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Auteur Sujet: Record de vitesse pour guillotiner Antoine Laurent Lavoisier...  (Lu 4917 fois)

JacquesL

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Ce texte est de "Allegro", apparemment professeure de philosophie :

Citer
"En cette journée mondiale contre la peine de mort, je me souviens d’Antoine-Laurent Lavoisier qui fut arrêté et condamné à mort au terme d’un procès « révolutionnaire » qui dura moins qu’un jour. Le juge aurait déclaré au moment du prononcé de la sentence : « La République n’a pas besoin d’un savant ».
Nous sommes en mai 1794, en pleine Terreur.
Lavoisier sera guillotiné le jour même, en fin d’après-midi. On raconte une émouvante et discrète anecdote au sujet de son transfert de la prison à la place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde) où était dressée la guillotine. La voici.
Lavoisier, sur la banquette du chariot qui le conduit au lieu de son supplice, lit un livre de chimie, apparemment indifférent à son sort et aux fort probables huées et crachats, sur son passage, du petit peuple de Paris, que les responsables de la Terreur trompent, mais petit peuple qui jouit déjà ainsi à très bon compte de quotidiens et véritables « reality shows ».
Lorsque le cocher immobilise son ou ses chevaux sur la place de la Révolution, Lavoisier est encore plongé dans sa lecture studieuse. Avant de se lever une ultime fois, il corne doucement le bord de la page où sa lecture s’interrompt définitivement, referme calmement le livre et dépose celui-ci à sa place sur la banquette.
C’est la cinquième tête tranchée cet après-midi du 8 mai 1794, la sienne juste après celle de son beau-père âgé. Le mathématicien Joseph Louis Lagrange dira le lendemain : " Il ne leur a fallu qu’un moment pour faire tomber cette tête et cent années peut-être ne suffiront pas pour en reproduire une semblable."

J’ignore si cette anecdote est authentique mais au fond, ce n’est pas important car sa leçon vaut tellement plus que la véracité du fait.
Quelle est-elle ?
Bien sûr, le chimiste, élu récemment à l’Académie des sciences que la Révolution s’est empressée de dissoudre, ne croit pas à sa propre survie lorsqu’il corne la page du livre. Aucun mysticisme dans le geste.
A mes yeux, l’humilité de l’acte voulait signifier, - en ces temps-là d’une terreur qui peut revenir, qui est revenue depuis et qui sans doute reviendra -, qu’il fallait et qu’il faut encore que la chaîne de la connaissance scientifique, rigoureuse et libre de tout a priori idéologique, ne soit pas rompue ou tranchée à l’instar des têtes (pensantes aussi) qui tombaient en nombre à l’époque. Chaîne de connaissance : chaîne de vie.

En ces heures occidentales actuelles et encore heureuses, souvenons-nous de celle (17 heures un 8 mai 1794) où fut mis à mort le savant Lavoisier. Et dans la trace d’une telle anecdote peut-être imaginaire mais alors à portée « prophétique », méfions-nous de ces faux prophètes intellectuels, ces opportunistes des temps plus ou moins confortables – toujours grâce à la vigilance d’autres qu’eux-mêmes -, et qui osent moquer et fragiliser la rationalité et ses exigences sans laquelle, demain ou après-demain, nous ou nos enfants, perdrons à nouveau notre liberté de pensée, autrement dit notre liberté tout court."
http://www.sur-la-toile.com/discussion-5247-550-Dieu-et-la-science%2C-incompatible-.html
« Modifié: 11 novembre 2009, 09:10:50 pm par Jacques »