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Auteur Sujet: Décroissance soutenable  (Lu 4453 fois)

Mateo

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Décroissance soutenable
« le: 14 avril 2007, 02:06:20 pm »
Chers amis,

Je me permets de copier-coller des extraits d'une liste de discussion. vous pouvez bien sûr intervenir et pousuivre le débat.
--
Mateo.

Citer
Dans un e-mail daté du 27/05/2005 18:54:22 Paris, Madrid, 
jean-jacques a écrit :

En  définitive, tu as toujours le choix d'acheter ou pas, c'est tout ce qui compte, non ? La société ne t'oblige en rien, tu peux très bien ne pas avoir de télé, ni d'ordinateur, ;-), et même si tu as la télé, elles sont vendues avec un bouton on/off. Donc, pas de problème, c'est une question de choix individuel.

Je vois bien ...

Ce doit être très commode cette impression que ton achat n'engage que  toi

Je pense que ceux qui ont lu "le cauchemar de Darwin" savent que

Leur achat de perche du Nil n'engage pas qu'eux
Leur don pour l'aide humanitaire (qui permet de financer un transport en 
retour quasi gratuit) n'engage pas qu'eux
Le financement européen de gros projets (usines, barages ...) danbs les  pays
en voie de développement, n'engage pas qu'elle
...

Je crois que précisément tu n'es pas du tout prêt à recevoir ce message
à savoir :
que c'est la somme (la mise en réseau) de tous nos égoismes (ton  climatiseur
qui est le summum en terme d'emprunt/rejet ... et qui devrait être  réservé,
comme le viagra, uniquement à ceux qui en ont besoin en rapport avec  des
pathologies/faiblesses)

Laisse moi tout de même être étonné de constater que lorsque tu brûles un 
litre d'essence tu considères n'engager que toi
alors que tu diminues mes réserves d'une énergie empruntée à nos  descendance
(qu'au moins ce soit pour de bonnes raisons)

Acheter n'est pas du tout un acte neutre comme tu le laisses  entendre.

Je pense que les copains qui se préoccupent de l'économie solidaire, de 
décroissance soutenable, des différents problèmes de pollution, doivent  ressentir
ta réaction comme une mesure de l'enjeu qui se trouve face à eux
la prise de conscience de la globalité (la vraie) et des  interdépendances.

Connais-tu le nombre de litres d'eau qu'il faut pour produire un  ordinateur.
...
lorsque tu le sais, tu achètes différemment
et en tous les cas pas en te disant "pas de problème, c'est une question de 
choix individuel"

Sinon, de quel droit interdirions nous aux amazoniens de débiter leur  forêts
en petits tas ?

Oui,
la question du référendum concerne
ce que nous voulons comme monde économique et monde du travail
mais aussi ce que cela suppose en ce qui nous concerne comme projet de  vie.

Soustrayons un peu d'égoisme à cette terrible mise en réseau par le biais  de
notre
"POUVOIR" d'achat.

Sinon,
lorsque je lis cela
Citer
Il me semble que tu voudrais tout mettre dans un même sac pour rejeter la société de consommation. Qui songerait aujourd'hui à se passer de  voiture ? de denrées bon marché du moment qu'elles sont saines ? de sécurité,  c'est bien le moins que l'on peut demander à un gouvernement, de séries télé  sans prétention pour se distraire de temps en temps, pour les "objets à soulager  le corps de toute fatigue", donne-nous un exemple, ça me ferait bien plaisir  quand je me suis tapé 7h de taff avec une bonne moitié de casse-c...., de  climatiseurs,  dans le Sud, on aime les bien ;-)), désolé, et va  pour les lingettes.........

Je comprends mieux ta position à propos du traité.

Je ne vois pas ce que viens faire un gouvernement là dedans !

Les denrées bon marché, il y a souvent derrière des personnes qui les 
produisent et qui sont mises à mal par notre désir (pression mécaniquement mise  en
réseau par les centrales d'achats qui transmettent nos exigences du fagot des 
multitudes)

Bien  évidemment ton corps, pour peu que tu pousses le chauffage
ou la  clim
aura toujours  plus besoin de chauffage et de clim.

Alors qu'il  suffirait que tu fortifies un tout petit peu ta capacité à vivre
à des  températures variées pour ne pas avoir tant besoin de ton effaceur de
climat (de  ton conditionneur de chair) ou de ton chauffage.

Au boulot, je  ne garre jamais ma voiture en face du collège, elle me vole
suffisamment  d'effort physique - je n'ai pas envie de devoir compenser cela 
par une  fatigue asseptisée en salle de gym - je me débrouille pour avoir
quelques  minutes de marche avant d'arriver.

Il ne s'agit  pas de se passer des objets techniques
mais plutôt  de redéfinir leur place de manière à continuer à demeurer des
êtres vivants et  ne même temps à penser autrement notre relation au monde.

Le summum de  la consommation consummation est aux USA où le loisir de plus
évident est
Disney Land  pour les enfants (et adultes enfants) et Las Vegas pour les
autres.

Non seulement  ce modèle de (sur)vie ne nourrit pas celui qui l'adopte,
mais il le  rend indifférent au véritable monde (celui de la vie) en
l'isolant au point  qu'il ne parviennent plus à penser un autre rapport au monde.

Ma soeur, en région parisienne,
garait sa voiture le plus près possible de l'hopital où elle  travaillait
(après 1h 30 de route)
et quand elle rentrait chez elle,
montait sur  un appareil à marcher chez soi (il y a même une molette à serrer
pour simuler  les côtes) de manière à retrouver un peu de la fatigue qu'elle
s'était  évité.

