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Auteur Sujet: La guerre perdue, par Michèle Ouimet  (Lu 1166 fois)

JacquesL

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La guerre perdue, par Michèle Ouimet
« le: 24 octobre 2007, 08:45:17 pm »
La guerre perdue, par Michèle Ouimet

http://www.cyberpresse.ca/article/20070926/CPOPINIONS05/709260521/-1/CPOPINIONS05

Le mercredi 26 sept 2007

La guerre perdue

Michèle Ouimet

La Presse

Un mort et cinq blessés. Cette fois-ci, les soldats canadiens n'ont pas sauté sur une mine, ils se sont battus contre les talibans.

Il y aura d'autres morts, d'autres blessés. Les 2300 soldats canadiens sont déployés dans le sud de l'Afghanistan, à Kandahar, la province de tous les dangers.

Huit militaires canadiens sont morts entre 2002 et 2005, 36 en 2006, 27 en 2007. Et il reste trois mois avant de boucler l'année.

Lundi, le chef d'état-major de l'OTAN, Dick Berlijn, a dit que les talibans étaient de plus en plus efficaces: «Nous remarquons qu'ils commettent moins d'erreurs. Ils deviennent plus précis, meilleurs.»

Pas étonnant. Les talibans se radicalisent et copient Al-Qaeda: attentats suicide, prises d'otages, bombes. Ils ont de l'argent, des hommes prêts à mourir et une base arrière où se ravitailler et s'entraîner, le Pakistan.

Commençons par l'argent. Première source: l'opium. Lorsque les talibans ont pris le pouvoir en 1996, ils ont tout fait pour éliminer le commerce de la drogue. À l'époque, ils se vantaient d'être des intégristes purs et durs et la drogue heurtait de plein fouet leurs convictions religieuses.

En 2001, après six ans de pouvoir taliban, l'Afghanistan ne fournissait plus que 5% de l'opium mondial. Aujourd'hui, ce chiffre a explosé: le pays produit 95% de l'opium de la planète. L'argent de la drogue finance les activités des talibans. Leur rectitude religieuse est drôlement élastique.

Autre source de financement: les otages. Selon le journaliste pakistanais Ahmed Rashid, les 21 otages sud-coréens kidnappés par les talibans cet été leur ont rapporté 21 millions. Le gouvernement sud-coréen aurait craché un million par otage. Assez payant, merci.

Les militants talibans sont faciles à recruter. Les conditions de vie des Afghans restent misérables, même si la communauté internationale a injecté des milliards dans le pays. Plus de filles vont à l'école et moins d'enfants meurent chaque jour, mais ces progrès ne changent rien au quotidien des gens qui continuent à manquer d'électricité et d'eau et à souffrir du froid et de la faim. Rien de mieux que la pauvreté pour grossir les rangs des extrémistes.

Les talibans se réfugient au Pakistan. Selon Barnett Rubin, expert de la question afghane, ils «contrôlent davantage de territoire au Pakistan qu'en Afghanistan». Rubin a visité l'Afghanistan 30 fois depuis 1989, dont 20 fois depuis 2001. Il sait de quoi il parle.

Le gouvernement pakistanais jure qu'il appuie les États-Unis dans leur lutte contre le terrorisme et qu'il fait tout pour chasser les talibans. Laissez-moi rire.

Le Pakistan et l'Afghanistan partagent une frontière commune de 2500 kilomètres. Le gouvernement pakistanais ne contrôle ni la zone frontière ni ses deux villes stratégiques, Peshawar à l'est et Quetta à l'ouest. C'est là que les talibans ont installé leur quartier général, là qu'ils s'entraînent et recrutent leurs hommes. Au nez et à la barbe des Pakistanais qui n'osent pas intervenir.

J'essaie d'aller à Peshawar et à Quetta, mais le consulat pakistanais à Montréal ne veut rien savoir. Il m'a accordé un visa restrictif qui m'interdit d'aller vers la frontière. J'ai besoin d'un permis spécial, un «No objection certificate», pour mettre les pieds à Peshawar et à Quetta. Difficile en diable à obtenir.

Le consulat s'en lave les mains. Je dois aller à Islamabad, au Pakistan, pour obtenir le fameux permis, comme si c'était la porte d'à côté. Mais deux équipes de Radio-Canada ont déjà tenté l'expérience. Ils n'ont jamais vu la couleur de ce foutu certificat.

