Toutes ces controverses posent à nouveau le problème de la taille d'un échantillon, et de la méthode pour qu'une étude en matière de psychopathologie soit valide.
Ceux qui ont concocté cetté étude sont convaincus que seule une vaste enquête statistique, portant sur une cohorte d'enfants bien définie, va apporter du nouveau. Tout en assumant l'hypothèse tacite que qualitativement, ils connaissent déjà tous les thèmes à traiter dans l'enquête quantitative.
Or, en neurosciences cognitives, nous avons depuis longtemps été contraints d'admettre que chaque trauma crânien est unique, que chaque tumeur au cerveau est unique, que chaque AVC (accident vasculaire cérébral) est unique et donne des dommages qui ne sont exactement comparables à aucun autre. Et que chaque cerveau vivant est unique, ne ressemble en détail à aucun autre. Donc nous avons bien dû développer une méthodologie des études approfondies d'un seul cas. Et l'éthique qui va avec.
Tout le problème est reporté en aval : comment le chercheur suivant compare des études détaillées, de cas tous uniques ?
Ces chercheurs coordonnés par L’académie de Paris, la Fondation MGEN pour la Santé Publique, et le service de santé scolaire de la ville de Paris ont un mérite certain : ils prennent des risques. Ils prennent le risque de confronter des hypothèses à un verdict statistique. A condition toutefois que l'échantillon ne se volatilise pas trop au cours des années, que le chercheur parvienne bien à retrouver ces enfants cinq ans plus tard. Et que cette volatilisation n'entraîne pas de biais important. Or tout indique que la volatilisation ne sera statistiquement pas neutre.
L'objection que je fais personnellement, est que beaucoup de faits qualitatifs font toujours l'objet d'un déni et d'une répression de la part de la plupart des institutions concernées, et des individus les plus influents et puissants dans ces institutions.
Prenons un exemple biographique, conté à
http://jacques.lavau.deonto-ethique.eu/Avoir_cinq_ans.html, § 1.9. Stop writing on my face !
En une seule remarque de psyKa de salon, Philippe D.d..r me coupa net l'expression par la peinture. J'avais onze ans environ.
Sauf que ma réaction nette et définitive n'aurait jamais existé sans l'insécurité morale totale que mes parents faisaient régner sur moi au quotidien. Cette enquête permettrait de mettre cela en évidence ? Non, car ce sont là des faits toujours censurés par les institutions telles qu'elles sont présentement. La jalousie de parent de même sexe n'est quantitativement étudiée nulle part. L'interdiction sexiste d'exister, de la part des mères misandres victimaires, envers ceux de leurs enfants qui ont le tort d'être nés mâles, ne fait non plus l'objet d'aucune étude subventionnée. Et pourtant la réalité existe, même frappée de censure.
L'autre critique à faire à cette étude, est qu'elle ne permet de dégager aucun élément de politique de prévention, aucun élément de résilience des enfants et de leurs familles. Classifier, oui, ça va aider à classifier. Agir pour le bien des uns et des autres, tant curativement que préventivement, non, nous n'apprendrons pas un epsilon.