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Auteur Sujet: Le "déraillement" du TGV américain...  (Lu 1898 fois)

JacquesL

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Le "déraillement" du TGV américain...
« le: 04 mai 2011, 07:27:13 pm »
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/05/04/le-deraillement-du-tgv-americain_1516796_3222.html


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Ce devait être l'une des réalisations phares de la présidence Obama, une reconquête de la suprématie américaine dans un secteur que la Maison Blanche ne voulait pas laisser aux Chinois (430 km/h), aux Français (320 km/h) ou aux Japonais (302 km/h)... A entendre le secrétaire aux transports, Ray LaHood, Barack Obama allait rester dans l'Histoire comme le "président TGV".

C'était un rien présomptueux. Le projet de "donner à 80 % des Américains accès au train à grande vitesse d'ici vingt-cinq ans" a subi le sort de nombre d'initiatives présidentielles. Il a été rogné par la crise, tronçonné par les républicains, laminé par le compromis budgétaire. En fait de grande vitesse, le train américain atteindra 140 km/heure, ce qui n'est pas si mal quand on sait que le fleuron du réseau, l'Acela, qui dessert la ligne Washington-New York-Boston, roule en moyenne à 135 km/h (et il faut s'armer de patience avant d'embarquer. Les Américains n'ont pas encore adopté le système de places numérotées. On monte dans le train et on s'assied où on peut).

Dès le départ, les spécialistes ont jugé que l'investissement de 8 milliards de dollars (5,4 milliards d'euros), annoncé en février 2009, plus 2,4 milliards prélevés sur le budget 2010, n'y suffirait pas, ou alors tout juste pour financer les études de faisabilité. L'oeil sur la carte électorale, la Maison Blanche a saupoudré les investissements, répartis en onze "couloirs" prioritaires, au lieu de se concentrer sur un seul qui serait devenu la vitrine avec un effet d'entraînement sur les autres. La Californie aurait été un bon exemple : les électeurs avaient déjà approuvé en 2008 un emprunt de 9 milliards de dollars pour la ligne San Diego-San Francisco. Ou la Floride, sur un tronçon menant de Tampa, sur sa côte ouest, à Disneyworld, un petit trajet, mais tout était prêt.

La révolte du Tea Party a été fatale au high speed train. Plus qu'un moyen de transport, le train est devenu un symbole idéologique, une marque de collectivisme avancé, un phénomène "non américain". Dans Newsweek, l'éditorialiste George Will s'est demandé en février "pourquoi la gauche aime les trains". Il a débusqué une explication : sachant que les progressistes cherchent à "réduire l'individualisme américain", l'automobile les menace. Les voitures vont et viennent là où les emmène leur conducteur. "Elles encouragent les gens à penser qu'ils sont maîtres de leur propre destin." Résultat : les automobilistes résistent mieux "au gouvernement des experts qui cherchent à leur imposer des choix" que les moutons qui voyagent en train...

Pour Steven Harrod, spécialiste des transports ferroviaires à l'université de Dayton, le train, avec sa logique centralisatrice, contrarie les instincts antigouvernementaux de l'Amérique rurale. A gauche, les pro-TGV s'interrogent eux aussi : "Pourquoi les républicains ont-ils cette haine des trains ?" Et eux aussi ont leur petite idée : c'est traditionnellement le moyen de locomotion des pauvres et des minorités. Depuis la déségrégation dans les transports, critiquent-ils, le gouvernement a cessé de financer le rail pour privilégier les routes et l'avion. Les trains de transport de passagers allaient même disparaître si Richard Nixon n'avait pas créé la compagnie nationale Amtrak, en 1971.

Depuis janvier, trois gouverneurs républicains ont "tué" les projets de train à grande vitesse. En Floride, Rick Scott, qui avait fait campagne avec le slogan "Stop the train", a rejeté les subventions fédérales, et il est allé jusque devant la Cour suprême pour défendre son droit (claquer la porte à 2,4 milliards de dollars de subventions gouvernementales, ça ne se refuse pas...) Le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker, membre lui aussi du fan-club du Tea Party, a tourné le dos aux 810 millions de dollars offerts par le gouvernement pour le tronçon Milwaukee-Madison, de peur que ceux de ses administrés qui ne prennent jamais le train aient un jour à payer pour payer pour ceux qui l'empruntent. Finalement, dans le budget 2011, Barack Obama a été acculé par les républicains à laisser tomber les crédits pour les trains.

Ces contretemps n'empêchent pas Amtrak de fêter ses 40 ans le 10 mai, également proclamé "Journée nationale du train", selon une initiative lancée en 2008 par la compagnie pour rappeler aux Américains que la culture du rail est une tradition nationale. Le 10 mai a été choisi parce que c'est l'anniversaire de l'inauguration de la première ligne transcontinentale, en 1869, construite au prix du labeur et parfois de la vie des immigrants chinois. La cérémonie eut lieu à Promontory Point dans l'Utah. Le PDG de la compagnie, Leland Stanford, s'était déplacé et devait enfoncer le dernier clou de la voie ferrée : un clou en or. Selon une anecdote qui est entrée dans la légende nationale, Stanford a raté le clou et frappé à côté. Les immigrants l'ont aidé. A peine le dernier rail posé, le Congrès passait une loi pour empêcher les Chinois de solliciter la nationalité américaine...
http://www.lemonde.fr/imprimer/article/2011/05/04/1516796.html


Au rayon histoire, http://deonto-famille.org/citoyens/debattre/index.php?topic=1507.0 il était précisé que l'électrification Amtrak était en 25 Hz sous 11 kV. Soit la première fréquence historiquement installée dans les alternateurs des Niagara Falls.
« Modifié: 04 mai 2011, 07:46:48 pm par Jacques »