante gars tranquilles, M. Rossi saute", ajoute le quotidien.

Tranquilles, les manifestants l'étaient assurément, indique Jean-Guy Talamoni, interrogé par LibéMarseille, dénonçant une "République bananière". Le leader indépendantiste, qui se trouvait, samedi, dans la villa de Christian Clavier, explique que la manifestation s'est déroulée "sans incident", "dans la plus grande décontraction", et s'étonne de la sanction infligée à Dominique Rossi : "Ça montre bien comment la Corse est gérée : c'est l'arbitraire total ! D'habitude, c'est nous qui en faisons les frais. Là, c'est un rouage de l'Etat français [qui est visé]."

Le Monde.fr