Virilio  disait (c'est cela la version soap du bonheur nommée "bien être"
dans la  constitution européenne) que le modèle de l'homme moderne était en train
de  devenir
"le  paraplégique suréquipé en prothèses bourrées d'électroniques"
(ces  fauteuils roulants à joystick que les enfants envient aux 
paralytiques)

Merci de ta  question

Amicalement
--
Luc  Comeau-Montasse
http://garde-a-vue.over-blog.com/
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Re : Décroissance soutenable
« Réponse #1 le: 14 avril 2007, 02:07:10 pm »
Citer
Luc a écrit :

Je vois bien ... Ce doit être très commode cette impression que ton achat n'engage que toi. Je pense que ceux qui ont lu "le cauchemar de Darwin" savent que
Leur achat de perche du Nil n'engage pas qu'eux
Leur don pour l'aide humanitaire (qui permet de financer un transport en retour quasi gratuit) n'engage pas qu'eux
Le financement européen de gros projets (usines, barages ...) dans les  pays en voie de développement, n'engage pas qu'elle
...

Tu ne vois rien du tout, une fois de plus, tu te laisses embarquer par de la projection.
Je n'ai pas lu "le cauchemar de Darwin", et je sais ce que fais malgré tout.
Je connais le trafic que tu cites et je n'achète pas de perche du Nil.
Y aurait-il ceux qui savent, les milieux autorisés, les connaisseurs du "livre" en quelque sorte et les autres ?

Citer
Je crois que précisément tu n'es pas du tout prêt à recevoir ce message à savoir :
que c'est la somme (la mise en réseau) de tous nos égoismes (ton  climatiseur
qui est le summum en terme d'emprunt/rejet ... et qui devrait être  réservé, comme le viagra, uniquement à ceux qui en ont besoin en rapport avec  des pathologies/faiblesses)

Ton propos et le ton que tu emploies montrent à l'évidence que tu veux te placer au dessus de la mélée.
Mais qui es-tu pour te permettre de dire que "je ne suis pas prêt" ?
Je te laisse réfléchir à ce dénote que la comparaison que tu as choisie de situer dans le domaine sexuel.
Une de fois de plus, tu franchis la ligne jaune.

Citer
Laisse moi tout de même être étonné de constater que lorsque tu brûles un litre d'essence tu considères n'engager que toi alors que tu diminues mes réserves d'une énergie empruntée à nos  descendance (qu'au moins ce soit pour de bonnes raisons)

Qu'est ce qu'une "bonne" raison ? Et lorsque tu as envie d'aller te balader, faire un tour sans but précis, simplement pour voir du paysage, rencontrer des inconnus, etc...c'est quoi, une "bonne", une "mauvaise" raison ?
Si tu culpabilises, ne fais pas culpabiliser les autres, OK ?

Citer
Acheter n'est pas du tout un acte neutre comme tu le laisses  entendre. Je pense que les copains qui se préoccupent de l'économie solidaire, de décroissance soutenable, des différents problèmes de pollution, doivent  ressentir ta réaction comme une mesure de l'enjeu qui se trouve face à eux la prise de conscience de la globalité (la vraie) et des  interdépendances.

Que vont-ils faire ? Me réeduquer (comme d'ans d'autres temps et d'autres lieux...) parce que je ne connais pas ce qui est "bien" pour l'humanité ? Qu'ils commencent donc par se faire entendre par les voies que leur propose la démocratie, ce qu'ils ont bien du mal à faire en France où ils nous montrent qu'ils sont incapables de s'entendre entre eux. Je connais depuis fort longtemps les concepts que tu cites, mais j'attend vainement qu'un parti digne de nom, comme le part vert allemand, par exemple, arrive à l'incarner concrètement en France.

Citer
Connais-tu le nombre de litres d'eau qu'il faut pour produire un  ordinateur. Lorsque tu le sais, tu achêtes différemment et en tous les cas pas en te disant "pas de problème, c'est une question de choix individuel"

C'est peut-être ton cas, c'est à dire celui du millionième des acheteurs d'ordinateurs. Ceci dit, comme ce paramètre ne figure pas sur les étiquettes de vente, comment tu as fait concrètement pour faire un choix "raisonnable" ?

Citer
Sinon, lorsque je lis cela
<<Il me semble que tu voudrais tout mettre dans un même sac pour  rejeter la société de consommation. Qui songerait aujourd'hui à se passer de  voiture ? de denrées bon marché du moment qu'elles sont saines ? de sécurité,  c'est bien le moins que l'on peut demander à un gouvernement, de séries télé  sans prétention pour se distraire de temps en temps, pour les "objets à soulager  le corps de toute fatigue", donne-nous un exemple, ça me ferait bien plaisir  quand je me suis tapé 7h de taff avec une bonne moitié de casse-c...., de climatiseurs,  dans le Sud, on aime les bien ;-)), désolé, et va  pour les lingettes.........
Je comprends mieux ta position à propos du traité.>>

Tu ne comprends rien du tout, ou alors tu n'as pas lu le texte que je t'ai envoyé !

Citer
Alors qu'il  suffirait que tu fortifies un tout petit peu ta capacité à vivre à des températures variées pour ne pas avoir tant besoin de ton effaceur de climat (de ton conditionneur de chair) ou de ton chauffage.

