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Auteur Sujet: Airbus, trois avis contradictoires : Mélanchon, Rocard, et anonyme.  (Lu 1808 fois)

JacquesL

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L'avis de Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l'Essonne, à http://www.jean-luc-melenchon.fr/article/blogview/196/1/1/ :

Citation de: Jean-Luc Mélenchon
LA CATASTROPHE A AIRBUS NE TOMBE PAS DU CIEL

   
L'affaire d'Airbus est une caricature. Un dossier de propagande clef en main pour apprenti anti-capitaliste de base. N'était le désastre humain inouï et la destruction d'intelligence concrète qu'il signifie à l'heure à laquelle j'écris ces lignes amères, on rirait de l'avidité farcesque des dirigeants gloutons et prédateurs qui ont amené une des plus belles réussite de l'Etat entrepreneur, jacobin et colbertiste au désastre grâce au passage obligé par la case "gros profits tout de suite". Lisez la communication prétentieuse et bouffie d'EADS qualifiant de "légitimes" les "attentes des actionnaires" en matière de rentabilité de l'entreprise et plaçant publiquement cette préoccupation au poste de commande et vous aurez compris que le désastre ne fait que commencer. Car la rentabilité dont il est question ce n'est pas celle de l'équilibre des comptes mais le prélèvement d'un 15% de rente sur la bête, chaque année, à l'heure où l'on tond les coupons, selon les "standards" (dixit EADS) désormais exigés de l'industrie par le marché boursier. L'Etat "mal placé pour gérer", "trop lourd à l'heure de la mondialisation réactive" et dont "ce n'est pas la vocation de produire des avions", avait pourtant porté l'entreprise au numéro un mondial de son secteur contre la toute puissance américaine. Pour cela la bureaucratie d'Etat avait mobilisé tout l'argent public nécessaire sous forme d'avances remboursables à long terme. Et permis, entre autres, de révolutionner la technique de construction des avions (soudage au laser et matériaux composites) et de leur fonctionnement (commande électrique inventée dans le Concorde et industrialisée par Airbus). On voit que ça ne pouvait plus durer.

Grâce à l'entreprise privée de nouveaux records ont été battus également mais dans de tous autres domaines :
- Palme d'or de l'aveuglement aux dirigeants affirmant qu'ils ne savaient pas que les commandes ne pourraient pas être honorées dans les délais,
- Oscar de diamant pour l'incurie stratégique conduisant à ce que 5 % des actions lancées dans la nature par des dirigeants ineptes reviennent en rangs organisés sous la houlette d'une banque d'Etat russe,
- Hélice de rubis aux voyous qui ont profité de leur poste pour vendre leurs stock options avant d'annoncer les mauvaises nouvelles.
- Trophée de platine aux actionnaires privés dits "stables" ou "de référence" qui ont vendu au printemps 2006 des montagnes de leurs actions au moindre fléchissement du cours boursier dont ils ont ainsi précipité la dégringolade.

   
Et ainsi de suite. Avec l'arrivée des actionnaires privés rien de neuf sinon la pagaille et le pillage à AIRBUS. Respectons toutefois, la délicate réserve de libellule qui entoure l'action des messieurs de Lagardère et DaimlerChrysler. Car ils siègent, mangent, empochent et décident depuis ce conseil d'administration d'EADS où les manants des régions sinistrées sont heureux de savoir qu'ils les représentent. En effet, concernant Lagardère, en plus de ses parts personnelles, c'est au nom de celles de l'Etat français (avec lequel il est associé pour gérer les parts françaises) qu'il a été propulsé au rang de co-président (chairman) d'EADS. C'est pas beau ça : l'Etat (incapable, autiste et balourd) associé à un actionnaire privé (audacieux souple et productif) qui vend ses actions de la société qu'il représente quand il constate les difficultés que sa gestion a créé ?
N'oublions pas notre chère commission à Bruxelles sans laquelle un désastre inhumain n'est jamais complet. C'est elle qui a relayé les dogmes de l'OMC exigeant l'abandon du système des avances remboursables qui rendaient inbrisables les reins d'AIRBUS. Que le dogme libéral anti étatique ait ici correspondu très exactement aux demandes des Etats Unis et de BOING ne doit naturellement pas conduire à montrer du doigt l'efficacité des lobbyistes très officiellement en poste à Bruxelles, à la porte de chaque bureau dans la proportion de 3500 par commissaire. Pour finir, saluons l'action de la banque centrale européenne tout entière au service de la stabilité des prix c'est à dire des rentiers et de leurs stock options parce que sans cette banque centrale, l'Europe protectrice ne mériterait pas ce nom. En effet grâce à ses efforts, les dirigeants d'EADS pensent que l'activité de construction d'avions "européens" sera mieux protégée en zone de production où le dollar est la monnaie de référence. Fermez le ban.
Des milliers de gens vont maintenant souffrir comme jamais. Humiliés, appauvris, angoissés. Leur vie, toute leur vie est dans les mains de ce genre de voyous prétentieux, inefficaces et arrogants. Quand j'étais gamin l'instituteur nous racontait les privilèges d'ancien régime pour nous faire comprendre combien ils étaient odieux et combien la révolution fut aussi une oeuvre morale. Je me souviens que l'image montrait des seigneurs en grande tenue, pleins de gaieté et d'insouciance dont l'équipage de chasse renversait la moisson des paysans impuissants qui se tordaient les mains en voyant leur travail patient détruit en un instant pour la jouissance des belles personnes. Quand je vois le spectacle d'airbus, je sais qui les français vont bientôt déborder. C'est trop! On se moque trop d'eux, de leur travail, de leurs efforts, de leur bienveillante patience. J'observe qu'on poursuit et condamne en justice des instituteurs qui n'ont pas anticipé que leur élèves longeraient une rivière un jour de délestage de barrage, un maire qui n'a pas personnellement surveillé chaque poteaux de basket de ses gymnases, un directeur d'hôpital qui n'a pas repéré à temps la propagation d'un microbe depuis une canalisation. Qui punira les minables jouisseurs de pognons qui saccagent ce pauvre pays ? Quand ferons-nous une loi de punition des responsabilités d'entreprises ? Bah, ne rêvons pas. Pour cela il y a les séances de la COTOREP télévisées par TF1 qui nous tiennent lieu de débat présidentiel. Je pense que nous devrions vite en revenir aux seules questions qui ont de l'intérêt : qui est le troisième homme ? Combien Nicolas Sarkozy a-t-il eu de rouleaux de papier peint gratis quand il a refait la déco de son appartement ? Combien Ségolène Royal et François Hollande auraient-ils dû déclarer pour pouvoir posséder légalement l'horloge comtoise de leur grand-mère ? Mardi les salariés d'Airbus de toute l'Europe vont agir ensemble. L'Europe sociale ce n'est encore que l'Europe de la protestation. Au secours le dix neuvième siècle revient.

