Le "dieu" de la bible ou de la torah ou du coran n'existe tout simplement pas, c'est l'évidence. Quelle horrible croyance que la croyance en ce "dieu" qui ne nous as jamais aidé...
Bin si, il y a une personne que sa "Voix" a aidé : Muhammad a été aidé à devenir chef politique et militaire, en commençant par le brigandage de grand désert, en finissant par conquérir toute l'Arabie. La "Voix" avait été élaborée pour cela, précisément.
Mais là, le problème que je soulève dans ce fil est que sans ces maîtres de choeur qui sont pour la plupart confessionnels, nous aurions une jeunesse muette. Incontestablement, "A coeur Joie" est né du scoutisme catho, via César Geoffray (1901-1972) et Marcel Corneloup (1928-2010), et le plus gros de son encadrement est confessionnel. Francine Cockenpot (1918-2001) est probablement toujours restée dans le scoutisme.
La musique de J. S. Bach est fort belle, mais durant les quatre ou cinq mois où j'ai fréquenté la Jeune Chorale Bach, j'ai été fort heureux de ne pas comprendre l'allemand, car j'avais de fortes raisons de présumer que les paroles de ces cantates, c'était tout des bondieuseries. Quelque peu militaires, la première sinfonia d'ouverture et le choeur d'ouverture du Weihnachts Oratorium, mais qu'est-ce que c'est bien fait et efficace, agréable à chanter ! Encore plus militaire, mais aussi remarquablement bien foutu, l'Alleluyah de Händel.
En rassemblement parisien A Coeur Joie, nous travaillions une autre cantate de Bach dont j'ai oublié le numéro, une brève. Belle phrase déroulée en draperies sur les paroles "
Kletten weis an Ihm zu kleben", ou à peu près, de mémoire. La germanophone du groupe nous donne la prononciation précise, puis le maître de choeur, admiratif des sonorités allemandes, demande la traduction : "
Car nous sommes attachés à lui comme des chardons" ! Glups ! Il donne précipitamment le ton aux quatre pupitres et enchaîne dans la direction. C'est ça la musique confessionnelle, qu'elle soit luthérienne ou d'autres obédiences : les paroles peuvent être d'une consternante stupidité.
Bon vivant et truculent, J. S. Bach a bien laissé quelques oeuvres vocales profanes, telles que la Cantate du Café. Mais la masse écrasante de ses oeuvres sont de la prédication luthérienne.
Car si on écarte le répertoire religieux, hé bien il ne reste plus grand chose comme répertoire à la fois intéressant et de difficulté abordable. De la musique à danser, des chansons à boire, des chansons satyriques, de l'amour courtois, chansons de soldats, folklore, charivaris, chansons de maumariée. "
La guerre", de Clément Jannequin, pas vraiment à notre portée, car nous ne l'avons jamais montée - ne serait-ce que pour les horaires de répétitions, c'est long ce panégyrique du roy Françoys à la bataille de Melegnano. Imitatif, mais satirique : "
Il est bel et bon", de Passereau, qui nous fait assimiler le caquet des commères au caquet des poulailles.
Les Frères Jacques chantaient "
Les boîtes à musique" à quatre voix d'hommes, nous l'avons chanté à quatre voix mixtes, et c'est excellent. Je garde un bien mauvais souvenir des compositions d'Anne Sylvestre, compositrice ampoulée et tellement égocentrique.
Chanson de maumariée : "
Mon père m'a mariée, à un tailleur de pierre !". C'est une chanson à répétition, et lors du rassemblement régional ACJ mentionné plus haut, le maître de choeur a eu la bonne idée de confier chaque premier énoncé à un quatuor, des voix très exercées, de niveau semi-professionnel, et là ce devenait saisissant ; la soprano notamment avait une voix très timbrée, avec un vibrato, une articulation et un accent tonique incisifs. Mais il faut l'avoir, ce quatuor vocal de bon niveau, aux timbres pleins de verdeur...
A l'Université Lyon 1, une chorale s'est montée la dernière année où j'y étais. Las ! Le dirigeant venait de la fac de théologie, et tout son répertoire était confessionnel, dont l'Alleluyah de Händel.
Dans mon bled, une chorale aussi est active... Vigoureusement confessionnelle. Je ne conteste pas que les rythmes des spirituals choisis sont intéressants, mais je n'en supporte plus les paroles. Je ne supporte plus non plus qu'on me dicte quoi penser et quoi ressentir. Il y a des limites qu'il ne faut plus franchir. J'avais eu beaucoup de chances avec la première direction de la chorale (de la fac) de Bures et d'Orsay : Gérard Le Tac était précis et calme, sa sensualité harmonique et sa précision rythmique étaient très formatrices. "
Ce bel accord de septième de dominante, je veux l'entendre !". Il était enthousiaste des polyphonistes de la Renaissance, dont l'essentiel du répertoire est non-religieux. Mais le niveau technique requis pour chanter du Claudin de Sermisy est très supérieur à celui suffisant pour la Missa Brevis de Van Berchem : "
Je vois de glissantes eaux", est très glissant, très verglacé, un fameux défi à la justesse du quatuor...
Il nous a fallu un après-midi entier pour monter le pot-pourri à sept voix "
Papa ! Maman, cet enfant n'a qu'un oeil ! ... Cet enfant n'a qu'une, Dans la troupe ya pas d'jambe de bois !". Avec plus tard une superposition triolets sur doubles croches, pas pour les plus empotés...
Du répertoire drôlatique comme cela, il n'y en a pas beaucoup. Les Superplus-Bifluorés en sortent d'excellents, mais regardez le niveau technique qu'il faut pour reprendre leur "
Moteur à explosion", ou leur "
Honte à la trompette", pastichée de Purcell.
Le défi demeure : faire aussi bien, aussi populaire et aussi poétique que Le Chant des saisons, de Gagné et Provencher, mais SANS animisme, sans propagande religieuse. Et j'ajouterais volontiers : sans promouvoir l'orgueil de clan local et le mépris envers les hors-clan.
Je veux bien qu'on établisse la partie positive du cahier des charges, puisque j'ai juste été capable d'établir la partie négative. J'aurais bien envie de spécifier "plus sensuel", mais manque de chance, cela se partage mal, les sensibilités diffèrent.