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Auteur Sujet: L'insurrection de Varsovie  (Lu 1711 fois)

JacquesL

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L'insurrection de Varsovie
« le: 23 septembre 2007, 06:44:25 pm »
Le texte qui suit est publié sur fr.soc.histoire par rakosky (rakoskyatmail.com).

Copyright © Cercle d’Anciens Combattants de l’Armée d’Intérieur -
Section Londres
Copie autorisée avec l’indication des sources et de l’auteur

www.polishresistance-ak.org


Article 6
Dr Jacek Tebinka,
Politique de l'Union Soviétique lors de l'Insurrection de Varsovie 1.8
- 2.10.1944

L'insurrection de Varsovie a été le plus grand soulèvement armé de
l'Europe résistante contre l'occupant allemand pendant la deuxième
guerre mondiale. Elle a été initié par 20 mille soldats de l'Armée de
l'Intérieur clandestine (AK), soit à ce moment, moins de la moitié des
forces totales disponibles de l'organisation à Varsovie. Plusieurs
centaines de soldats des Forces Armées Nationales (NSZ) et l'Armée
Populaire Communiste (AL) les ont rejoints par la suite.

Presque dès le début l'Union Soviétique a montré une attitude
ouvertement hostile à l'insurrection. Les racines de cette attitude
incombaient au dictateur soviétique, Joseph Staline qui avait une idée
du futur de Pologne totalement contraire au gouvernement polonais en
exil menée par Stanislaw Mikolajczyk. Avec le retour des Puissances de
l'Ouest, la Grande-Bretagne et les États-Unis, l'intention de
Mikolajczyk était de reconstruire une République Polonaise
indépendante. L'idée de Staline était menacée, car son principal
objectif consistait à imposer un régime communiste en Pologne par le
maintien une apparence de souveraineté au pays. Contrecarrer
systématiquement les plans du Kremlin n'étaient pas les seules
activités des diplomates du gouvernement polonais dans les capitales
de l'Ouest mais aussi la force de l'état clandestin polonais avec sa
division militaire. L'Armée de l'Intérieur a compté presque 300 mille
individus à l’apogée de son développement en 1944.

Après avoir cessé de maintenir les relations diplomatiques avec le
gouvernement polonais en avril 1943, Staline accéléra la formation de
structures politiques et militaires communistes en URSS, avec l'idée
dans le futur de leur donner l’ordre pour assurer prise de contrôle de
la Pologne. Un facteur supplémentaire éveilla l'hostilité de Moscou
quand l'Armée de l'Intérieur entama des actions militaires dans les
régions de l'est de Pologne occupée par l'URSS depuis les années
1939-1941. Le ministre des affaires étrangères britannique, Anthony
Eden, en pris conscience lors de la Conférence de Moscou quand le 29
octobre 1943 il demanda à son homologue soviétique Viacheslav Molotov,
s'il pensait que l'Armée de l'Intérieur devrait recevoir leur appui.
La réponse fut négative, bien que cette même Armée de l'Intérieur,
relayée par Londres, fournissait des informations vitales aux Russes
sur le potentiel militaire du Troisième Reich. Sans compter que
l'Armée de l'Intérieur menait aussi des actions de sabotage décisives,
comme l'interruption des lignes de communication allemandes avec les
bases du front de l'Est.

Tout cela n'a pourtant pas retenu Staline d'attaquer violemment
l'Armée de l'Intérieur lors de la conférence de Téhéran (28.11.
-1.12.1943). Ses accusations sans fondement de collaboration avec les
Allemands contre l'Armée de l'Intérieur n'ont pas été contredites par
le Premier Ministre britannique Winston Churchill ou le Président
américain Franklin D. Roosevelt, bien que complètement informés des
faits. Pendant ce temps la direction de l’état major soviétique
donnait des ordres pour que ses divisions se déplacent dans les
régions de l'est de la République Polonaise, aux dépens de sa lutte
avec les Allemands, avec le but de sortir les "bandes de nationalistes
" polonais et de provoquer ainsi le conflit avec l'Armée de
l'Intérieur.

L’insurrection de Varsovie fut le point culminant de l'opération
"Burza" (tempête), dont le but était la libération de l'occupation
allemande de la Pologne par l'Armée de l’Intérieur et que les
représentants du gouvernement polonais en exil en obtiennent le
contrôle. Suite aux contres opérations soviétiques ces actions dans
les régions frontalières à l'est de la République de Pologne au
printemps et en été 1944 furent un échec. Les détachements de l'Armée
de l'Intérieur prirent part à la libération de Wilno (Vilnius) et Lwow
(Lvov), mais après la coopération initiale dans la lutte contre les
Allemands, les Russes ont désarmé puis ont arrêté et expulsé les
troupes polonaises vers les confins de l'URSS. Des Polonais en état de
légitime défense attentèrent des actions armées occasionnelles. Les
actions ouvertement hostiles de la part de Moscou contre une
organisation qui, après tout, était du même côté que les alliés de
l'Ouest, ne rencontrèrent pas de réaction significative à Londres ou
Washington. On considérait dans ces capitales que le vrai test des
intentions soviétiques, serait la conduite de l'Armée Rouge à l'ouest
de la Ligne Curzon, c'est à dire, dans des territoires que l'URSS n'a
jamais revendiqué.

