Thème « Temps, mouvement et évolution » : l'introduction de la quantité de mouvement a-t-elle un intérêt (mis à part en relativité). Cette notion a disparu du programme depuis plus de 20 ans, au profit de l'accélération qui est plus conceptualisable par les élèves.
Je vois qu'on s'habitue à tout, même aux plus mauvaises habitudes.
Sans quantité de mouvement plus de principe de la conservation de l'impulsion.
Plus de conservation du vecteur impulsion-énergie, dont trois composantes ont disparu du programme. Quant à la quatrième composante, il suffit de voir la floraison de vendeurs de mouvements perpétuels, et de charlatans à la "
médecine énergétique", pour comprendre que chez nombre de nos contemporains, la magie supplée à la compréhension.
Grâce à quoi, l'invariant relativiste du vecteur impulsion-énergie passe aussi à la trappe : la masse, duale de l'autre invariant relativiste, la fréquence intrinsèque, calculée par Louis de Broglie à partir de la relation de Planck-Einstein.
Plus de théorème d'Emmy Noether. A la trappe !
Plus de lien entre impulsion et longueur d'onde, puis qu'il n'y a plus d'impulsion...
La balistique des munitions, des flèches et des armes anti-char est impossible à traiter sans l'impulsion. Hop ! A la trappe !
A la trappe, le recul du canon !
A la trappe, la levée de l'arme de poing ou du f.m. si la munition est surdimensionnée sur les moyens mécaniques de maintien et de contrôle !
On se demande même pourquoi conserver le principe de conservation du moment angulaire (sous entendu par rapport à tel axe), puisque pour chaque particule ce moment angulaire est le moment de l'impulsion par rapport à ce même axe.
Autant rayer complètement Emmy Noether de l'histoire de la physique et de la mathématisation de la physique...
Plus de conservation du moment angulaire, donc plus d'explication physique à la déviation vers l'Ouest des alizées (et contre-alizées vers l'Est).
Oh ! Il reste bien l'astuce mathématique de l'
accélération de Coriolis qui fait bien la même chose, mais combien de nos élèves retiennent ce qui est purement matheux ?
A la trappe aussi, la pression de radiation !
Les contraintes du travail extra-véhiculaire dans l'espace deviennent incompréhensibles à nos élèves, grâce à la disparition de la quantité de mouvement. Ils le voient à la TV, mais bôf... Même une fusée devient incompréhensible, grâce à la disparition de la quantité de mouvement.
Inutile d'ajouter que grâce à la disparition de l'impulsion, l'impulsion emportée par un photon disparaît aussi. Donc le recul de l'atome qui émet un photon disparaît. Le recul de l'atome qui absorbe un photon disparaît aussi. Grâce à quoi, on perd toute prise sur l'évaluation de la durée d'émission et la durée d'absorption du dit photon, et sur sa longueur de cohérence - par exemple pour interférences. On n'arrête pas le progrès...
Les conditions aux limites à la dématérialisation d'un couple positron-électron, elles disparaissent aussi avec la disparition de l'impulsion. On s'en sert tous les jours en imagerie médicale par PET-scan, mais il faut bien maintenant moderniser l'enseignement sur des bases toutes nouvelles !
L'accélération est une grandeur cinématique strictement macroscopique.
L'impulsion demeure en microphysique, et est une grandeur physique intrinsèque à la microphysique.
L'habitude est un guide déplorable, en sciences.
Et même en enseignement des sciences.