Mais c'est un manie de ta part de toi vouloir superviser ! Je fais pas mal de sport, j'ai pour l'instant une bonne santé (je croise les doigts) ET j'apprécie la clim dans mon appart en plein été qui me permet de continuer à être actif au lieu d'attendre 22h...

Citer
Au boulot, je  ne garre jamais ma voiture en face du collège, elle me vole suffisamment  d'effort physique - je n'ai pas envie de devoir compenser cela par une fatigue asseptisée en salle de gym - je me débrouille pour avoir quelques  minutes de marche avant d'arriver.

C'est TON choix de vie... Il y a d'autres raisons qui poussent le commun des mortels à se garer le plus prêt possible de leur lieu de travail. En ce qui me concerne, je serai totalement satisfait lorsque mon collège me permettra d'y laisser stationner ma voiture. Je craindrai moins de la retrouver amochée sur le parking en sortant du boulot.

Citer
Non seulement  ce modèle de (sur)vie ne nourrit pas celui qui l'adopte, mais il le  rend indifférent au véritable monde (celui de la vie) en l'isolant au point  qu'il ne parviennent plus à penser un autre rapport au monde.

Encore un fois, tu mélanges comportement observé et conscience individuelle. Que sais-tu du rapport au monde de l'autre ?

Citer
Virilio disait (c'est cela la version soap du bonheur nommée "bien être" dans la  constitution européenne) que le modèle de l'homme moderne était en train de devenir "le  paraplégique suréquipé en prothèses bourrées d'électroniques" (ces fauteuils roulants à joystick que les enfants envient aux paralytiques)

La paranoïa de Virilio lui appartient. Je le plains, il doit pas vraiment être bien dans sa peau, le mec...

cordialement,

JJC

Message de Francis :

Citer
Luc a écrit:
Connais-tu le nombre de litres d'eau qu'il faut pour produire un ordinateur.
lorsque tu le sais, tu achêtes différemment.
...
Les denrées bon marché, il y a souvent derrière des personnes qui les
produisent et qui sont mises à mal par notre désir
...
Au boulot, je ne gare jamais ma voiture en face du collège,
...
Il ne s'agit pas de se passer des objets techniques mais plutôt de redéfinir
leur place

Questionnements véritables, mais les réponses ne sont pas si simples.
Faut-il arrêter de produire des ordinateurs personnels?
Au début des 80, on aurait pu répondre oui, affirmant que c'était un gadget.
Ça veut dire qu'on se priverait aujourd'hui entre autres d'internet,
refusant par là-même un moyen d'expression qui échappe - en partie - à la
toute puissance de l'argent alors que l'édition papier est toujours liée à
une obligation de bénéfice marchand, "Libé" ou "l'Humanité" en sont
aujourd'hui des preuves éclatante.

Paradoxalement, ça remettrait en question les évolutions de l'électronique
qui ont découlé de l'essor de l'informatique, et qui font aujourd'hui que
ton poste de télé consomme 10 fois moins d'énergie qu'il y a 20 ans.

Grothendick, que j'ai côtoyé dans les premiers groupuscules écolos français,
au début des 70, n'autorisait pas ses thésards à utiliser un ordinateur,
pour ne pas être complice du système militaroindustriel. C'est une position
respectable (encore qu'il n'avait pas forcément le droit de l'imposer à ses
étudiants), comme celle qui l'a conduit à abandonner la recherche
mathématique, au même motif (tout au moins, c'est ce qu'il croyait croire).
Mais cette position ferme l'avenir.

L'industrialisation, la massification, la robotisation de la production sont
inéluctables, et baissent les coûts beaucoup plus sûrement que la main
d'¦uvre mal payée.

Pourquoi vas-tu au boulot en voiture, et non à bicyclette?
Il est très difficile de trouver les limites claires de ce qui est
raisonnable et ce qui ne l'est pas. C'est plutôt je pense un choix
individuel, non transposable.

Par contre, il faut certainement nourrir l'éducation des jeunes de certains
principes:

pas de gaspillage...
attention aux fausses facilités
attention aux plaisirs sans saveur

Et on doit certes exiger du politique des échanges plus équilibrés et des
régulations de ce complexe industriel (type protocole de Kyoto, par
exemple).

Citer
Le summum de la consommation consummation est aux USA où le loisir de plus évident est Disney Land ...

Tous les tours opérateurs brésiliens qui proposent des voyages en France
prévoient une étape obligée à Euro-Disney ...
Comme tu le soulignais avec juste raison, les européens n'ont pas vocation
automatique à être plus sage que les américains!
Mateo
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Re : Décroissance soutenable
« Réponse #2 le: 14 avril 2007, 02:08:01 pm »
Salut Jean-Jacques, Francis et Luc,

Je pense que vous avez tous les trois raison, que vous êtes en fait
d'accord sur l'essentiel, et que le ton employé est peut-être maladroit
de part et d'autre.

L'essentiel est formé des choses suivantes :

1) nous sommes des consommateurs conscients des conséquences de notre
mode de vie, ce qui n'est pas le cas de la majorité de la population
mondiale.

2) La culpabilisation a depuis 30 ans montré son inefficacité.

