L'abri d'un sapin ou d'un épicéa (le dessin est tiré de Ragnar Frislid,
På tur i skog og fjell ; håndbok for friluftsfolk) :
Là l'illustrateur de Frislid a dessiné deux bivouaqueurs d'été, s'abritant de la pluie sous un épicéa.
Personnellement, je préfère le sapin, quand il y en a, il est plus couvrant. Mais il est fort rare en Norvège.
Outre protéger de la pluie, par nuit claire le sapin intercepte une grande part de votre rayonnement thermique vers l'espace intersidéral, et vous envoie son rayonnement thermique, soit quand même une fraction non négligeable de ce que vous, vous lui envoyez. Par grand froid et nuit claire, ça compte.
Un bouquet de conifères, pins, sapins, épicéa, freine largement le vent, rend un coup de vent, voire une tempête nettement plus vivable. Evidemment, si dans une tempête un tourbillon jette l'arbre en bas, vous serez dessous. Ça fait partie du danger de vivre.
En bivouacs sur neige, j'ai souvent tiré parti d'un sapin, ou d'un bouquet de conifères. Des rochers, plus ou moins surplombants peuvent rendre un service similaire, si le sol est supportable dessous.
Ça n'a pas été si pire, puisque je suis encore là pour vous le dire.
D'autres fois, l'absence d'un tel abri convenable m'a bien fait souffrir, témoin cette descente nocturne depuis le Svartisen au long de la Vesterdalen, sous la pluie fine :
http://jacques.lavau.deonto-ethique.eu/mission_parricide/Norge_69.html#4.6.4. : il n'y avait pas de végétation plus haute que des bouleaux nains, gorgés de pluie, et pas de surplombs rocheux non plus.
Un arbre permet aussi de tendre au moins partiellement une bâche, un poncho, un double toit. Appréciable sous la pluie comme sous la neige.
Bien entendu, dans un bivouac sous la neige dans un bouquet d'épicéas ou de pins, la pelle demeure indispensable pour vous aménager une tranchée, des murets. Le tout sera quand même bien plus confortable qu'en zone d'alpages, où ce genre d'abri premier (le bouquet d'arbres) fera cruellement défaut.