On me met entre les pattes le lien suivant, avec la question :
Voilà, un sujet bien simple. Est-ce que l'instruction aide à l'équilibre ? Par exemple, si je sais ce qu'est la paranoia, je peux me dire "Oups, je suis en train de devenir parano".
On ne peut pas empecher la fièvre de monter avec des raisonnements.
Mais au niveau psychique ? (hystérie, scrupules, paranoia...) Dans ce cas - grave - par exemple, la personne peut-elle éventuellement se dire : "je suis médecin, je connais et je soigne ces patologies, attention ma santé est atteinte" :
http://tinyurl.com/cl3kr67
L'idée que nous serions tous des "victimes" serait peu encourageante.
http://www.leparisien.fr/paris-75/le-corbeau-de-guingamp-etait-psychiatre-a-sainte-anne-29-07-2008-105748.phpLe corbeau de Guingamp était psychiatre à Sainte-Anne
Après deux ans de cavale, une ancienne psychiatre parisienne, qui avait harcelé des habitants des Côtes-d'Armor, a été interpellée mercredi. Et internée.
LES PSYCHIATRES aussi pètent les plombs. Après deux ans de cavale, Marie-Annick Bourges, une ex-praticienne parisienne de 51 ans domiciliée sur l'avenue des Champs-Elysées, vient d'être internée. Recherchée pour « violences volontaires et outrage à magistrat », elle a été interpellée mercredi, rue Villedo (I e r ), par la brigade de recherches de la gendarmerie de Paris après avoir été reconnue sur des images de vidéosurveillance d'un centre d'appels téléphoniques. Une prouesse des enquêteurs car, depuis deux ans, la dame était devenue un as de la cavale. Elle n'utilisait ni carte bleue ni téléphone portable. Elle dormait dans des halls ou des placards d'immeuble, portait souvent une perruque, changeait plusieurs fois de vêtements par jour… Elle disait détenir un secret d'Etat Depuis 2003, Marie-Annick Bourges avait inondé des habitants de Guingamp ville des Côtes-d'Armor où elle possède une maison de milliers de courriers considérés comme « diffamants, outrageants et même pornographiques » par la justice. Elle aurait même écrit à 3 000 avocats, 3 000 médecins, 577 députés ainsi qu'au… président de la République. Le 26 mai 2005, elle confiait d'ailleurs à Jacques Chirac détenir « un secret d'Etat ». Secret qu'un agent secret lui aurait révélé… « Elle assurait être en danger de mort, explique un enquêteur de la brigade de recherche de gendarmerie de Paris. Mais aucun élément factuel n'a jamais confirmé ce délire paranoïaque. » En attendant, ce corbeau en blouse blanche traitait bel et bien une restauratrice de Guingamp de « criminelle de type diabolique » et de « vampire », prétendait que des notables se livraient à du tourisme sexuel, que des femmes étaient des prostituées… Autant de diffamations qui entraîneront de nombreuses plaintes. En 2006, Marie-Annick Bourges sera internée en Bretagne. Elle s'évadera par la fenêtre quelques semaines plus tard. Traquée, elle parviendra à échapper aux forces de l'ordre pendant deux ans, parfois grâce à la complicité de « patients sous son emprise » dixit un enquêteur qui l'hébergeront ou la financeront. « Nous avons mis de gros moyens en oeuvre pour retrouver cette femme très intelligente en raison de l'ampleur du préjudice moral subi par les victimes », explique un gendarme. Un des collègues parisiens de Marie-Annick Bourges se rappelle d'une psychiatre « petite, brune, aux cheveux bouclés et assez sympa ». « Elle travaillait bien et n'a jamais causé aucun problème, se souvient cet infirmier qui a exercé à l'hôpital Sainte-Anne avec elle de 1993 à 1998. D'après mes souvenirs, aucun patient ne s'est jamais plaint. » « Travailler avec des gens très perturbés peut s'avérer fragilisant… » souffle-t-on à l'Association des psychiatres de France.
C'est en effet un cas effroyable, merci de nous le signaler.
Comment sortir du cercle vicieux des arguments d'autorité et des positions de pouvoir ? Pouvoir psychiatrique éventuellement, dont l'URSS de Brejnev nous amplement démontré à quel point il peut être corrompu et complice de crimes d'Etat.
Ma réponse personnelle, que j'ai été acculé à trouver, et que l'on peut discuter, est de s'en tenir à une discipline scientifique : expérimenter. Trouver les épreuves de réalité, et aller s'y confronter.
Cela suffit ? Non.
Comme apprentis cliniciens, on nous a appris une seconde discipline, tout aussi indispensable, mais qu'on ne voit pas bien comment rendre scientifique : être attentifs à ce que l'autre vous fait éprouver. Une des formulations possibles (féconde mais discutable) : "
Qu'est ce qui ne va pas en moi, pour que ce que vous faites me dérange ?". Cette formulation était du psychologue Jean-Paul Garnier.
