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Auteur Sujet: La différence fondamentale avec le monde macroscopique (Rappel).  (Lu 1612 fois)

JacquesL

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  • Messages: 4 595
La différence fondamentale avec le monde macroscopique (Rappel).

Voici quelle était la question (assez fréquente) :
"Dans le cadre d'un mémoire de sciences humaines et pour expliquer l'artefact
en expérimentation sur des sujets humains, j'en arrive à un moment, lors
d'une digression, à expliquer qu'il est impossible d'observer un phénomène
même physique sans en même temps le modifier - l'observation elle-même
modifie le phénomène.
"

Si du haut d'une falaise, tu observes une grosse houle qui vient briser sur la grève en bas, ton observation ne dérange pas le phénomène.
Pourquoi ? Tes yeux sont sensibles à de la lumière, en provenance du Soleil, et qui est renvoyée par l'eau. Je passe sur les complications de diffraction par le bleu du ciel, et éventuellement de réflexion sur la Lune, si tu observes de nuit. L'important est que cet impact de la lumière du Soleil sur l'eau des vagues, est complètement négligeable
devant les forces de surface, la gravité, les effets du fond, des rochers et des autres vagues, et les effets du vent. Et la lumière est PLUS PETITE que les vagues que tu veux observer.

Tandis que tu n'as rien de négligeable pour observer un électron. Un électron est déjà ce qu'il y a de plus petit et de plus léger. Donc c'est fini de rêver à observer sans agir pour modifier. Il n'y a plus d'observation sans interaction notable.
La lumière visible est au moins dix mille fois plus grande qu'un atome, donc elle ne te renseignera en rien sur l'intimité d'un atome.

Alors de la lumière de fréquence plus élevée, un rayon gamma, de fréquence suffisamment élevée, de petite longueur d'onde ? Et BANG !
Déjà à fréquence de rayon X, il va éjecter un électron. Tu ne sais ni  lequel (les électrons sont tous indiscernables entre eux), ni où, ni quand.
Ton rayon X est ionisant. Et il est encore bien plus grand qu'un atome.
Encore plus fin ? Encore plus fort ? BANG ! Voilà qu'un gamma de 1022 keV se matérialise en percutant un nuage électronique : il en sort deux électrons et un positron, qui tous partent dans des directions que tu n'avais pas prévues ! Ou tu ne vois rien du tout, ou tu chamboules tout. Et tu ne sais même pas où et quand tu vas chambouler tout...
Du reste, pour produire un gamma, tu vas faire comment pour commander d'où il part, dans quelle direction, à quel moment ? Tu peux commander les réactions nucléaires, toi ?

Je passe sur le cas où tu commandes tes gammas à l'ESRF (European Synchrotron Ray Facility).

Tout ce que tu peux faire, c'est choisir et agencer ton dispositif expérimental pour qu'il mesure TELLE caractéristique qui t'intéresse plus que les autres. Cette interaction de mesure ne pourra jamais être rendue négligeable. Elle change tout.

Enfin, quoique très souvent invoquée par les gens des sciences humaines, on peut douter de la validité de la métaphore. L'interaction du chercheur en sciences humaines avec ce qu'il prétend observer, mérite une théorie à elle seule. Une théorie autonome. En fait Georges Devereux avait fait un énoncé correct, mais que la rumeur a déformé et amplifié jusqu'à l'absurde.