Cependant, Staline n'a jamais projeté d'autoriser le gouvernement
légal polonais basé à Londres en revenir en Pologne. Dans ce but il
forma un gouvernement de marionnette, en lui donnant le titre trompeur
"Comité polonais de Libération Nationale" (PKWN), annonçant sa
formation le 22 juillet 1944. Pour apaiser les doutes de Churchill et
Roosevelt de plus en plus inquiété par ce nouvel événement, le
dictateur soviétique consenti à recevoir le Premier Ministre polonais
Mikolajczyk arrivé à Moscou le 30 juillet 1944.

Le Soulèvement de Varsovie éclata le 1août 1944 à un moment ou les
armées soviétiques approchaient des faubourgs de Praga, sur la rive
droite de Varsovie, et laissait entrevoir une entrée prochaine dans la
ville. Un des principaux objectifs de l'offensive de l'Armée Rouge,
qui commença le 23 juin 1944 depuis la Biélorussie, fut en effet la
prise de Varsovie et la formation d'une tête de pont sur la rive
gauche de la Vistule. Cependant le déclenchement du Soulèvement a
coïncidé avec la contre-attaque allemande qui contrecarra
temporairement l'avancée russe sur Varsovie, ce qui permis plus tard
de donner un prétexte à la propagande soviétique pour justifier
l'inactivité de ses troupes lors du soulèvement.

Les insurgés, ont pris le contrôle de la plupart des plus importants
quartiers de Varsovie de la rive gauche de la Vistule. Cependant, ils
n'ont pas réussi à prendre les ponts sur la rivière, bien qu'ils aient
réussi à paralyser la principale artère d’approvisionnement allemande
positionné sur l'autre rive. Le destin de la capitale polonaise était
maintenant entre les mains de Staline. Mikolajczyk a du chercher de
l'aide pour le soulèvement auprès de lui, dont le succès même menaçait
les buts politiques de l'URSS. Le temps commença à manquer aux
Allemands et leur lutte simultanée sur deux fronts, les priva de
réserves suffisantes. Pour tenter de réprimer le soulèvement, ils
envoyèrent au début des troupes de police formées à l'improviste et
dans la précipitation.

Au cours de ses pourparlers avec le Premier ministre polonais le 3
août en 1944 Staline exprima ses doutes sur le potentiel militaire de
l'Armée de l'Intérieur pour libérer la capitale. Ce même jour, le
mauvais temps empêcha les avions alliés décollant des aérodromes de la
lointaine Italie, de larguer par avion les armes aux insurgés.
Churchill demanda personnellement aux Russes de l’aide, mais le
dictateur répondit le 5 août que les rapports qui venaient des
Polonais étaient largement exagérés et que l’Armée de l'Intérieur
constitué de divers bataillons appelés de manière abusive des
divisions, étaient de fait, pas capables de prendre la ville. Quatre
jours plus lors du départ de Mikolajczyk, Staline parut mieux informé
de la situation à Varsovie et promis son aide, pourtant en réalité son
intention était de s'assurer que le soulèvement finira par un échec.
L'offensive de l'Armée Rouge lors de l'approche de Varsovie se bloqua
net. Pendant tout le mois d'août et la première partie de septembre
pas une fois les avions soviétiques n'ont volé sur Varsovie, ce qui
permis à plusieurs Stukas allemands de décoller de l'aéroport Okecie,
situé à quelques minutes de vol, pour bombarder l’Armée de l'Intérieur
impunément. En même temps les aviateurs polonais, anglais et sud-
africains qui décollaient d'Italie pour survoler la moitié de l’Europe
en subissant de lourdes pertes afin de larguer aux insurgés l’armement
et les provisions. Pourtant aucune d'autorisation d'atterrir du côté
soviétique du front n'a été accordée, et ce même en cas de panne.