Et cela suffit à un clinicien ? Absolument pas. Car on ne fait appel à un psychologue que quand tout le reste a échoué, que toute la situation est devenue inextricable, que les noeuds psychologiques sont devenus
monstrueux. C'est pourquoi les professionnels sérieux se font superviser par un sénior. La folle psychiatre de Guinguamp n'avait jamais appris à se faire superviser. On ne parle pas de cela en fac de médecine et c'est une lacune inexcusable.
Peut-être pire encore que la folle de Guinguamp, cette "psychothérapeute" autoproclamée qui prend une part active à l'assassinat d'un père devenu gênant :
http://debats.caton-censeur.org/index.php?option=com_fireboard&Itemid=27&func=view&catid=27&id=190#190A en croire les messages d'un inscrit à caton-censeur.org, elle récidive. On parie ? Elle s'est dispensée de toute adhésion au code de déontologie des psychologues, et de toute supervision, ou pas ?
Aucun des ouvrages écrits par Jacques-Antoine Malarewicz n'est médiocre, mais je recommande surtout son "
Supervision en thérapie systémique ; le thérapeute familial et son superviseur".
Heu, si j'en ai critiqué un, mais sur la base de son seul résumé :
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1068.0.htmlLe livre cité plus haut donne une idée claire de la collaboration entre le thérapeute familial, et son superviseur. Pourquoi est-ce indispensable ? Parce qu'aucun d'entre nous n'est jamais très au clair
avec les noeuds affectifs de sa famille d'origine. Les anciens enfants battus, par exemple, ne surmontent presque jamais leur terreur quand ils sont confrontés à d'autres cas de violence conjugale et familiale (Un merveilleux contre-exemple à ne jamais oublier : Anton Pavlovitch Tchékhov).
Et quand la confusion sur pattes est revêtue d'une toge noire et d'un jabot blanc, bonjour les dégâts maximaux sur les vies d'autrui.
J'ai déjà donné plus haut d'autres moyens pour consolider les épreuves de réalité, et je ne vais pas répéter.
Maintenant les moyens d'action pour décourager l'agnosie, le déni ou l'inconscience de sa pathologie ?
Je crois que la réponse la plus puissante est celle d'Yvan Böszörmenyi-Nagy. Tu la trouveras complètement expliquée dans le livre de Pierre Michard :
La thérapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy ; Une nouvelle figure de l'enfant dans le champ de la thérapie familiale. Collection : Carrefour des psychothérapies. De Boeck Université.
Extraits de mon résumé à
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,193.0.html :
La question du pouvoir est largement abordée dans les pages 102 à 105, 117 à 119, puis 184-185, où Michard compare les techniques et les principes de la thérapie systémique, au moins dans sa première forme trop brillante, illustrée par Paradoxes et contre-paradoxes de l'école milanaise : Le systémiste risque de consacrer bien trop d'efforts à reprendre le pouvoir de conduire l'entretien et la thérapie, à une famille soudée qui joue plus fin que lui, à un jeu partiellement psychotique dont elle est encore seule à connaître les règles. Il y avait alors dans cette école milanaise un fantasme panoptique : on va tout comprendre ! Non, on ne comprendra jamais tout ce qu'il faudrait... Le caractère toujours pluriel et multidimensionnel des réalités de chacun, persistera à nous échapper largement. Le thérapeute contextuel s'en tire autrement, en questionnant et en faisant parler sur les injustices perçues, en rétablissant le droit à parler des injustices subies, ou dont il/elle a été témoin. Ce n'est pas nouveau, mais cette fois c'est systématique.
L'auteur s'oppose aussi aux astuces des freudiens, notamment lacaniens, pour vous faire endosser à vous seul toute la responsabilité de vos échecs de vie, au nom d'un prétendu masochisme inconscient, d'une prétendue omniscience de l'inconscient. Harold Searles avait lui aussi répertorié ce genre d'astuces, de doubles contraintes diaboliques, comme des trucs pour rendre l'autre fou, dans son fameux article "The effort to drive the other person crazy". C'est bien évidemment pour cette aptitude à couvrir les pires fourberies envers son prochain, que la bourgeoisie baratineuse a adopté avec un tel enthousiasme les amphigouris à la freudienne.
En deux mots : penser loyauté, éthique, et demandes en loyautés. Notre espèce humaine est la seule espèce qui ait d'aussi grands besoins en loyautés, et un cortex frontal aussi développé pour cela. Pour être efficace, le thérapeute doit être d'une éthique exemplaire, sans failles.
Henry Ford II n'a pas soigné la paranoïa de son terrible grand-père, il l'a juste assez rassuré pour avoir les mains libres pour gouverner. En revanche il a soigné l'entreprise, terriblement malade par la paranoïa du fondateur. Bon exemple d'analyse des priorités : que peut-on faire ? Que doit-on faire ? Comment le faire ?