Auteur Sujet: Descente du Rhône Seyssel-Chanaz (Lu 1172 fois)

JacquesL · « **le:** 22 juillet 2013, 02:43:56 pm »

A l'initiative de Caroline73, que je remercie, nous avons descendu le Rhône depuis Seyssel, jusqu'à Chanaz, puis remonté le canal de Savières avec remontée des bateaux de location à Conjux, sur le lac du Bourget.

Le canal de Savières est à déconseiller fermement : engorgé de touristes, et de gros culs à moteur, son intérêt documentaire est fort réduit, il n'en finit pas... Et ce n'est pas dans les modestes rapides de cette portion du Rhône que l'appareil photo fait rudement bien d'être étanche, mais bien sur le canal de Savières : les jeunes c**nards ne manquent pas, impatients de prouver qu'ils sont en pays conquis, et d'après eux, dans l'adoration "du drapeau algérien".

L'eau du Rhône est trouble, laiteuse, ce qui prouve que l'érosion mécanique des sols est tout sauf négligeable. Le lac et le canal sont clairs. Aucune trace d'une eutrophisation anoxique dans cette partie Nord du lac (on m'avait transmis une alerte à l'eutrophisation anoxique de ce lac voici une quarantaine d'années, quand je ne fréquentais plus le Dauphiné).

La roselière au N du port de Conjux est riche en faune aviaire, qui y trouve à nicher et nourrir les jeunes : foulques (c'est banal), grèbes huppés en abondance, et harles bièvres (pas banal du tout). Excellent endroit pour des photos en affut flottant, à supposer que vous ayez pu l'acheminer jusque là (accès pas évident).

Sur le Rhône, faune rare à l'heure où nous y étions ; hérons cendrés, une aigrette garzette en vol, milans noirs, une hirondelle de rivage, nombreux goélands, trois mouettes rieuses, un éclair roux pêcheur que je n'ai pas pu identifier, et aucune trace de castor. Aucune. Demoiselles, libellules, agrions, gerrys. Presque aucune attaque de moustiques.

Plusieurs zones des berges sont envahies par la renouée du Japon. Saules, peupliers et robiniers. Les aulnes sont abondants sur le canal de Savières.
Les endroits où l'on puisse débarquer sur une grève de galets sont rares et concentrés au milieu du parcours. Ailleurs les abords sont vaseux, et le débarquement y est burlesque et très salissant. La vase supe vos pieds et vos chaussures que c'en est un bonheur, de se dégager.

Les rapides sont modestes avec le niveau d'eau que nous avions, il faut lire le courant sur l'eau pour s'en tenir à la veine principale, vous ne raclez que si vous vous être trompé de parcours. Les paysages sont agréables, sans rien de saisissant. Le pendage des litages est d'abord presque parallèle au lit du Rhône, puis demeure modeste sur les collines autour, les plissages de cette portion des préalpes sont fort doux.

Plus personnel :
Le soleil est violent, et inflige des brûlures cuisantes.
Un plancher qui ne tient pas la pression dans un gonflable implique d'être assis trop bas, d'où un pagayage inefficace et épuisant. Je n'ai pu terminer qu'en me mettant à genoux, pour trouver un pagayage étroit et profond. A l'avenir je glisserai sans doute une planche à vagues entre le plancher et le siège, si la largeur est compatible, sinon une planche de mousse extrudée.
Ni le lait solaire ni les réserves d'eau ne doivent se trouver là bas derrière, mais bien à portée de main, juste dans le filet. La déshydratation n'est pas juste une entrée dans les dictionnaires, c'est débilitant, éreintant, plus d'une heure après ça fait trembler encore.

Conclusion : parcours à limiter à la descente de Seyssel à Chanaz. Visiter le lac du Bourget un autre jour.
Merci à Caroline73 et à son compagnon.