L'avis de Michel Rocard, député européen, ancien premier ministre :
http://www.liberation.fr/rebonds/238221.FR.php
Citation de: Michel Rocard
Si les gouvernements français et allemand ne s'étaient pas chamaillés pour des postes au détriment de l'intérêt d'une entreprise jusqu'ici brillante, l'avionneur n'en serait pas là.
Le scandale Airbus
Par Michel ROCARD
QUOTIDIEN : vendredi 2 mars 2007
Michel Rocard, député européen socialiste, ancien Premier ministre.
Et si l'affaire Airbus était d'abord une affaire morale ? Regardons ce qui s'est passé du point de vue de ce que le grand public en a su. Sur un marché énormément porteur, une entreprise franco-allemande au départ, plus largement européenne aujourd'hui, sans être pour autant communautaire, développe en trente ans un savoir-faire de premier ordre mondial. Elle crée une gamme d'avions moyens ou gros porteurs, pour le long et moyen courrier, très apparentés entre eux, et dont la qualité la place à égalité de compétition avec Boeing, jusque-là monopoliste mondial écrasant.
L'entreprise s'appelle Airbus. Elle est filiale d'un consortium international nommé EADS.
Son dernier produit, l'A380, est un coup d'audace technologique inouïe. Le plus gros porteur jamais construit, deux ponts, cinq à six cents passagers, attire immédiatement les grandes compagnies de transport aérien. Un gros succès se prépare.
Puis on apprend que, faute d'un commandement commun englobant une usine allemande et une usine française du groupe, le câblage électrique des fuselages de cet avion a été préparé des deux côtés avec des codes informatiques non compatibles. Pour mettre au point les prototypes et pour les futurs avions de série, il faut faire le câblage à la main, comme il y a vingt ou trente ans. Cela prend évidemment infiniment plus de temps.
Le résultat est terrifiant : de l'ordre de deux ans de retard. Ce qui étale d'autant les rentrées d'argent dans la trésorerie et s'aggrave de considérables indemnités de retard pour les compagnies clientes. Un désastre financier.
Et ce sont, comme à peu près toujours, les salariés qui vont casquer. 10 000 emplois de moins sont prévus pour les quelques années qui viennent.
La crise est telle qu'il faut changer la direction. Les partants s'en vont avec de considérables paquets d'indemnités. On apprend même que certains, sachant tout cela avant tout le monde, ont très profitablement vendu leurs actions ou leurs stock-options.
Le nouveau patron, Louis Gallois, est mon ami. Il n'a jamais quitté le service public et jamais gagné, comme certains de ses congénères, 350 à 400 fois le salaire moyen des gens qu'il commandait. On ne l'a jamais vu puiser dans la caisse à dizaine de millions d'euros pour augmenter sa fortune comme n'importe quel Messier ou Zacharias. C'est un honnête homme. Je ne suis malheureusement pas sûr qu'il ait le choix. Il est là pour sauver les meubles, il faut qu'il le fasse et il saura le faire. L'entreprise reste techniquement un joyau.
C'est des responsabilités que je veux parler ici. Elles sont principalement d'ordre éthique.
Ethique de l'action publique, d'abord. Voilà deux gouvernements, l'allemand et le français, qui ont en commun de croire au transport aérien, de croire au capitalisme et de croire à l'Europe, du moins ils le disent. Comment est-il concevable que, pensant en termes de privatisation et sachant très bien que la réussite d'une entreprise dépend d'abord de la qualité et de l'unité de son commandement, ils mettent leurs convictions sous embargo et se chamaillent pour la répartition des postes de deuxième ordre dans la maison au point de créer dans Airbus un système de préséances nationales non compatibles avec l'unité de commandement nécessaire tout le long de la chaîne hiérarchique et pas non plus avec le principe du choix du meilleur pour toute responsabilité opérationnelle ?
A ce niveau, je ne peux pas croire qu'ils ne comprenaient pas la gravité de ce qu'ils faisaient ; mieux vaut affaiblir l'entreprise que d'ouvrir la porte à une dérive dans l'équilibre entre les deux nations dominantes. N'avez-vous pas compris, mesdames, messieurs nos gouvernants, que l'opinion de nos deux pays est bien plus européenne que vous. Nous, citoyens d'Europe, avons compris et admis que les succès d'Airbus flattent notre prestige d'Européens. Nous avons accepté, à travers la création de l'Europe comme celle d'Airbus, qu'il y ait au-dessus de nos fiertés nationales une fierté européenne, surtout dans une compétition largement mondiale. En l'affaiblissant au nom d'intérêts nationaux qui ont été déclarés secondaires par rapport à l'intérêt européen qui a présidé à votre élection comme à la mise en place d'Airbus, vous avez commis une très grosse faute. Elle n'est pas d'abord technique. Vous avez violé une espérance commune. Et cela est de l'ordre de l'éthique. Cette faute vous fait responsables de la suite et de l'issue, notamment devant le personnel concerné.
Et puis il y a une responsabilité gestionnaire. On peut comprendre que la faute n'ait pas été intentionnelle. Mais on ne peut en aucun cas admettre que les gestionnaires sous l'autorité de qui s'est produit ce désastre s'en aillent en fin de mandat, contents et grassement indemnisés comme si rien ne s'était passé.
Dans sa forme actuelle, le capitalisme ne fonctionne qu'à condition d'aggraver constamment sa pression sur les salariés pour préserver l'attractivité auprès des investisseurs. Au demeurant, depuis l'annonce des 10 000 suppressions d'emplois, l'action EADS a augmenté de 2 %.
Il est temps que nos responsables économiques et politiques comprennent que l'opinion, c'est-à-dire nos électeurs, n'admet tout simplement plus ces moeurs scandaleuses.
Ségolène Royal a raison de demander un moratoire pour que tout cela soit réexaminé. Mais même un moratoire, s'il est possible, aura un coût. Les Etats l'assumeront, du fait de leurs responsabilités. Mais il serait moral qu'ils se retournent, pour en récupérer une partie, contre les gestionnaires fautifs qui jusqu'ici ne sont en rien associés au prix de leur responsabilité.
Si l'on s'imagine que la libre entreprise pourra continuer de fonctionner dans nos démocraties développées en permettant aux riches de s'enrichir toujours plus sans jamais qu'ils payent le prix de leurs erreurs ou des dysfonctionnements de leur système, et en faisant toujours supporter le prix des ratés de leur gestion aux seuls salariés, on se prépare des lendemains politiques et électoraux redoutables.


