Je ne retrouverai jamais les références de cette émission d'
Apostrophes, dirigée par Bernard Pivot, où avec un discret sourire, Emmanuel Le Roy Ladurie expliquait comment il avait perdu la foi dans la religion moscoutaire, selon laquelle l'URSS était le paradis des travailleurs, et la seconde patrie de tous les travailleurs. Il était tombé sur les statistiques du cheptel bovin en Russie avant la révolution, et après. Or le cheptel avait cruellement décru, et s'était maintenu bas, ensuite. Or lui était né dans une région herbagère de Normandie... Et décidément non, le bonheur avec
moins de vaches, ça ne tenait pas debout. Là où il était né, le bonheur, c'était nécessairement avec
plus de vaches, pas
moins de vaches.
L'une des autres auteurs invités à cette émission était probablement Claire Gallois, auteure de "
Une fille cousue de fils blancs". Jolie, mais pure bourgeoise citadine, le récit de Le Roy Ladurie la mettait en joie, qu'une "
simple histoire de vaches" put faire perdre la foi en une religion si triomphante dans les années 44-62.
De Le Roy Ladurie, j'ai lu de larges morceaux de
Montaillou, village occitan, d'après les registres d'inquisition de Jacques Fournier, évêque de Pamiers. Il me reste à ré-emprunter cet ouvrage pour en terminer la lecture. J'ai lu aussi son
Histoire du climat depuis l'an Mil. J'ai noté la confirmation précise que les règnes de Louis X et de Philippe V le Long furent marqués par des étés catastrophiquement pluvieux, des récoltes perdues, des famines atroces. Il confirme aussi la mortalité exceptionnelle due à l'éruption du Laki en 1783.
A vie, Emmanuel Le Roy Ladurie est donc connu pour historien et écrivain particulièrement précieux, irremplaçable.
Et là, pas de chance, il ne s'est pas du tout aperçu que les données récentes qui lui sont accessibles sont truandées, avec l'activisme militant pour mobile collectif de la meute :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/12/03/vers-un-desastre-climatique_1613079_3232.htmlhttp://www.lemonde.fr/imprimer/article/2011/12/03/1613079.htmlExemple de naïveté, où le minimum de méfiance scientifique consisterait à mettre le verbe au conditionnel :
Ces phénomènes dépendent pour une grande part, en dernière analyse, de l'accroissement des volumes de gaz à effet de serre, CO2 en particulier, projetés dans l'atmosphère par les combustions de toutes sortes
Tout historien qu'il soit, Le Roy Ladurie a perdu notion de ce que sont les échelles de temps en climatologie :
2. Les océans se réchauffent, en particulier depuis une cinquantaine d'années.
Hé bien non. "
Une cinquantaine d'années", c'est évidemment majeur dans une vie humaine, mais c'est juste l'ordre de grandeur d'une seule des quatre ou cinq oscillations océaniques actuellement identifiées. Or elles sont asynchrones entre elles, et gouvernées aussi par les oscillations du Soleil, étoile variable qu'on ne sait toujours pas modéliser correctement. Il y a déjà eu des réchauffements Arctiques considérables enregistrés du 18e au 20e siècle, et la nature s'y est bien adaptée sans le secours de l'IPCC.
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1200.0.htmlhttp://deonto-ethics.org/impostures/index.php/topic,214.0.htmlCette traduction de 1922 de ce consul Ifft par PapyJako :
L'arctique semble se réchauffer. Des rapports de pêcheurs, de chasseurs de phoques, et d'explorateurs, qui naviguent sur les mers du Spitzberg et de l'arctique oriental, mentionnent tous un changement radical dans les conditions climatiques et des températures élevées jamais observées dans cette région.
En août 1922, le ministère du commerce Norvégien a envoyé une expédition au Spitzberg et à l'île de l'Ours sous la direction du Dr Adolf Hoel, professeur de géologie à l'université de Christiana. L'objectif était de mesurer et de cartographier les terres adjacentes aux mines Norvégiennes de ces îles, sonder les eaux avoisinantes et faire d'autres investigations océanographiques.
Le Dr. Hoel, qui vient de revenir, rapporte la présence de gisements de charbon inconnus sur les rivages orientaux de la baie Advent, de vastes gisements de qualité supérieure. Cela est jugé de première importance, car jusqu'à présent les gisements exploités par les compagnies norvégiennes sur ces îles ne sont pas de bonne qualité.
Les observations océanographiques ont été encore plus intéressantes. L'état des glaces était exceptionnel. En fait on n'avait jamais trouvé si peu de glaces.