Je veux aussi retourner en Afghanistan. Plus simple que d'aller au Pakistan. J'ai ressorti ma burqa et mes voiles, roulés en boule dans le fond d'un placard.

Je ne veux pas être pessimiste, mais je ne crois pas que l'OTAN va gagner cette guerre. Les soldats sont noyés dans cet immense pays qu'ils ne comprennent pas et qu'ils ne comprendront jamais. Aucune force étrangère n'a réussi à dominer les Afghans, je ne vois pas pourquoi l'OTAN réussirait.




JacquesL

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"Il serait dangereux de renforcer à nouveau le contingent français en Afghanistan", précise un général spécialiste de ce pays.
Sources :
http://www.solidariteetprogres.org/article5864.html
http://www.solidariteetprogres.org/article5860.html

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Brèves
Afghanistan : les délires du général McChrystal

30 septembre 2009 - 14:12

Par Christine Bierre

Le 30 septembre. Alors que quatre Français viennent encore de perdre accidentellement la vie en Afghanistan, portant à 35
  • le nombre de compatriotes tombés dans cette guerre, une interview accordée au Figaro du 29 septembre, par le Général Stanley McChrystal, commandant en chef américain en Afghanistan et donc responsable de l’effort mené dans ce pays par la Force internationale d’assistance et de sécurité, sous l’égide de l’OTAN, fait apparaître les responsables de cette guerre pour ce qu’ils sont : non seulement des incompétents, mais aussi de dangereux rêveurs.


Devenu un nouvel adepte de la contre-insurrection, façon David Galula et Maréchal Lyautey, le Général McChrystal semble s’être trompé à la fois sur le pays où il commande la guerre et sur la stratégie à suivre. Les guerres de contre-insurrection qui ont connu un certain succès furent menées dans la période coloniale, par un occupant installé de façon permanente dans un pays, ayant des moyens économiques, logistiques et militaires sans commune mesure avec ceux des insurgés, mais surtout, pouvant bénéficier d’un allié local relativement organisé capable de tenir le pays dans un contexte où les colonisés n’avaient pas donc rassemblé leurs forces contre l’occupant.

Ce pays n’est pas l’Afghanistan. L’effort de la coalition sur place, quelques 110 000 hommes à ce stade, dont 70 000 Américains, est beaucoup trop faible, en hommes et en moyens, pour couvrir un pays de 652000 km2, composé de surcroit de zones montagneuses offrant aux résistants de caches imprenables. De plus, le pouvoir en place, celui de Hamid Karzai, outre le fait d’être corrompu jusqu’à la moelle, ne contrôle pas du tout ce pays où les Talibans gagnent du terrain de façon spectaculaire depuis quelques années. Hamid Karzai ne rempli donc pas les conditions de l’allié « stable » sur lequel une stratégie d’occupation à long terme, pré-condition à une victoire éventuelle, peut être bâtie (selon ces doctrines militaires qui ne sont pas les nôtres).

Enfin, le général McChrystal se fait beaucoup, beaucoup d’illusions sur l’Armée nationale afghane (ANA), bâtie de toutes pièces par les Occidentaux depuis 2002. Si sur le papier, elle atteint un effectif de plus de 40000 hommes, personne ne mettrait sa main au feu — encore moins toute une armée ! – qu’elle soit capable de jouer le rôle de « partenaire intégré » que McChrystal veut lui assigner aux côtés des forces occidentales. Avec un taux de désertion avoisinant les 30% et un absentéisme inexpliqué qui peut amputer les bataillons d’un quart ou d’un tiers de leurs effectifs les mauvais jours, il est clair que toute tentative d’assigner un rôle capital à cette armée dont Obama souhaite en plus augmenter les effectifs jusqu’à atteindre 260000 hommes, McChrystal en voulant 400000, est de la folie furieuse.

Autre preuve que cette armée n’est pas du tout fiable, le rapport de la Government Accountability Office des Etats-Unis, paru en 2009, qui se demande où sont passées plus du tiers des armes légères fournies par les Etats-Unis à l’ANA entre 2004 et 2008 (87000 sur 242000 !). Il est bien connu que beaucoup de nouvelles recrues viennent attirés par la paie des premiers jours d’entrainement, et n’ont aucun scrupule à rejoindre ensuite les rangs des armées talibanes ou d’autres seigneurs de la guerre où la paie est bien plus importante.

