Meneghini, et la valise de lettres d'insultes

[JacquesL]

Des inscrits ici, sur notre site "Pratiquer les vertus citoyennes", seul Bachi se souvient peut-être de cette évocation de la valise de lettres d'insultes, le 4 août 2000, à l'époque sur ReseauContact.com :

«Tout au long de sa carrière, Maria Callegouropoulos, dite Callas,»
Écrit par synapse en réponse à Trop d'honneur !
Le 04/08/2000 @ 12:16

     Tout au long de sa carrière, et jusqu’à sa mort, Maria Callas
continua de remplir, garda et charria tout au long de ses
déménagements, une valise remplie des lettres d’insultes et de menaces
qu’elle reçut.
     Je n’ai plus sous les yeux le livre du journaliste et biographe
italien qui obtint péniblement de Meneghini (l’ex mari de Maria),
qu’il lui donnât cette valise dont, faux-cul à son habitude, Meneghini
déniait obstinément l’intérêt. A la lecture, il fut atterré d’une
telle valise d’ordures, de toutes dates, souvent bourrées de fautes
d’italien. Pourquoi donc Maria Callas, qui jetait toutes les lettres
d’admirateurs, garda-t-elle toutes les lettres d’insultes ? Peut-être
pour témoigner de la part de calvaire qui ne cessa jamais, dans une
carrière exceptionnelle ?

     C’est si facile de haïr les autres, les boucs émissaires du jour !
Il suffit de choisir la tête qui dépasse, pour l’utiliser en
porte-manteau de ses fantasmes hostiles. Cela dispense tellement de
mettre de l’ordre en soi-même... Se rencontrer soi-même, quelle
mauvaise rencontre, pour certains !

     Jacques

Grâce à DANIEL-FAUSTO, sur fr.rec.arts.musique.classique, le 23 avril 2006, on a retrouvé le biographe qui a obtenu de Meneghini, qu'il lui cède la petite valise en carton, qui prenait la poussière dans son grenier :

Ne cherchez plus, Il s'agit de " La véritable histoire de Maria
Callas"  de Renzo ALLEGRI, écrivain et journaliste a "Gente"
Ce livre en Français est (était) disponible dans la collection " j'ai
lu" sous le numéro 3699. Il est sorti en 1991 sous le titre original
de " la vera storia di MARIA CALLAS",
Si vous lisez l'italien c'est chez Arnoldo MONDADORI Editore S.p.A
Milan que vous pourrez le trouver.

Dfa

Je voudrais revenir sur l'obstination de Battista Meneghini à dénier tout intérêt à la valise qu'Allegri voulait voir et ouvrir "C'est rien ! C'est rien du tout !".
Mmmhouais... C'est que justement, si c'était lui qui avait fait exploser les cachets de Maria à force de chantages, c'est aussi lui, par la même opération, qui en avait fait un foyer sur lequel concentrer toutes les haines indistinctes, en quête de cibles faciles.
La structure des dénis de réalité est limpide à l'homme de métier.

On peut spéculer aussi sur le lien avec l'amour-haine - où la haine dominait - de sa mère.
On se souvient qu'à Athènes, la mère envoyait sa fille se prostituer auprès des soldats. Maria s'en tirait en chantant, et la mère ne protestait pas, du moment que l'argent rentrait.

Spéculer : ces manifestations de haine aveugle, d'injustice, de mauvaise foi, et si cela lui rappelait sa mère ?
En tout cas, c'est ce que cela m'évoque personnellement, ces assauts de mauvaise foi, et de haine tenace.



Actualités :
Il est sorti chez Naxos un album de 24 CD, contenant 12 opéras enregistrés avec Maria Callas entre 1953 et 1955, et remastérisés. A 40 roros chez Abeille Musique, franco de port en France, n'hésitez pas !