3) Notre devoir d'enseignant est d'informer les générations futures,
sans propagande, que nous devons consommer moins.
(À travers l'Agenda 21 : http://educ.dev.durable.free.fr/agenda_21.htm )

Je souhaite que l'on continue à échanger sur ce thème sans que les
éventuelles maladresses de forme (je suis particulièrement maladroit,
en général) ne prennent le dessus sur le fond du problème.
--
Mateo
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Re : Décroissance soutenable
« Réponse #3 le: 14 avril 2007, 02:08:41 pm »
Salut, Mateo, Luc, JJacques (et les autres),

Citer
1) nous sommes des consommateurs conscients des conséquences de notre mode de vie, ce qui n'est pas le cas de la majorité de la population mondiale.
C'est en cours d'évolution. Les conséquences, (réchauffement, qualité de
l'air et de l'eau...) commencent à être suffisamment nettes.

La conscience publique est relativisée par les ordres d'urgence: la première
nécessité est produire de quoi manger, boire, se vêtir. Quand la Chine
atteindra un niveau de vie minimum pour tous, la population sera plus
sensible à la qualité de la vie en voyant ses forêts ruinées, son eau
polluée et son air irrespirable. Avec un peu de chance, il ne sera pas trop
tard pour agir.

De même, les émissions se succèdent à la télé brésilienne pour dénoncer les
exploitations sauvages en Amazonie, les jeunes apprennent que c'est un
capital de diversité génétique inestimable.
Mais dans la population, la première nécessité reconnue, c'est de survivre,
d'où la colonisation par des petits paysans ou la déforestation par des
pauvres diables qui offrent leurs bras à des exploitants clandestins.

Et il faut sans doute un temps de maturation : ici, vu la taille du pays et
sa productivité agricole naturelle, les gens de plus de 30 ans perçoivent
encore la nature comme un réservoir inépuisable.


Citer
2) La culpabilisation a depuis 30 ans montré son inefficacité.
Tout le problème est entre la conscience et l'action, entre l'action
individuelle et publique.

Action individuelle: le débat entre Luc et JJacques montre la difficulté de
cerner ce qui serait une règle commune. Une fois que chacun est conscient,
il va s'efforcer de réduire tout ce qu'il juge superflu ou gaspillage.
Le truc de Nicolas Hulot, pour être sans doute fortement publicitaire, ne me
paraît pas absurde: montrer au plan individuel ce que chacun peut faire, et
montrer combien peut peser la somme de tous ces petits gestes, sans pour
autant contraindre à une introuvable règle commune.

Action publique: le problème de l'industrialisation, en économie de marché
comme en économie d'État, est sa tendance à l'autoaccélération et à
l'autojustification. Comment cerner ce qui est exagéré ou création de
besoins artificiels, nationaux ou individuels ? Quelles limites imposer ?

Un des critères pourrait être la non-réversibilité. C'est la raison de mon
opposition au nucléaire dans l'état actuel. Mais ceci ne devrait pas pour
antant empêcher la recherche, qui pourrait déboucher demain sur un nucléaire
maîtrisé.

Que dire de l'A380, souvent cité par Luc ? Là, je suis perplexe.
Ça paraît effectivement inutile, mais ça peut baisser le coût du transport
aérien, le rendre accessible à plus de gens ou améliorer sa performance
énergétique. Et si c'est pas Airbus, ce sera Boeing, favorisant encore
l'hégémonie américaine sur les  hautes technologies.

Faut-il réduire, comme je l'ai lu en marge du débat sur le TCE, la mobilité
des gens ? N'est-ce pas les encourager à vivre et raisonner en vase clos ?

Quelles mesures publiques proposer pour réduire la consommation?
Les emballages, la collecte sélective, le recyclage, tout le monde sera
d'accord, la France est très en retard sur l'Allemagne.

Manque aussi une véritable incitation sur les énergies renouvelables, en
partant du début, c'est-à-dire la promotion d'une architecture intelligente,
et en analysant les sources d'énergie en fonction des besoins, et non
l'inverse.

Citer
3) Notre devoir d'enseignant est d'informer les générations futures,
sans propagande, que nous devons consommer moins.

Certainement, et par l'exemple quotidien également, mais sans ayatollisme,
et sans exclure certaines sorties par le haut (solutions technologiques).
--
Francis
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Re : Décroissance soutenable
« Réponse #4 le: 14 avril 2007, 02:09:26 pm »
Patrick a écrit :

Bonsoir,

Je réponds en retard et en vrac !

D'accord pour les 17° ( soyons raisonnables, 19° !), mais ensuite arrêtons de se culpabiliser !
D'accord pour économiser l'eau, mais sous nos latitudes, une bonne gestion permet de vivre sans se priver et sans aller la chercher au puits pour l'économiser !

Quand au pétrole, j'en gaspille puisque je bosse à 85 km de ma maison, mais je ne laisse pas tourner mon moteur inutilement comme nous le constatons tous quotidiennemment un peu partout !
Pour les millions de barils, je doute un peu, epargnons nous quelques guerres (comme depuis 1945 en Europe, sauf la Bosnie) et voici de véritables économies !

Sinon, privons nous aussi de journaux, dont je crois l'encre pollue assez (tout comme nos photocopies !)

Faisons chacun un petit effort, à condition que nos élites (pas uniquement M. Chirac) nous montre un peu l'exemple et notre quartier puis la planète se portera mieux, mais ne culpabilisons pas !
Notre influence ne dépasse pas notre quartier !