Mi- août, Staline mis à nu son opposition hostile au soulèvement,
devant les puissances occidentales quand les diplomates soviétiques
ont refusé l'autorisation aux Américains de débuter un transport
aérien par 100 bombardiers américains qui partis de bases en Grande-
Bretagne avaient pour objectif de lâcher des cargaisons d'armes sur
Varsovie pour ensuite atterrir sur les aérodromes d'Ukraine. Une note
soviétique reçue par l'ambassade américaine à Moscou déclara: "…le
déclenchement du soulèvement de Varsovie dirigé par la population
civile est une aventure périlleuse et irréfléchie et le gouvernement
soviétique ne peut pas lui accorder son appui."

Cependant même si les explications justifiant la passivité à terre de
l'Armée Rouge pouvaient être plausibles, la position de Staline
concernant la question de largages des Alliés ne laisse guère
d’illusion sur son désir d'échec de l'insurrection. Le dictateur avait
donc révélé ses intentions quelque peu prématurément risqua le conflit
avec les alliés de l'Ouest en particulier avec la Grande-Bretagne. Ses
peurs étaient pourtant exagérées, car un largage aérien, sans supports
terrestres, n'aurait pas pu changer radicalement la situation
militaire des insurgés qui se détériorait durablement.

Churchill souhaita venir en aide aux insurgés et essaya de persuader
les Américains d'appuyer ses efforts à Moscou. Mais l'idée d'adopter
une position plus ferme contre l'URSS n'a pas gagné l'adhésion de la
Maison Blanche. Le Premier Ministre britannique réussit seulement à
persuader Roosevelt d’envoyer une lettre commune le 20.8.1944, à
Staline avec une demande de son consentement pour des transports
aériens. La réponse du Kremlin était encore une fois négative. L’idée
suivante de Churchill voulait que les puissances de l'Ouest mettent
Moscou devant le fait accomplis avec l'envoi des avions et les
provisions pour les insurgés et en débarquant, si nécessaire, sur les
aérodromes soviétiques sans leur demander leur consentement ;
Washington s'opposa à cette idée. Fin août 1944 le président américain
avait conclu que les alliés de l'Ouest n’étaient plus en mesure de
faire quoi que ce soit pour le support aéroporté aux insurgés.
L'information au sujet du Soulèvement, et la vision de Staline
arrivaient à Roosevelt manipulés par son conseiller Harry Hopkins,
sympathisant de l'URSS, et qui fut souvent suspecté de collaboration
secrète avec les Russes.

Cependant, Washington consenti à publier le 30 août 1944 une
déclaration commune avec Londres pour reconnaître le statut des
insurgés en tant que combattants militaires. Dés le début, Churchill
n'avait pas eu de doutes à propos du sujet, et le délai de presque un
mois résultait avant tout de l'attente de la décision américaine.
Moscou qui visait l'élimination de l'Armée de l'Intérieur, n'a
évidemment jamais projetée de se conformer avec cette déclaration.

L'attitude hostile du Kremlin envers l'insurrection de Varsovie a
engendré le 4 XI 1944 des critiques tranchantes de l'URSS lors de la
session du cabinet de guerre britannique. Les Ministres ont publié une
lettre directe à Staline dans laquelle ils ont exprimé leur inquiétude
sur sa politique en désaccord avec l'esprit de l'alliance anti-
allemande. Churchill envisagea en représailles de restreindre l'appui
logistique vers l'URSS, mais il fut retenu par le Bureau des Affaires
Etrangères. Les vues similaires ont été exprimées dans les cercles
américains par un jeune diplomate prometteur, George Kennan. Roosevelt
était néanmoins loin de partager l'outrage des Anglais, et le
lendemain il envoya un curieux télégramme au chef britannique ou il
déclarait, citant l'information fournie par l'intelligence américaine,
que les insurgés avaient lâché Varsovie et que le problème était ainsi
résolu de lui-même.

Mis en colère par la position soviétique le gouvernement britannique
encouragea la presse à faire un rapport sur les raisons du manque
d'appui les alliés de l'Ouest. Pour la première fois depuis l'affaire
Katyn qui avait été étouffée efficacement, les journaux britanniques
ont écrit ouvertement sur le désaccord de l'alliance sur la question
polonaise. Les voix des quotidiens les plus importants se sont fait
échos des très justes inquiétudes des politiciens et diplomates
britanniques sur les intentions de Staline, et jamais il n'eut de plus
grande inquiétude pour les futures relations de l'après-guerre.
L'insurrection de Varsovie n'a pas menacé les relations entre les
puissances de l'Ouest et l'URSS. Sous contrainte, Moscou consenti à
contrecœur le 9 septembre 1944 de permettre aux avions alliés le
largage aérien des provisions, mais sa position initiale restait la
même.

