Message de Francis :
Mathieu escreveu:
Son postulat est que l'élève doit se sentir concerné par une vraie situation problème. Exemple de géographie...
Activité riche, passionnante à pratiquer dans une bonne classe.
Mais pour qui n'a pas le moindre vestige sur la proportionnalité, les aires, il faudra de toutes façons des siècles de (re?)construction, de digressions, de retours pour entrevoir un vague fil conducteur, perdant tout l'attrait de la découverte.
L'autre présupposé est que les participants vont effectivement s'intéresser au problème présenté. Or, je me souviens d'élèves ou de classes pour qui ça n'a rien d'évident : l'argument d'autorité morale du prof ou de l'institution étant en définitive nettement plus important que l'intérêt pour un problème qui, de leur point de vue, ne les concerne de toutes façons pas vraiment.
Implicitement, le repoussoir serait un cours de cartographie du type :
1. La projection de Mercator
1.a. conservation des angles
1.b. non conservation des aires
2. La projection de Peters
etc.
Avec des exercices seulement à la fin, et de préférence de pure application.
Ce cours aura effectivement du mal à passer en classe et fera vite bailler, même s'il est excellement structuré et économe en temps (au moins apparemment). Un lecteur adulte motivé le trouverait d'ailleurs peut-être excellent.
Mais, pour le collège, l'alternative "expositive" peut se pratiquer avec beaucoup plus de participation des élèves :
1.a. Présentation d'une expérience de projection Mercator en utilisant un dispositif physique ou un soft de simulation.
1.b. Brève synthèse explicative sur le principe de projection utilisé, faisant une large part aux questions et au dialogue avec la classe, avec de petites questions tests pour s'assurer de la compréhension de ce principe.
1.c. Exercices faisant notamment constater que Mercator est une projection qui conserve les angles et pas les aires.
Phase de recherche avec large part de dialogue ou recherche personnelle ou en groupe: Pourrions-nous expliquer pourquoi il en est ainsi? (cas d'un arc de méridien, de parallèle, et dans le cas général? Et les angles?...)
2.a idem 1.a avec projection de Peters
2.b. parallèlement à la synthèse, premières questions sur la
comparaison avec Mercator
2.c. Exercices sur Peters, même style
3. Phase de synthèse
L'une des projections conserve-t-elle à la fois les angles et les aires ?
Qui a inventé, et quand, la projection de Mercator ?
Qui utilisait des cartes à l'époque? à quoi sert en pratique la conservation des angles?
Comment est née la projection de Peters ? Pourquoi ?
Le Danemark est-il plus grand que l'Inde sur le globe? Et sur les cartes ?
L'apparence globale des cartes est-elle la même ?
Quelle impression donne-t-elle ?
Sujet de recherche ou d'exposé: quelles sont les cartes les plus utilisées aujourd'hui?
Y a-t-il d'autres systèmes de projection?
À mon avis, sur cet exemple, à motivation égale de la classe :
Un élève paumé aura je pense plus de facilité dans la seconde méthode, identifiant mieux là où on veut en venir et, a posteriori, là où il a des difficultés.
Un prof débutant ou traitant le sujet pour la première fois pilotera plus facilement aussi dans le deuxième cas.
Si les deux méthodes étaient bien pratiquées, avec groupes témoins en parallèle, il serait intéréssant de tester :
- la motivation (je soupçonne un léger avantage pour la 1 pour une gammme d'élèves un minimum scolaires, un match nul pour les autres)
- l'impact sur la mémorisation à long terme et les capacités de synthèse des élèves formés suivant les deux modèles (et je pense alors qu'il y aurait peut-être un gain sur ce plan pour le premier).
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Francis.