Amicalement
--
Patrick
« Modifié: 14 avril 2007, 02:20:50 pm par Mateo »
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Re : Décroissance soutenable
« Réponse #5 le: 14 avril 2007, 02:10:05 pm »
Chers amis,

une page officielle sur l'éducation au développement durable :

http://eduscol.education.fr/D0185/
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Re : Décroissance soutenable
« Réponse #6 le: 14 avril 2007, 02:11:29 pm »
Jacques Lavau a écrit :

Marche pour la décroissance

Partis de Lyon, mardi 7 juin, pour cheminer vers la Nièvre, (...)

L'objet de cette Marche pour la décroissance ? "Demander la suppression
immédiate du Grand Prix de France automobile de formule 1, paroxysme de
la pollution et du gaspillage des ressources naturelles" , écrit le
journal La Décroissance, organisateur de cette action soutenue par José
Bové et Albert Jacquard. "Nous voulons la fin de ce loisir anachronique
réservé à une vingtaine de gosses de riches, alors que le déclin de
l'extraction du pétrole est pour aujourd'hui et que le climat se dérègle
dangereusement." (...)

Selon [les organisateurs], la fin prochaine de l'abondance pétrolière
rend incontournable la décroissance. "La production de pétrole va
prochainement atteindre un pic, après lequel elle décroîtra
inexorablement, a expliqué Jean-Luc Wingert, auteur de La Vie après le
pétrole (éditions Autrement). Ce pic a déjà été atteint par la
Grande-Bretagne et par la Norvège, et devrait l'être au niveau mondial
entre 2010 et 2020. Or, si la production décline, la consommation devra
aussi décroître." (...)

"La décroissance n'est pas l'idéalisation du passé, dit Paul Ariès. Elle
n'est pas non plus la décroissance de tout pour tous : elle concerne
d'abord les sociétés opulentes et les gens opulents. Ainsi, elle pose la
question du partage, donc de la démocratie."

<http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-659187@51-653848,0.ht
ml>

http://www.decroissance.org/marche/

http://lapince.ouvaton.org/article.php?id_article=684
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Jacques Lavau
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Re : Décroissance soutenable
« Réponse #7 le: 14 avril 2007, 02:12:12 pm »
Chers amis,

Les anti-consommation veulent changer le monde hors des partis

Article publié le 25 Septembre 2005
Par Audrey Garric et Adeline Percept
Source : LE MONDE
Taille de l'article : 908 mots

Extrait : Anti-pub, anti-voiture, anti-télé, ces militants d'un nouveau genre, présents en France, en Europe et aux Etats-Unis, contestent une économie fondée sur la seule croissance. Jeunes, étudiants ou à la recherche d'un emploi, ils organisent des opérations ludiques, hors des structures politiques. Ils sont anti-4 × 4, anti-télé, anti-panneaux d'affichage ou encore pro-vélo. Leur point commun est de militer à gauche, « hors du carcan des partis », et de se retrouver dans des manifestations « LUDIQUES ». Armés de marqueurs, de tracts réalisés sur leurs ordinateurs, portant parfois des nez de clown, ils remettent en question la SOCIÉTÉ DE CONSOMMATION et le productivisme, dans la lignée de Mai 68.
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Re : Décroissance soutenable
« Réponse #9 le: 14 avril 2007, 02:14:09 pm »
Salut Jacques,

merci, ce site me semble excellent.

Je mets ces liens sur ma page personnelle :

http://jeanlouis.moriniere.free.fr
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Re : Décroissance soutenable
« Réponse #10 le: 14 avril 2007, 02:14:47 pm »
Chers amis,

un nouveau parti politique vient de naître :

http://www.partipourladecroissance.net
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Re : Décroissance soutenable
« Réponse #11 le: 14 avril 2007, 02:16:01 pm »
Jacques Lavau a écrit :

Citer
un nouveau parti politique vient de naître :

http://www.partipourladecroissance.net
[g]Grave erreur : refuser d'assumer les charges du pouvoir. Refuser d'avoir des mains, de peur de les salir.
C'est refuser de devenir adulte, prolonger à vie sa crise d'adolescence et de négativisme.[/g]
Citer
Charte :
Article 1 : Il n'est pas possible d'appartenir à un exécutif et d'être membre du Parti pour la décroissance*. Le Parti pour la décroissance se définit expressément comme un contre pouvoir. L'objectif du Parti pour la décroissance est d'infléchir tant le politique, dans toute sa représentation, que les individus dans un sens plus humaniste et écologiste. Tout élu du Parti pour la décroissance ne peut avoir qu'un seul mandat. Tout élu du Parti pour la décroissance concluant un accord avec un autre parti ou mouvement, et participant à un exécutif, se met de lui-même en dehors du mouvement, jusqu'au terme de cet accord. Devenant partie d'un exécutif, son adhésion est suspendue. Il ne peut plus s'exprimer au nom du Parti pour la décroissance.

* A l’exception des communes de moins de 3 500 habitants.

Il ne faut plus refuser de grandir, mais organiser la croissance et la formation de chacun, en vue de responsabilités supérieures.
A en croire Nicholas Montsarrat (La mer cruelle), la Navy faisait cela très bien.
A en croire Peter F. Drucker, George Catlett Marshall fit cela de façon exemplaire. Il prit soin par exemple que Dwight Eisenhower reçut une formation en stratégie, indispensable pour qu'il ne commit pas de fautes lourdes, dans les responsabilités étendues que Marshall allait lui confier. Etc.
Une organisation humaine doit être anthropogène, pas anthropophage : elle fait grandir les hommes, elle les améliore dans l'action.
--
Jacques Lavau
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Re : Décroissance soutenable
« Réponse #12 le: 14 avril 2007, 02:17:53 pm »
Bonjour,

Je me permets de copier-coller un article de Louis Peretz de Manosque, trouvé sur le site de Pedro Miras ( http://www.pierrebelle.org/article.php?id_article=71 ), (qui veut moderniser la démocratie participative) :

--- citation Louis Peretz de Manosque ---
Chapitre XI - POUR UNE « A-CROISSANCE » SOUTENABLE
 
Il n’est plus possible de nos jours d’ignorer les problèmes écologiques à l’échelle planétaire. Tels que se présentent les progrès économiques des pays développés comme ceux des pays en voie de développement, si rien ne change fondamentalement dans le comportement de « l’homo-aeconomicus », la planète ira à sa perte, de façon inéluctable disent les écologistes.
 