La propagande soviétique ne laissa aucun doute a ce sujet. La Radio de
Moscou menaça les chefs du déclenchement de l’insurrection, y compris
Tadeusz Bor-Komorowski commandant en chef de l'Armée de l'Intérieur,
de procès assortis de peine de mort, une fois que l'Armée Rouge
entrera à Varsovie. Pourtant, Staline mena un jeu d'illusions envers
les alliés de l'Ouest. Le 10 septembre il arrangea la prise du
quartier de Praga sur la rive droite de Varsovie-ce qui pris quatre
jours aux Russes, et instruisit l'armée de l'air soviétique pour
commencer l’approvisionnement aérien des insurgés. Celui-ci fut
entrepris de nuit par des avions PO- 2, des petits bi-plans qui
larguèrent les armes et les munitions en volant bas et sans parachutes
ainsi souvent détruites dés l'atterrissage. Le travail fut complété
par les avions alliés qui partirent d'Italie pour fournir 100 tonnes
de provisions aux insurgés avec une perte de 250 aviateurs dans
l'opération.

Devenant enfin possible à partir du 18 septembre 1944, plus d’une
centaine de forteresses volantes américaines B-17 laissèrent tomber au-
dessus de Varsovie 1330 cargaisons d’armes, de munitions et autres
vivres, pour débarquer ensuite sur le côté soviétique du front.
Cependant, cette aide arriva trop tard et eu un effet limité
(approximativement 400 cargaisons seulement sont parvenues aux
insurgés), comparé au fait que les régions de Varsovie entre les mains
de l'Armée de l'Intérieur avaient considérablement diminué depuis la
mi-août.

Les actions des Soviétiques portés sur la rive droite de la Vistule
ont permis au commandement de l’insurrection de cesser les pourparlers
avec les Allemands au sujet de la capitulation. L'espoir d’une aide
s'avérait sans fondement. Plusieurs régiments le 15-19 septembre de la
dite Première Armée Polonaise, forces armées initiales d'une Pologne
communiste formée par l'URSS, essayèrent de saisir les têtes de pont
de la rive gauche de Varsovie. Mais ceux-ci subirent de lourdes pertes
au final. Approximativement 2000 furent tués ou disparurent avec pour
résultat le fiasco de l'opération mal engagée avec des effectifs trop
faibles et la privation d'un support optimal d’artillerie.

Les largages soviétiques pour les insurgés, leur accord au transport
aérien allié, les tentatives de débarquement à travers la Vistule,
tout cela auraient pu donner l'impression que l'URSS avait changé son
avis au sujet d'un soulèvement qu'elle semblait enfin soutenir.
Cependant, la vérité était bien autre. Le représentant PKWN à Moscou,
Stefan Jedrychowski, allait d'ailleurs bientôt devoir s'en rendre
compte. Le 23 septembre 1944 il tenta un accord avec Molotov sur les
lignes directrices de la propagande communiste concernant le
soulèvement. Le représentant PKWN avait commis une méprise en pensant
que l'attitude de l'URSS avait changé. Voila ce qu'il entendra de
Molotov : "Le Commissaire du peuple Molotov me demanda d’emblée si
j'étais en phase avec la vue du gouvernement soviétique sur les
événements à Varsovie (c.à.d. la provocation anti-soviétique de
l'Armée de l'Intérieur). J'ai répondu que je connaissais ce point de
vue et que je l'ai jugé pour être en rapport avec la première phase du
Soulèvement de Varsovie. À ceci j'ai reçu la réponse que la vision
originale n'avait pas changée". Ces mots ont été prononcés par le
subalterne de Staline seulement quelques jours après que les
survivants de l'opération désastreuse de la première Armée étaient
revenus à Praga, quarter de la rive droite de Varsovie.

Privé de l'espoir d’une aide réelle, les insurgés furent forcés le 2
octobre 1944, de signer l'accord de reddition après 63 jours de lutte
solitaire contre les Allemands. Ceux-ci continuèrent dans les mois
suivants leur entreprise de dévastation systématique de Varsovie.
L'Armée Rouge entama l’offensive suivante sur le territoire de la
Pologne centrale en janvier 1945, ainsi, les Allemands ont été enfin
forcés de quitter les ruines de la capitale polonaise le 17 janvier
1945.

L'absence d'aide pratique du côté soviétique pour le Soulèvement de
Varsovie était l'aboutissement logique de Staline de son plan
directeur motivé par la formation d'un gouvernement vassal d'une
Pologne apparemment indépendante. La destruction par les Allemands de
la plus grande scène de lutte pour l'indépendance polonaise a créé un
scénario du rêve pour Staline et pour le PKWN qui dépendait de lui et,
qui le 31 décembre dans la dernière nuit de 1944, était reformé en un
Gouvernement Temporaire conformément à leur planification.


Jacek Tebinka


L’existence et la parution de cet article a été rendue possible grâce
à la générosité de fondation Brzezie Lanckoronski