Trois jours d'affilées, le fondeur d'aluminium Tomago a volontairement
suspendu en alternance l'alimentation de ses lignes de production
d'aluminium pour éviter l'effondrement du réseau électrique de la
Nouvelle Galles du Sud. Le prix de l'électricité a grimpé par moment à
14.000 dollars australiens.
L'absence de réserves suffisantes capables d'assurer la production de
base met régulièrement en péril le réseau électrique de l'est de
l'Australie.
Certains politiciens ont suggéré que la solution serait l'installation
d'une batterie. Pour le directeur de l'usine de Tomago, même une batterie
géante comme celle installée l'an passé (100MW, 129MWh, 32 millions de
dollars plus main d'oeuvre et taxes) ne fournirait guère plus que huit
minutes de l'électricité nécessaire à son usine.
En 2016, suite à une coupure inopinée à l'usine d'aluminium Portland,
l'aluminium s'était solidifié dans les deux tiers des lignes de
production avec pour résultat une perte de 240 millions de dollars
finalement réglés par le contribuable.
https://aluminiuminsider.com/tomago-ceo-blames-shaky-electrical-grid-for-power-cuts-at-nsw-smelter/
j'imagine que c'est 14 000 aud par mwh ?
donc 14 aud par kwh ?
au cours du change, c'est 9 euros/kwh ?
60 fois le prix "normal" qu'on connait chez nous ?
c'est proprement délirant. donc le métier de fabricant d'aluminium consiste maintenant en un choix absurde entre arrêter la production et perdre des millions d'euros de pertes d'exploitation en interrompant le processus de fabrication, ou continuer la production au prix fort de l'énergie et perdre des millions d'euros en surcoûts énergétiques ?
tout en n'excluant pas un effondrement du réseau et de la fourniture de l'énergie, ce qui entraine la perte de centaines de millions d'euros par la casse de l'outil industriel...
de belles perspectives pour l'industrie en nouvelle galles du sud. ça se voit déjà sur la courbe du taux de chômage ?
oscar nügel
Les problèmes de l'industrie de l'aluminium australienne sont bien dus à
des orientations économiques. L'idée du gouvernement australien était que
l'énergie éolienne est renouvelable, ne produit pas de CO2 et que le vent
souffle gratuitement. En conséquences, ils imaginaient qu'ils suffisait
de faire démarrer l'industrie éolienne, et que naturellement elle
produirait de l'électricité à un coût inférieur à toutes les autres
sources. Mais c'était sans tenir compte de la nature intermittente et
fortement variable de la production éolienne. Le prix de l'électricité a
flambé. Et en plus l'équilibre du réseau électrique est devenu un
cauchemar.
> Discussion ressassée depuis des mois. Avec toujours plus de 80% de
> charbon et de gaz contre seulement 6% d'éolien dans la consommation
> électrique australienne, l'argument sélectif d'Aubrin n'est que celui
> d'un anti-éolien primaire.
Je n'ai rien contre l'éolien, en quantité raisonnable et à condition que
la façon dont on favorise son développement ne met pas en péril les
générateurs qui assurent la stabilité du réseau électrique. Les règles du
marché de l'électricité en Australie éliminent économiquement les
générateurs de services qui assurent la stabilité du réseau électrique en
détruisant leur rentabilité. Pendant les périodes où les générateurs
intermittents ne peuvent pas fournir (faute de vent, par exemple), la
pénurie provoque une flambée des prix (jusqu'à un plafond de 14.000A$ le
MWh). Au delà, il ne reste plus que la gestion de la pénurie par des
délestages plus ou moins planifiés.
> En premier lieu, les Australiens consomment beaucoup d'électricité par
> habitant, nettement plus que les Européens:
> https://tinyurl.com/yamugwx5
Le problème n'est pas tant la quantité que sa répartition dans le temps.
L'industrie, les fonderies d'aluminium en particulier, consomment
effectivement énormément d'électricité. Si la crise électrique se
poursuit, les industries seront contraintes à se délocaliser.
> La population australienne a crû de plus de 20% depuis 2004 et le taux
> d'équipement en climatiseurs a plus que doublé dans les années 2000:
> https://www.energymatters.com.au/renewable-news/air-conditioning-solar-em4659/
>
> Comme ils utilisent peu ou prou leurs climatiseurs au même moment, il y
> a évidemment des pics intenses de consommation de plus en plus
> difficiles à maîtriser et c'est alors que les prix s'envolent, comme
> nous l'avions déjà vu.
Non. Le rapport de l'AEMO qui a fait suite au blackout en Australie du
Sud a montré que le problème est lié à l'insuffisance des moyens de
production à la demande. Comme cela a été expliqué plusieurs fois ici,
une trop forte proportion de génération dépendante des conditions
météorologiques (et donc incontrôlable), déstabilise le réseau électrique.
Les incitations à l'accroissement de la capacité intermittente au
détriment de ceux qui peuvent fournir à la demande a provoqué la
fermeture d'importantes capacités de génération fiables et bon marché. Il
reste ce qui est cher et sur lequel on ne peut pas compter. Pendant les
périodes de pénurie, les prix flambent.
> Et je ne vais pas essayer de rediscuter avec un type qui nie des faits
> maintes fois étayés. Parlez plutôt aux murs, ça vous occupera.
Accusations infondées. Argumentation vide, comme d'habitude.
La politique énergétique des gouvernements australiens a miné
délibérément, par pure idéologie, la stabilité du système électrique
(NEM). Les contraintes physiques et technologiques se sont rappelés à
leurs bon souvenir: une économie industrielle supporte difficilement de
dépendre trop fortement des caprices de la brise.
L'accusateur laissé à l'anonymat de son pseudonyme opaque n'a de toute évidence aucune expérience industrielle, ni aucune compétence en électrotechnique. Il accuse le consommateur particulier, en cherchant à culpabiliser de même ses compatriotes. Irresponsable comme un zécolo.