On constate une augmentation des bouleversements terrestres, et en tout cas de leur intensité : tsunamis, inondations, cyclones, tremblements de terre, etc. Les réserves d’énergie de la planète s’épuisent au fur et à mesure du développement des pays. Le système des échanges d’énergie de combustion se fait toujours avec une perte, si minime soit-elle. Rien ne se crée, une partie se perd…dans la nature.
 
Peut-on arrêter cette spirale ? Comment changer au moins la forme du développement matériel de nos sociétés, dit durable, sans tomber à l’inverse dans des bouleversements sociaux, qui pourraient nous faire revivre les pires moments des grandes crises ayant amenés aux dernières guerres ? En bref le progrès peut-il devenir un progrès sensé et bénéfique pour tous ?
 
Actuellement, la plupart des pays occidentaux, pris dans la nasse de la loi des marchés ne semblent plus maîtriser ni la politique, ni l’économie. Certes, le penchant naturel de l’homme est, dès qu’il est sur terre, d’abord de survivre, et de donner par là cours à ses intérêts de base, qui n’ont pas changé depuis la nuit des temps : subvenir à sa nourriture, s’abriter, se vêtir, et se déplacer. En même temps il cherche à diminuer sa souffrance ou plus simplement sa fatigue. De fil en aiguille il veut plus de confort, profiter de la vie et de la nature qui l’entoure.
 
Ce n’est pas le progrès en tant que tel qui doit être mis en cause, mais le type de croissance matérielle qu’il engendre. Le désir d’aller toujours plus vite, toujours plus loin est une aspiration naturelle, légitime. Les anglo-français ont été fiers d’avoir leur bel oiseau Concorde voler dans le ciel, mais qui transportait-il ? Hommes d’affaires, et de toute façon les nantis. Accepté par de Gaulle, voulu par l’industrie aéronautique, investissement important, il avait l’avantage de fournir du travail sur le long terme. Mais l’échec sur le plan économique que l’on connaît, montre qu’en fait cette solution était contre-productive.
 
On peut comparer actuellement, ce type d’investissement avec le TGV. Bien sous tous les rapports, pour ses performances technologiques, pour le confort, pour le gain de temps. Mais là encore à qui profite-il ? Mais diront les gestionnaires de la SNCF, il est rentable ! Peut-être, mais en sera-t-il toujours ainsi sur le long terme ? Le problème est de savoir si gagner du temps est dans ce cas un véritable progrès. Évidemment les liaisons entre les régions profitent généralement au développement de celles-ci. À ceci près que là encore, ce ne sont pas les marchandises qui circulent, mais essentiellement les hommes. Qu’en est-il des TER ? Pourquoi cette liaison ultra rapide entre Bruxelles et Marseille ? Alors qu’il n’y a toujours pas de radiales dans la région parisienne. Et si l’on avait investi dans les trains auto (de moins en moins fréquents on le sait), dans le ferroutage, dans des dessertes plus nombreuses, mêmes peu rentables, alors qu’on en supprime ?
 
Politique de prestige, certainement plus satisfaisante pour nos ingénieurs issus souvent de Polytechnique, que de travailler simplement à l’amélioration des transports pour la population dans son ensemble. Lobby des ingénieurs des Grandes Écoles qui existe également à l’EDF, particulièrement efficace quand il s’agissait d’opter pour le tout nucléaire.
 
Le manque de pragmatisme est un défaut très français. Mais qu’en est-il des autres pays ? Les Américains pourtant connus pour cette qualité ont eu également une poussée de fièvre de prestige en allant sur la Lune. Un rêve de l’Humanité. Faut-il les en blâmer ? En effet, les retombées techniques et scientifiques sont incontestables. On peut se réjouir également que l’avion permette de faire parvenir très rapidement des organes que l’on destine à être greffés.
 
Quand faut-il accepter les inconvénients que procurent les progrès techniques et scientifiques eu égard à ses avantages. Dans cette course au mieux être, petit à petit, les inégalités se sont forgées. L’homme social veut satisfaire non plus des besoins essentiels, mais des désirs qui se sont transformés en nouveaux besoins artificiels, pour une partie au moins des populations. Cette partie chanceuse de l’humanité s’est habituée à la facilité. Ceux qui l’ont compris, ont flatté cette tendance devenue en somme une seconde nature. C’est ainsi qu’on a vu la période d’industrialisation permettre à certains de prendre un pouvoir économique qui finit par échapper aux gouvernants, notablement influencés par les multinationales et groupes de pression catégoriels.
 
Forts de leurs positions, de leurs moyens, ces derniers deviennent incontournables. D’où le blocage de nos sociétés dans un conservatisme de fait quels que soient les Partis au pouvoir (voir plus bas ch. 14 EXERCICES DE SOUVERAINETÉ).
 