C’est face à cette situation meurtrière, que l’on peut apprécier la folie des propos du Général McChrystal dans Le Figaro. Peut-on gagner cette guerre ? « Oui, nous le pouvons », dit le Général ajoutant « l’Etat afghan et l’armée afghane sont les forces qui, en fin de compte, emporteront la décision » !

Sur la question de savoir pourquoi son « afghanisation » de la guerre – c’est-à-dire le fait de former une armée afghane pour qu’elle soit au cœur de l’effort avec les occidentaux – lui permettra de gagner là où les Soviétiques qui avaient aussi « afghanisé » leur intervention, ont échoué, McChrystal répond étrangement que « l’Armée rouge était considérée comme une force d’occupation, cherchant à transformer brutalement la société afghane. (…) Les Soviétiques étant vus comme un corps étranger, ils ont cimenté contre eux toutes les tribus afghanes. Je ne crois pas que la population afghane nous perçoive comme elle considérait les Soviétiques. Nous, c’est différent : nous devons faire en sorte que les forces de sécurité afghanes deviennent responsables de cette guerre. C’est à elles de la gagner ou de la perdre ; notre responsabilité est de leur donner les meilleures chances de gagner. »

A plusieurs reprises le Général apparaît comme un doux-dingue préconisant que les soldats occidentaux avancent sur le terrain, démunis de gilets protecteurs et de blindés, dans une tentative de gagner la confiance d’une population lasse des « erreurs » de tirs qui l’on pris trop souvent pour cible. « Notre premier devoir, c’est l’humilité. La situation afghane est excessivement complexe : nous avons tous encore beaucoup à apprendre. Nos officiers doivent progresser dans la connaissance des langues et des mœurs de ce pays. Nous devons nous rapprocher de la population en nous débarrassant de tous ces blindages et autres gilets pare-éclats. Nos hommes doivent mieux connaître l’histoire et la culture afghanes, afin de mieux agir de concert avec leurs camarades afghans. »

Dans cette interview, McChrystal souligne tout ce que sa conception doit aux doctrines de contre-insurrection du lieutenant-colonel David Galula et au Maréchal Lyautey et propose, dans ce contexte, un véritable « partenariat intégré » entre les forces occidentales et l’ANA. « Une bonne opération, c’est quand deux sections de légionnaires partent au combat avec deux sections de l’ANA. Les légionnaires vont apporter leur professionnalisme, leur technologie, leur expérience, leur allant et les Afghans leur connaissance de la société et des guerres qui se sont déroulées dans ce pays. Il se créera alors une synergie. Ensemble, ils seront plus forts. Le dernier volet de ma stratégie, c’est de définir des priorités. On ne peut pas prétendre contrôler la totalité du territoire en même temps. Tous les districts ne requièrent pas le même degré de sécurité, au même moment. On doit sélectionner les régions les plus densément peuplées, leur apporter la sécurité, afin que le développement et la gouvernance aient de réelles chances. Nous ne pouvons plus nous permettre de conquérir un territoire par une opération éclair et puis nous en aller. Car les talibans arriveraient juste après pour punir les habitants ayant travaillé avec nous. Lorsque nous attaquons, nous devons rester, jusqu’à ce que les forces afghanes et la gouvernance soient assez fortes pour faire échec aux insurgés. »

Puis, « je suis un grand admirateur de l’armée française, dont j’ai étudié le travail contre-insurrectionnel en Indochine et en Algérie. (…) Les officiers français et moi partageons exactement les mêmes idées quant aux tactiques de contre-insurrection. On repère un groupe de dix insurgés loin dans la montagne : si on arrive à en tuer deux, on risque de se retrouver avec un groupe de vingt, car six cousins de chacun des tués auront décidé de prendre les armes pour les venger. La bonne stratégie consiste à isoler les insurgés de la population, et l’insurrection s’éteindra d’elle-même. »

Articles :

Christine Bierre : Pas un Français de plus ne doit tomber en Afghanistan !