http://www.liberation.fr/rebonds/238221.FR.php
© Libération

Mais un anonyme, au pseudo de Trallala répond :
Citer
c'est un pretexte, le câblage, vous vous en doutez bien,
pour cacher les grossières erreurs Marketing, le but
poursuivi étant finalement une opération de Prestige
ruineuse.

le A380 a été un développement de Prestige
( poussé par les Francais du Con Corde )
qui ne sera jamais rentabilisé
et c'est lui qui a plombé les finances.

De plus, aucune compagnie n'a acheté le modèle standard
( promis au succès par les études marketing bidonnées d'Airbus )
qui serait celui économique avec le max. de passager car
ce marché n'existe pas, il n'est attractif ni pour
les passagers ( qui veut s'entasser dans une bétaillère ? )
ni pour les compagnies ( image de marque dégradée )

Ce qui reste est un petit marché avec des avions proposant plus d'espace
aux passager, mais là les compagnies ont misé sur un aménagement
spécifique, qui est bien plus long à produire, d'ou les retards

Quand Airbus a enfin admis son erreur avec le pharaonique A380,
il était déjà tard pour lancer un A350 en version bâclée,
2e me Erreur

Aucune boite ne peut passer sans conséquence à
travers
2 erreurs de stratégie aussi grossières......................



<lisztnet@......fr> a écrit dans le message de news:
1173194614.240358.149870@p10g2000cwp.googlegroups.com...
On 6 mar, 13:05, "Zunder" <Zun...@Zunder.fr> wrote:

J'aimerais bien qu'on m'explique exactement quelle est la bêtise qui a
été faite..! ils ne se sont pas aperçu qu'ils n'utilisaient des
logiciels différents, seulement quand tout était fini ça ne collait
pas ? et pendant 15 ans ils ne se sont pas parlé ? Et pourtant le
prototype a subi des tests en vol...

C'est risible. la tour de babel miniature

L