Ce phénomène conduisant à une société inégalitaire est connu. Il peut donner lieu malheureusement à des excès de la part d’hommes politiques qui trouvent des boucs émissaires aux revendications populaires, et un prétexte à établir leur pouvoir sur le populisme. La bête immonde est encore tapie et n’attend qu’un retour de ces crises économiques pour fomenter des guerres et resurgir.
 
C’est pourquoi il faut absolument, revenir à des bases économiques saines, changer le système économico politique qui est celui des pays occidentaux actuels. Mais nous dira-t-on, si l’on stoppe la fuite en avant du progrès matériel malgré ses dérives connues, si l’on arrête la croissance, on va bloquer la production des biens devenus structurellement indispensables, que nous fournit le marché libre et non faussé actuel. C’est-à-dire accentuer le nombre des chômeurs, ce qui va déboucher sur des graves crises sociales telles que celles qu’on vient d’évoquer.
 
L’exemple le plus typique de production nocive, et la plus spectaculaire, est celle de l’automobile. Ce qui a été la « locomotive » d’un certain progrès social, celui des 30 glorieuses en particulier, devient désormais la source des graves atteintes à la vie sur terre.
 
Le Fordisme a été une solution pendant un certain temps pour engager un processus de prospérité matérielle. « Plus on paye mes ouvriers a dit Ford, plus ils vont pouvoir acheter les automobiles qu’ils produisent ». Raisonnement simpliste, pris à la lettre par les industriels de tous horizons, mais insuffisant car il aurait fallu commencer par augmenter considérablement les salaires des ouvriers de Ford pour qu’ils puissent mettre de l’argent de côté, comme on disait à cette époque, pour acheter l’automobile de leurs rêves qu’ils produisaient. Malgré tout le principe a été efficace au début de l’industrialisation de l’automobile, car pour ne pas attendre que ces ouvriers aient réalisé suffisamment d’économies pour en avoir les moyens, on leur a fait crédit. En créant ainsi une demande artificielle (tout et tout de suite), ils faisaient d’une pierre deux coups, engranger des bénéfices par la vente en grande quantité de leur production, diminuant ainsi le prix de revient par des économies d’échelle, et offrir aux financiers et banquiers des moyens d’accroître leurs bénéfices par les prêts consentis.
 
Ce phénomène devenu malsain au fil du temps, instaurait la société de consommation. Par chance, ou par manque de chance selon les points de vue, la production en grande série de ces automobiles, a été surtout possible dans la mesure où la source d’énergie pour les faire fonctionner, le pétrole, donc, était devenu bon marché et progressivement très abondant.
 
Effet pervers de l’accroissement de la consommation qui peut devenir salutaire par ses propres excès devenus maintenant visibles, dans la mesure où, plus on produira, plus on arrivera à diminuer les possibilités d’usage, à cause de la limite des réserves pétrolières.
 
On peut croire qu’il suffirait d’attendre que ces limites soient atteintes, pour que les choses se rétablissent d’elles mêmes. Un pétrole de plus en plus cher ralentira les achats. Mais quand ? En attendant on aura augmenté les catastrophes écologiques. Pour les mêmes raisons écologiques, il n’est plus possible de laisser faire, laisser passer, comme la loi de marchés, entérinée par l’OMC, y oblige. La question de « l’homo-naturalis » opposé à « l’homo-aeconomicus » est maintenant posée clairement. Mais doit-on, ou peut-on, revenir à l’économie sage du passé sans prendre le risque d’un écroulement de pans entiers de l’industrie qui génèreraient des crises sociales graves ?
 
Supposons en effet que nos gouvernants, et en particuliers, ceux des U.S.A, qui sont on le sait le plus souvent considérés comme le principal pays responsable de la situation actuelle, décident de taxer progressivement les voitures les plus puissantes. Rappelons l’époque de la vignette qui taxait ainsi en France (soi-disant pour les vieux) tous les automobilistes. Pour les américains, taxer maintenant l’essence, encore très bon marché chez eux par rapport aux pays européens, serait aussi une solution. Taxer, toujours taxer est un défaut bien français qui est une solution de facilité.
Cette méthode, dont l’application est décrétée en mai 2006, est inefficace (sauf à faire rentrer un peu d’argent dans les caisses de l’Etat). Pour dissuader les futurs acheteurs de grosses voitures, il faut que la taxe soit importante, et dans ce cas cela va diminuer effectivement la vente de ce type de voitures. Raréfier la demande de cette façon entraîne aussitôt le déclin de la branche automobile concernée. Les licenciements vont évidemment se précipiter. On commence d’ailleurs à le voir avec Ford et General Motor. Les solutions sont classiques : on délocalise dans les pays où la demande est forte et la main-d’œuvre bon marché (Chine, etc.) On ne fait que déplacer le problème. Du point de vue des financiers, c’est la solution naturelle, celle qui existe depuis longtemps, à une échelle auparavant plus faible, chaque fois que, pour augmenter la production, on a ouvert les frontières pour accentuer les échanges. Certains y perdent, d’autres y gagnent, etc. ceci depuis la fin de l’octroi, jusqu’au marché commun Européen, et maintenant la mondialisation de l’OMC.
 
