http://www.rue89.com/2007/05/13/http://fr.news.yahoo.com/13052007/290/un-article-du-jdd-sur-cecilia-sarkozy-aurait-ete-censure.htmlhttp://www.lemonde.fr/web/depeches/texte/0,14-0,39-30876229,0.html PARIS (Reuters) - Un article du Journal du Dimanche révélant que Cécilia Sarkozy n'aurait pas voté lors du second tour de la présidentielle aurait été censuré par l'actionnaire de référence de l'hebdomadaire, le groupe Lagardère, selon une information parue sur le site internet Rue89.
Le directeur de la rédaction du JDD Jacques Espérandieu a confirmé qu'un article avait bien été en préparation sur l'absence de vote de Cécilia Sarkozy, mais qu'il avait décidé seul de ne pas le publier.
"Selon nos informations, le Journal du Dimanche a renoncé à publier un article racontant comment Nicolas et Cécilia Sarkozy avaient passé leur dernier dimanche, le 6 mai, jour du second tour", lit-on sur le site Rue89 fondé par d'anciens journalistes de Libération.
Selon eux, leurs confrères du JDD auraient "découvert", en consultant le registre du bureau de vote où était inscrite Cécilia Sarkozy que l'épouse du candidat de l'UMP "n'avait pas voté".
Le directeur de la rédaction de l'hebdomadaire dominical a alors demandé à ses journalistes samedi, veille de la parution du journal, d'appeler Cécilia Sarkozy avant de publier l'information, indiquent les rédacteurs de Rue89.
Cécilia Sarkozy n'a pas voulu faire de commentaire, ajoute le site internet.
"A la suite de quoi, plusieurs membres de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy seraient intervenus", affirme Rue89 qui cite notamment Claude Guéant, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy et Franck Louvrier, son responsable de la communication.
"Finalement, Arnaud Lagardère, patron du groupe Lagardère, a exigé que l'article soit remis dans un tiroir", affirme Rue 89.
"Je n'ai reçu aucun ordre d'Arnaud Lagardère. J'assume totalement la décision qui a été prise par moi en mon âme et conscience. J'ai découvert samedi matin qu'il y avait un papier prévu sur le vote ou l'absence de vote de Cécilia Sarkozy. J'ai donc dit OK. Simplement, je voulais que Cécilia Sarkozy soit prévenue et qu'elle commente son absence de vote ou son vote, en tout cas qu'on l'aie au téléphone sur cette affaire", a déclaré Jacques Espérandieu à Reuters par téléphone.
"JE N'AI EU D'ORDRES DE QUICONQUE"
"L'après-midi, on m'a annoncé que ça n'avait pas été possible d'avoir Cécilia Sarkozy. J'ai lu le papier qui indiquait effectivement qu'elle n'avait pas voté, (...) Je n'étais pas totalement enthousiaste à l'idée de passer ce papier. Je l'aurais fait si elle avait réagi. Quand j'ai vu qu'elle n'avait pas réagi, j'ai décidé de ne pas le passer."
Jacques Espérandieu dit aussi avoir consulté par téléphone "un certain nombre de gens pour savoir ce qu'ils pensaient de tout ça : sphère privée, sphère personnelle" et que leur avis avait "contribué" à sa décision.
"Ce n'est pas des gens de chez Sarkozy qui m'ont appelés pour donner des ordres. Je n'ai eu d'ordres de quiconque", assure-t-il.
Joint également par téléphone, l'entourage de Nicolas Sarkozy a démenti "totalement" que des collaborateurs du président élu "soient intervenus auprès du JDD pour empêcher la publication d'un quelconque papier".
"C'est faux", a affirmé un proche collaborateur de Nicolas Sarkozy.
Le groupe Lagardère n'a pu être joint.
Selon Rue89, l'article mis au rebut était illustré d'une photo de la liste d'émargement et mentionnait également "de vifs échanges", dans la soirée du 6 mai au sein du couple Sarkozy.
Jacques Espérandieu dit ne pas avoir vu la photo mais être "sûr" de l'enquête de son journaliste. En revanche, il dément la mention dans l'article d'échanges orageux entre les époux Sarkozy.
"Il n'y avait rien de tout ça dans le papier. L'article démontrait qu'elle n'avait pas voté", a dit le directeur de la rédaction du JDD.
Cécilia Sarkozy n'avait pas accompagné Nicolas Sarkozy au bureau de vote de l'école maternelle Edith Gorce Franklin, sur l'île de la Jatte, le 6 mai contrairement à ce qui s'était produit au premier tour. Il n'avait pas été alors précisé si elle avait voté par la suite.