On peut très bien faire correct et faire court, mais alors tout le pittoresque et le merveilleux, tout l'aspect "Kakarakamouchem veut dire "Ma chère âme" ? Voilà qui est admirable !" auront disparu, donc toute la motivation et l'intérêt de ceux qui s'autoproclament "philosophes".
Néanmoins, voici :
L'énoncé correct aurait été, à partir des premiers résultats de Broglie (1924) et de Schrödinger (1926) :
Les absorbeurs de photons, ont comme les émetteurs de photons la contrainte de ne pouvoir accepter ou transférer durablement que des quanta entiers d'action, pour des raisons d'états ondulatoires stationnaires : l'état initial et l'état final. Le transfert synchrone d'un tel quantum par l'intermédiaire d'un photon exige donc la poignée de main pour un accord en fréquence, en phase et en polarité entre absorbeur et émetteur, un transfert synchrone qui dure ce qu'il dure, suivi d'un décrochage. Après quoi émetteur et absorbeur sont à nouveau dominés par le bruit de fond broglien, totalement incontrôlable.
C'est ce bruit de fond broglien permanent qui réalise le miracle postulé par Niels Bohr : le "dispositif expérimental" est scruté en permanence par chaque onde broglienne de chaque particule. Et cela aussi bien en ondes avancées que retardées, en totale symétrie temporelle. A l'hélicité des neutrinos près et aux violations de parité près en interactions faibles, qui en découlent.
Cela implique pour l'espace-temps physique, une topologie beaucoup moins fine que la droite R apprise au lycée. La topologie de R est infiniment fine, et autosimilaire à toute échelle, au contraire de ce qui se passe dans la réalité physique. Le produit de la vitesse de phase et de la vitesse de groupe de l'onde broglienne vaut c². Donc dans son repère, où elle est au repos, toute particule massive a une vitesse de phase infinie, elle est partout en phase avec elle-même dans toute son étendue spatiale. Cette étendue spatiale est topologiquement inséparable. Extensible à l'étendue spatio-temporelle d'une particule vue dans un repère où elle n'est pas au repos.
Quand tu sais ça, tu sais ce qu'il faut savoir, et qui remplace des heures et des heures de baratin inepte, universellement rabâché.
Quant au rappel des résultats de Broglie et Schrödinger :
En combinant les deux formules de Planck en 1900 et d'Einstein en 1905, Broglie a postulé que pour toute particule dotée de masse, l'unicité de la physique exigeait que sa masse m implique une fréquence intrinsèque perpétuelle [tex]\nu = \frac {m.c^2}{h}[/tex], soit pour l'électron la fréquence intrinsèque de [tex]123,559 .10^{18}[/tex] Hz (comptée dans le repère où il est au repos).
En 1926, en posant l'équation d'onde et en la résolvant pour l'atome le plus simple, Erwin Schrödinger a calculé l'étendue spatiale et la densité d'électron autour du noyau, et en a déduit que toute émission de photon par l'atome résulte d'un battement entre la fréquence de l'état final et celle de l'état initial. Il en va de même pour toute la spectroscopie d'absorption (raies sombres découvertes par Fraunhofer), où l'atome absorbe sur sa résonance par battement entre la fréquence électronique de l'état final et celle de l'état initial.
Quand en 1928, Dirac a perfectionné l'équation d'onde de l'électron pour lui restaurer son caractère relativiste, il a prouvé que deux de ses composantes sur quatre sont rétrochrones : cheminent au rebours de notre temps macroscopique. Octante-deux ans plus tard, on n'a pas encore fini de digérer cette preuve qui bouscule des millénaires d'habitudes macroscopiques.
L'équation de Schrödinger perfectionnée Dirac est extrêmement utilisée par les chimistes, pour calculer les molécules et leurs propriétés. Et est à la base aussi en physique des solides, cristaux et autres milieux condensés.
Pour en revenir à la motivation de départ, cette fascination des non-physiciens envers les mystères de la mythologie copenhaguiste, le plus fort est que l'énoncé initial, fait par l'ethnologue et psychanalyste Georges Devereux, était parfaitement correct, dans le texte, avant déformation par la rumeur de bouche à oreille. Devereux constatait qu'à trop étudier l'aspect psychosocial d'un phénomène, d'une pathologie en particulier, on occultait et fermait l'aspect biographique individuel, et qu'inversement à trop se polariser sur l'aspect individuel, et à son archéologie biographique, on se privait de pouvoir étudier les aspects sociaux. Cet énoncé là était irréprochable, et totalement autonome.