Beaucoup vont se résigner -on n’y peut rien, c’est la loi des plus forts- qui est en fait la pire des attitudes. Si l’Etat et les industriels ont tout à y gagner, une partie de la population a tout à perdre. C’est pourquoi, nous proposons de prendre le problème à l’envers. La solution que nous préconisons suppose que les gouvernants prennent des mesures aussi nouvelles que courageuses qui vont paraître comme théoriques et quasi impossibles à réaliser tant elles vont dans une direction inattendue. Mais elles ont leur logique.
 
Supposons en effet, que les gouvernants décident de subventionner les industriels à condition qu’ils augmentent considérablement le prix de leurs voitures, et ceci d’autant qu’elles sont les plus gourmandes en essence. Comment ? Diront certains, encore aider les patrons !
 
Le résultat pour la consommation revient à ce qui a été dit précédemment, c’est-à-dire à accentuer ou enclencher la baisse importante des achats. Mais contrairement à la première hypothèse, les industriels conservent leur bénéfice par l’augmentation des prix et les subventions. Alors que dans le cas des délocalisations, l’Etat perd les taxes habituelles par la diminution du chiffre d’affaires et des bénéfices, il perçoit le même montant des impôts (TVA en Europe). Le chômage évité, compense les pertes de taxes sur l’essence non consommée. Certes nous entrons dans un processus d’entente sur les prix, mais pour entrer dans un cercle vertueux, donc non condamnable. Exemple d’une concurrence (sur les prix) qu’il faut fausser !
 
Les employés sont maintenus dans l’entreprise car les industriels conservent, on l’a dit, leur bénéfice tels qu’il existait précédemment. En revanche les chaînes tournent plus lentement, les mêmes ouvriers ont plus de temps, lequel peut d’ailleurs leur être rétrocédé Temps consacré aux loisirs et à une meilleure vie accentuée par la faible cadence de la production des modèles les plus puissants.
 
Les subventions vont servir à la recherche, à la mise au point et à la fabrication d’autres automobiles, électriques ou autres, cette fois moins consommatrices d’énergie (elles vont moins vite et moins loin) et moins polluantes. Bien entendu le système devra être étendu aux sous-traitants, et imposé dans tout le secteur automobile, en concertation avec les constructeurs européens (dans un premier temps) pour ne pas pénaliser un constructeur plus qu’un autre en exacerbant la concurrence.
 
Ce ne serait pas la première fois que l’Etat, du moins en France, sera intervenu dans l’industrie automobile, si l’on se réfère à la période où il a subventionné la reprise-destruction des voitures les plus anciennes. Mais c’était pour relancer la production des constructeurs alarmés par la baisse de leur vente. À souligner que l’apparition des robots sur la pression de l’industrie automobile japonaise, dans la mesure où la cadence de fabrication rendait ses voitures ultra compétitives, permettait de prévoir une offre considérable face à une demande faible. La productivité due au progrès technique devenait un argument de chantage à l’emploi, prétexte au maintien de ce dernier.
 
C’est ce cercle vicieux, gain de productivité pour atteindre une croissance économique dogmatisée, qu’il faut maintenant rompre, avec l’enchaînement catastrophique prévisible vers un accroissement du chômage et des inégalités.
 
Pour corollaire indispensable, le crédit à la consommation, particulièrement celui des achats automobiles, devrait en même temps augmenter en taux et baisser en durée de façon sensible. Les banques n’y perdraient rien. Simple calcul comptable. On voit qu’il s’agit simplement d’un retour purement financier (c’est le levier le plus simple et le plus efficace) à la situation précédant l’envol de la société de consommation.
 
On était dans les années 70 en période de quasi plein emploi, la croissance était normale L’objectif est désormais l’inverse, celui de retrouver une économie saine sans bouleversement social sans croissance inutile. Inutile, car de nombreux économistes sont d’accord pour estimer que la croissance dans le contexte actuel, contrairement à ce que disent les gouvernants, n’est pas synonyme de création d’emploi,
 
Il va sans dire que cette méthode doit être rendue obligatoire partout où les besoins énergétiques sont les plus forts. Mesures qui, si elles sont appliquées, redonneront, sans revenir entièrement à un passé révolu, le goût de vivre sainement à un rythme redevenu naturel, sans que personne ne perde, sauf si l’on considère que ne plus perdre son temps et son argent dans les embouteillages, ou même sa vie sur les routes devenues praticables, est un inconvénient majeur ?
 
Seuls les frustrés de la vitesse (en légère régression), et de la puissance, c’est-à-dire le plus souvent les hommes, vont se plaindre. Les femmes seront en revanche satisfaites de voir ces hommes plus disponibles, mêmes s’ils consacrent davantage leurs loisirs au foot au cinéma ou à la télé !
 
Quant aux industriels, ils retrouveront une époque où la concurrence se fera plus souvent sur la qualité que sur la quantité et les prix, où ils pourront consacrer leurs bénéfices à l’amélioration des modèles. Les chaînes de fabrication des grosses cylindrées s’amortiront sur un plus long terme, source encore supplémentaire de bénéfice ! Moralité : quand les hommes seront redevenus raisonnables, ils pourront continuer à vivre encore des siècles sur cette petite planète qu’est la terre.
 
Resterait la difficulté de la mise en place de ces mesures, car le consommateur, dont le civisme n’est pas toujours plus fort que l’intérêt financier, s’il est averti, se précipitera dans des achats intempestifs. C’est donc par surprise qu’il faudra opérer. Pour faire accepter cette mesure d’intérêt national dans un premier temps, et international par la suite, il faudra multiplier les réunions et manifestations publiques.

--- fin de citation Louis Peretz de Manosque ---
Mateo
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