Les deux tentes conçues aux USA par Appy Trails, mais réalisées en Chine, ont l'attrait d'un prix et d'un poids fort modérés.
Cela au prix d'un grand dépouillement : pas de tapis de sol, juste des piquetages au sol directs dans un oeillet, pas de murs, pas de tente intérieure, pas de zip à la portière.
Le grand modèle Mark 5 est vendu pour abriter quatre dormeurs, voire cinq en suspendant le sommet à un arbre.
Son poids initial était vers 1050 g.
La réalité est un peu différente de l'enthousiasme commercial du fondateur, au langage dérivé du scoutisme.
La partie arrière notamment est ridiculement basse à 35 cm au pignon, et ne peut rien contenir ni abriter personne.
L'amélioration a été faite en six temps, et on va envisager le septième temps :
1. Nouer des erseaux pouvant être utilisés en simple ou en double dans les oeillets, pour donner un peu plus d'espace, et de ventilation par temps chaud. Les premières photos ont été prises à ce stade.
2. Remplacer le mâtereau arrière plein d'origine, par un mâtereau creux, un peu plus long, pris dans un lot de rechange d'arceaux alu.
3. Renforcer sérieusement les zones de tirage des oeillets. Cette tâche fut partiellement réalisée par le fabricant, qui nous a envoyé le kit de renfort pour les oeillets arrières.
4. Tailler et border un tapis de sol indépendant pour toute la partie derrière le mât principal. 500 g.
Ce n'est pas lui qui a été emmené sur neige, et ce fut une erreur. Mais il faudra lui coudre quatre boucles d'ancrage.
5. Siliconer l'extérieur du tissu. L'épreuve de réalité interviendra dans un abri sous tempête de neige, caché dans un bouquet d'épicéas : au matin, la toile (qui n'avait pu être tendue à rien de bien) contenait plusieurs poches d'eau, dont aucune n'avait percé. Le séchage dans le vent matinal a été rapide et excellent.
6. Ajouter des murailles de 19 cm à la partie arrière, en nylon perméable, mais ultérieurement siliconé, et les boucles d'ancrage correspondantes. L'épreuve révèlera plus tard que le mâtereau arrière n'ayant été rallongé, ces murailles additionnelles sont encore partiellement des "
toiles à pourrir", qui ont pu être lestées par des pierres pour tenir le vent dehors.
C'est à ce stade que le tipi a subi son baptême de la neige.
Le baptême du vent est moins brillant : samedi 12 mars, j'ai tardé à abattre la tente sous le vent d'Est forcissant, et surtout j'ai dépiqueté la portière au vent avant la portière sous le vent, et le mât a été tordu par flambage. Sa troisième section est trop faible.
Camping sur neige :
Sur neige, les principaux ancrages arrière sont fournis par les cannes de ski :
(on aperçoit un peu de rosée gelée à droite)
Tandis que l'étai avant et la portière étaient ancrés sur les skis fichés dans la neige.
Je confirme qu'en camping sur neige, la balayette domestique fait partie de l'équipement de base.
Camping sur une langue déneigée :
Le sol (une rendzine d'altitude) sur calcaire est très mince et les sardines tiennent mal. Les skis assurent la tenue et des sardines, et des
toiles à pourrir des flancs.
7. Il s'est révélé que le système de portières est insuffisant. Soit on ne peut fermer, soit on ne peut plus entrer ni sortir, sinon avec de grandes difficultés, et des risques pour la toile. De plus, en cas d'intempéries, le battant des portières quand on décroche une extrémité, est largement excessif. Si par erreur, c'est la portière au vent que vous avez larguée, en gardant la portière sous le vent tendue, ce sera le désastre : mât cintré en flambage.
Un point d'ancrage intermédiaire sera prévu dans chacune, avec le renfort adéquat.
Bien que cet tipi soit explicitement non prévu pour l'hivernal, il a rempli sa tâche en cette fin d'hiver. Le mât sera à revoir pour tenir des vents plus sérieux.