Lyndon LaRouche : Les Britanniques veulent nous précipiter dans un conflit terrestre


Notes:

(*) Le Canard Enchaîné du 30 septembre rapporte que « l’Armée française n’a pas tout dit sur la mort accidentelle de deux des quatre militaires disparus, le 27 septembre, dans des conditions identiques. Cet adjudant et ce brigadier du 13ème RDP sont, en fait, membres des forces spéciales (Le COS) et accompagnaient, ce jour là, 250 soldats français et afghans. On n’aime pas trop, à Paris, reconnaître que des forces spéciales participent à certaines opérations, et pas seulement à la formation des militaires locaux ».
 

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Brèves
Afghanistan : un général français tire sur la nouvelle stratégie américaine

1er octobre 2009 - 12:17

Le 1er Octobre. Le Canard Enchaîné d’hier révèle qu’un officier supérieur français a été reçu en août dernier, au siège de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) – les services secrets de notre pays — pour donner son avis sur la stratégie militaire adoptée par les occidentaux en Afghanistan. Message du Général ? Qu’il « serait ‘dangereux’ de renforcer à nouveau le contingent français. »

Or, ce Général est fin connaisseur de l’Afghanistan et du Pakistan où « il représenta secrètement » la DGSE avant la guerre américaine, et où il a accompli « diverses missions, toujours pour sa maison mère où l’on estime qu’il connaît parfaitement un terrain dont il n’a jamais été très éloigné même pendant les huit ans de ce conflit ».

Le Général en question se serait livré à une critique en règle de la nouvelle stratégie américaine « sans pour autant approuver celle qui la précédait », indiquant qu’il faudrait un corps expéditionnaire d’au moins 300000 hommes pour tenir l’Afghanistan, alors qu’aujourd’hui il y en a le tiers. Il a ajouté que toute volonté de « contrôler le ‘pays utile’ quitte à laisser les insurgés arpenter montagnes et cavernes, sans qu’ils y soient confinés, ne peut conduire qu’à l’échec. »

Dans une interview au Figaro, le 29 septembre, le Commandant en chef des forces de l’OTAN en Afghanistan, le General Stanley McChrystal, a réitéré cette conception : « On ne peut pas contrôler la totalité du territoire (…) On doit sélectionner les régions les plus peuplées ». Commentaire acéré d’un diplomate cité par le Canard : « Et pendant ce temps, les Talibans, qui ne manquent pas de sympathisants dans les villes, accepteraient de vivoter tranquillement dans leurs tanières ? »

Bien que, selon ces sources, Nicolas Sarkozy n’ait pas l’intention de céder à Barack Obama qui réclame des renforts en matériel et en hommes, le Général en question souligne qu’il a cependant accepté « que le contingent français – hormis quelques dizaines de membres des forces spéciales – soit placé sous commandement américain », dirigé actuellement par un doux rêveur comme le Général McChrystal.

Fait rassurant, le Général Georgelin, chef d’Etat major des armées qui a été chargé de proposer à l’Elysée une réorganisation du déploiement sur place, ne propose aucun renfort important, au-delà, et ce n’est pas rien, d’une quarantaine de membres supplémentaires du Commandement des opérations spéciales. Ces unités seraient concentrées à l’est de Kaboul, dans les provinces de Kapisa et de Surobi et participeraient en prime à la formation des forces afghanes de sécurité.

Nous rappelons ici, pour qu’il n’y ait aucune ambigüité, que, malgré une armée de 400000 hommes déployés en Algérie, sur un territoire ‘utile’ d’environs 400000 km2 (sur une superficie totale de 2,3 millions de km2) et malgré toutes les variantes, plus ou moins meurtrières, des doctrines de la « contre-insurrection » de l’époque, y compris celle du Lieutenant-colonel David Galula, la France a perdu la guerre d’Algérie. La leçon de l’Algérie et du Vietnam est qu’il est impossible de « tenir » un pays, où les populations locales se coalisent de plus en plus contre « l’envahisseur ».

Pour creuser le sujet

Christine Bierre : Pas un Français de plus ne doit tomber en Afghanistan

Lyndon LaRouche : Afghanistan : « Les Britanniques veulent nous précipiter dans un conflit terrestre en Asie »

 

C'est quoi cette source ?
Cheminade et Larouche.
« Modifié: 06 octobre 2009, 10:25:46 pm par Jacques »