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Auteur Sujet: La nourriture bon marché, c'est fini...  (Lu 1433 fois)

JacquesL

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La nourriture bon marché, c'est fini...
« le: 23 mai 2008, 11:52:34 pm »
Je dois avoir une tête à confidences, car en 1978, j'en ai reçu de très précises et très en colère : l'Algérie négligeait gravement son agriculture, négligeait ses rendements, négligeait son irrigation, négligeait la couverture médicale des campagnes (voir le taux de mortalité infantile), importait plus de 30% à l'époque de sa nourriture, alors que "la terre, elle est riche !", et que le pétrole qui finance ces importations n'est pas éternel. Ce cri était de mon chauffeur de la Sonatrach, qui m'avait reconnu quand je traversais son village à pieds. C'est ainsi, dans mon petit journalisme de rencontre sans prétentions, que j'ai rencontré bien plus de réalisme chez des gens du peuple, que chez le cadre de l'armée - pas antipathique au demeurant, mais planant très au dessus des réalités humaines, et des réalités économiques de son pays.

L'article qui suit, parle de 70% de dépendance alimentaire, contre 30% de production intérieure. La situation agricole a donc continué de se dégrader lourdement, sous une menace climatique de plus en plus précise.

http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2008/05/22/article.php?sid=68590&cid=2

Citer
Faim dans le monde, l'Algérie n'est pas à l'abri
Par Hassane Zerrouky

«L’ère de la nourriture à bas prix est derrière nous. On paye vingt années d’erreurs», déclarait le 3 mars dernier le nouveau rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, le Belge Olivier de Shutter, qui a succédé au Suisse Jean Ziegler.
Pour cet ancien secrétaire général de la FIDH (Fédération internationale des droits de l’Homme), le FMI et la Banque mondiale, qui ont contraint les pays du tiers-monde les plus endettés à «développer les cultures d’exportation et à importer la nourriture qu’ils consomment», sont responsables dans la crise alimentaire qui frappe les pays pauvres. Les choix imposés aux pays pauvres les ont donc privés de ce qu’il leur restait en matière de souveraineté alimentaire. En effet, selon le rapporteur onusien, «cette libéralisation les a rendus vulnérables à la volatilité des prix». De surcroît, ajoute-t-il, en se lançant dans une politique de développement des agrocarburants, les Etats-Unis et l’Union européenne, qui, soit dit en passantn, contrôlent le FMI et la Banque mondiale, ont aggravé la situation. Ainsi, le fait que les pays développés réservent plus de surfaces aux cultures destinées au développement de biocarburants s’est fait au détriment de la culture du blé et du maïs. Conséquence : l’offre ne suit pas une demande en augmentation et les prix augmentent. Les pays en développement — ceux qui n’ont pas de pétrole — n’ont pas été en mesure de financer les importations des denrées de base devenues trop chères et ont été contraints de se serrer la ceinture. Concrètement, cela s’est traduit par une réduction des importations de ces denrées, donc une moindre disponibilité de ces produits de première nécessité sur le marché et, par conséquent, une augmentation de leurs prix. Telles ont été les causes de ce qu’on a appelé les émeutes du pain en Egypte et dans plusieurs pays africains et des Caraïbes ! Certes, et contrairement à notre voisin marocain par exemple, l’Algérie n’a été que peu affectée par cette situation. Grâce à ses ressources tirées de l’exportation du pétrole et du gaz dont le prix est pour l’heure en augmentation constante, l’Etat a été en mesure de subventionner les prix des denrées de base, notamment le blé. Mais, à terme, l’Algérie n’est pas à l’abri d’une situation qui semble s’inscrire dans la durée. Entre 1992 et 2004, la facture des importations des denrées alimentaires a doublé. Et pour l’exercice 2007, le montant des importations a été de 26 milliards de dollars. Avec l’accroissement de la population — l’Algérie compterait 36 millions d’habitants —, la facture alimentaire va augmenter alors que par ailleurs la production agricole nationale stagne quand elle ne décline pas. Selon l’économiste Aït Amara, qui n’est plus à présenter, l’Algérie produit 30% de ses besoins et en importe 70%. Pire, il signale qu’avec le réchauffement climatique (plus quatre degrés), l’Algérie risque d’être un pays aride dans les dix années à venir et va ainsi tout droit vers la catastrophe alimentaire. Entre-temps, en effet, la production pétrolière va baisser, le pays ne sera plus en mesure de subvenir aux besoins croissants de la population parce qu’à l’horizon 2020, celle-ci comptera plus de 40 millions d’habitants. Et bien que l’Algérie soit plus que jamais dans la dépendance alimentaire, les investissements dans le secteur agricole sont en deçà de ce qui se fait au Maroc et en Tunisie. S’ils sont à ce niveau, ce n’est pas parce que le pays manque d’argent — les caisses de l’Etat débordent —, c’est parce qu’il ne dispose pas d’une politique stratégique (sur le moyen terme) se fixant pour objectif la réduction de la dépendance alimentaire et, partant, mettre à l’abri du besoin les générations à venir.
H. Z.
« Modifié: 24 mai 2008, 08:44:18 am par Jacques »