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Auteur Sujet: Sigmund et le narcissisme. Cherchez l'erreur !  (Lu 2003 fois)

JacquesL

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Sigmund et le narcissisme. Cherchez l'erreur !
« le: 18 février 2007, 05:49:59 pm »
Fait curieux et souvent noté, la théorie du narcissisme n'aura pas dans l'oeuvre de Freud
les prolongements attendus. Certes le concept d'idéal du moi apparaît dans l'article de 1914
et il est considéré comme le mode normal d'accomplissement du narcissisme : idée maîtresse
qui permet d'envisager la différenciation des instances de la personnalité comme l'effet de
la dynamique évolutive du narcissisme. Mais le narcissisme ne sera plus guère retenu dans
les études ultérieures sur la structure de la personnalité. Des élèves directs de Freud (Tausk,
Federn) développent une thèse exactement contraire sur le rôle du narcissisme dans la
psychose sans que Freud ne revienne sur cette contradiction. Bien plus, en 1931 (« Des types
libidinaux ») il décrit sous le terme de caractère narcissique un ensemble de traits presque
opposés à ceux qu'il accordait à ce même caractère quinze ans plus tôt. En 1914 il appelle
caractère narcissique celui des femmes qui « n'aiment, à strictement parler, qu'elles-mêmes,
à peu près aussi intensément que l'homme les aime. Leur besoin ne les fait pas tendre à aimer
mais à être aimées, et leur plaît l'homme qui remplit cette condition ». En 1931, le type nar-
cissique est défini par le fait que « l'intérêt principal est orienté vers la conservation de soi-
même, il est autonome et peu intimidable. Le moi dispose d'une grande quantité d'agres-
sion qui se manifeste aussi dans le fait d'être prêt pour l'action, dans la vie amoureuse, aimer
est préféré à être aimé. Ceux qui appartiennent à ce type s'imposent aux autres comme des
"personnalités", ils sont particulièrement qualifiés pour servir de soutien aux autres, assumer
le rôle de leader, donner au développement culturel de nouvelles impulsions ou porter atteinte
à ce qui est établi. »
Tout à l'heure l'hétaïre, maintenant le meneur. D'un côté la dépen-
dance narcissique, de l'autre la suffisance.
Si déjà on observe chez Freud silence et contradictions, rien d'étonnant à ce que l'on
observe les mêmes effets, amplifiés, chez ses continuateurs. Existe-t-il un narcissisme nor-
mal? Le psychotique souffre-t-il d'un manque ou d'un excès d'investissement narcissique?
Peut-on parler d'un narcissisme du Moi ou du Soi ? Le narcissisme primaire existe-t-il ?
Autant de questions, autant de débats et de points de vue antagonistes'. Si bien qu'en 1947
un auteur peut écrire « lorsqu'on qualifie de narcissiques dans la littérature psychanalyti-
que des états et des phénomènes aussi différents les uns des autres que le sommeil, l'enfant
occupé à sucer son pouce, la jeune fille rayonnante devant la glace, et le savant ravi de l'attri-
bution du prix Nobel, on souhaiterait bien une définition plus précise de cette notion. La
sublimation la plus sublime aussi bien que la régression psychotique extrême se disent nar-
cissiques. En certains cas, on estime le narcissisme responsable de l'augmentation de la puis-
sance virile, en d'autres, par contre, de sa diminution. On le retrouve dans la frigidité de
la femme aussi bien que dans son attrait. On suppose qu'il est à même de neutraliser des
tendances destructives, tout en devenant une source d'angoisse pour le Moi. Il est une mesure
de défense contre l'homosexualité et cependant les homosexuels sont particulièrement nar-
cissiques. Dormir consiste à retirer la libido et cependant l'insomnie est la fuite d'un nar-
cissisme renforcé pour être augmenté. On se sert du narcissisme pour expliquer une inertie
prolongée, et en même temps c'est la force motrice de l'ambition (H. Hartmann cité par
H. G. Van der Waals puis par B. Grunberger). D'où la nécessité d'une théorie générale du
narcissisme qui nous permette de nous dégager de ces contradictions et de ces variétés des-
criptives [Van der Waals H. G., 1949]. En France, B. Grunberger s'est attaché à formuler
une telle théorie qui s'appuie sur le narcissisme primaire, et l'opposition entre libido et nar-
cissisme. Que manquait-il donc à la théorie bâtie par Freud en 1914 pour servir de cadre
général à une conception d'ensemble de l'équilibre narcissique? Certes Freud considère suc-
cessivement le narcissisme comme un choix d'objet amoureux, une forme d'attachement
pathologique à soi-même, un stade du développement et une forme d'épanchement de la
libido. Mais la théorie du narcissisme primaire, appuyée sur celle de la libido, semble pré-
ciser, unifier ces points de vue. Il faut donc se demander si ce n'est pas dans cette pierre
d'angle que se situe la faille.
Depuis 1970 environ, d'importants travaux cliniques ont été poursuivis aux Etats-Unis
[Kohut H., 1971 ; Kernberg O. F., 1970] qui ont permis d'isoler un nouveau cadre patho-
logique, celui des troubles narcissiques graves de la personnalité, renouvelant l'intérêt pour
la question. Il en est résulté une importante littérature dont témoignent de nombreuses publi-
cations.

Extrait de Daniel Widlöcher : Traité de psychopathologie
« Modifié: 09 mars 2007, 01:34:53 pm par Jacques »

JacquesL

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Sigmund et le narcissisme. Cherchez l'erreur !
« Réponse #1 le: 18 février 2007, 05:50:34 pm »
Quelques savoureux "derniers honneurs" sur le tombeau de Sigmund Freud :

http://www.psychiatrie-und-ethik.de/infc/fr/TALLIS_Enterrement_de_Freud.htm

Une citation :
Citer
Peu de psychanalystes sont aussi ouvertement psychopathes que Lacan, le disciple français le plus éminent de Freud (réfs 15, 16), mais plusieurs n’hésitent pas à manipuler les affections et la foi de leurs clients pour recourir, encore, à leurs lucratifs remèdes de charlatan.
Wow !
« Modifié: 09 mars 2007, 01:35:40 pm par Jacques »