L'expédition a battu un record en navigant jusqu'à la latitude de 81°29' dans une eau sans glaces. C'est la latitude la plus élevée qu'on ait jamais atteint avec des moyens océanographiques modernes.
Les caractéristiques des eaux du grand bassin polaire ont donc jusqu'à présent été pratiquement inconnues. Le Dr. Hoel rapporte qu'il a fait une coupe du Gulf Stream à 81° de latitude, et fait des sondages jusqu'à une profondeur de 3100 mètres. Les mesures révèlent un Gulf Stream très chaud, et qu'on pouvait le détecter comme courant de surface jusqu'au-delà du 81ème parallèle. La tiédeur des eaux rend probable que les conditions des glaces vont continuer quelque temps.
Plus tard, une coupe du Gulf-Stream a été faite au large de l'ile de l'Ours et de l'Isfjord, ainsi qu'une coupe du courant froid qui descend le long des cotes ouest du Spitzberg au delà du cap sud.
En rapport avec les observations du Dr. Hoel, il est intéressant de noter l'été exceptionnellement chaud dans la Norvège arctique et les observations du Capitaine Martin Ingebrigtsen, qui navigue sur les eaux de l'Arctique Est depuis 54 ans. Il dit qu'il a pour la première fois observé en 1915 des températures plus chaudes, et que depuis cela, les températures sont graduellement devenues plus chaudes, et que jour après jour cette région de l'Arctique n'est plus reconnaissable comme la région qu'elle était entre 1865 et 1917. Beaucoup d'anciens points de repères ont tellement changé qu'ils ne sont plus reconnaissables. Aux endroits où se trouvaient de grandes masses de glaces, on trouve souvent des moraines, et des tas de terre et des pierres. A beaucoup d'endroits où des glaciers s'étendaient loin dans la mer, ils ont complètement disparu.
Les changements de température, dit le Capitaine Ingebrigstsen, ont aussi entraîné de grands changements dans la flore et la faune de l'Arctique. Cet été, il a cherché des poissons blancs dans les eaux du Spitzberg. Auparavant, on y trouvait de grands bancs. Cette année, il n'en a trouvé aucun, quoiqu'il ait parcouru toutes les anciennes zones de pêche.
Il y avait peu de phoques cette année dans les eaux du Spitzberg, les prises ont été largement en dessous de la moyenne. Cela n'a pas surpris le capitaine. Il a fait remarquer que les eaux du Spitzberg, qui étaient auparavant en moyenne à 8°C en été, se sont élevées cette année jusqu'à 15°C , et l'été dernier l'océan n'a pas gelé, même sur la cote nord du Spitzberg.
La disparition du poisson blanc et des phoques a été accompagnée de l'apparition d'autres formes de vie dans ces eaux. Cette année, de grands bancs de harengs ont été trouvées au long de la cote ouest du Spitzberg, depuis le menu fretin jusqu'au véritable gros hareng. On a aussi rencontré des bancs d'éperlans.
On cherche alors quels collègues académiciens seraient assez océanographes pour tirer ELRL de sa rêverie militante et crédule. Ne cherchez pas, il n'y en a pas à l'Académie des sciences morales et politiques :
http://www.asmp.fr/presentation/sectionV_1832.htmA l'Académie des Sciences alors ?
http://www.academie-sciences.fr/academie/membre/section_su.htmBôf...
http://www.academie-sciences.fr/academie/membre/Blanchet_Rene.htm est géologue spécialistes des marges actives des continents.
http://www.academie-sciences.fr/academie/membre/Bard_Edouard.htm : Il est connu comme fanatique militant carbocentriste, ou au moins utilisé comme tel par plus fanatiques et plus limités que lui.
http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/evo_cli/biographie.htmSi, un :
http://www.academie-sciences.fr/academie/membre/Duplessy_JC.htmhttp://www.academie-sciences.fr/academie/membre/DuplessyJC_extrait2011.pdfhttp://www.academie-sciences.fr/academie/membre/LeTreut_Herve.htm n'est pas océanographe mais engagé jusqu'au cou dans la modélisation informatique climatique (
Garbage in, garbage out),
http://www.academie-sciences.fr/academie/membre/LeTreutH_bio1109.pdfMembre de l'IPCC.
Et voilà! C'est tout !
Pas de pédologue, pas de spécialiste de la biologie végétale, pas de spécialiste de la biologie marine, un seul océanographe.
Conférences, mais c'est payant pour lire et écouter :
http://www.canalacademie.com/idr209-Histoire-du-climat-avec-Emmanuel-Le-Roy-Ladurie-.htmlA suivre et à compléter.