Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.
Avez-vous perdu votre e-mail d'activation ?

29 avril 2024, 08:28:53 am

Login with username, password and session length

Shoutbox

Membres
Stats
  • Total des messages: 5084
  • Total des sujets: 2368
  • En ligne aujourd'hui: 101
  • Record de connexion total: 138
  • (14 novembre 2018, 09:31:35 pm)
Membres en ligne
Membres: 0
Invités: 80
Total: 80

Auteur Sujet: Assistance à la fraude fiscale, version douce et version dure :  (Lu 3241 fois)

JacquesL

  • Administrateur
  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 4 595
Assistance à la fraude fiscale, version douce :
http://www.lepost.fr/article/2010/06/22/2125365_florence-woerth-j-ai-appris-l-evasion-fiscale-de-mme-bettencourt-dans-la-presse-comme-tout-le-monde.html

Citer
Florence Woerth: "J'ai appris l'évasion fiscale de Mme Bettencourt dans la presse"



L'épouse du ministre explique les raisons de sa démission de la société de gestion de l'héritière.
Elle est au cœur d'une polémique depuis la révélation par le site Mediapart et Le Point, d'enregistrements pirates suggérant de possibles fraudes fiscales dans la gestion de la fortune de Liliane Bettencourt, l'héritière de L'Oréal.

Florence Woerth travaillait en effet dans la société gérant la fortune et l'optimisation fiscale de Mme Bettencourt depuis 2007. Elle a annoncé qu'elle allait quitter la société.

Si son époux, le ministre du Travail s'est longuement exprimé dans les médias ces derniers jours, on n'avait pas encore entendu Florence Woerth.

Elle explique les raisons de sa démission à Europe 1.


Post vu en Une
Florence Woerth: "J'ai appris l'évasion fiscale de Mme Bettencourt dans la presse"
icone des tags Eric Woerth, Liliane Bettencourt, évasion fiscale, Politique
Par La rédaction du Post
le 23/06/2010 à 09:26, vu 6626 fois, 130 nombre de réactions
Info publiée par la rédaction du Post

L'épouse du ministre explique les raisons de sa démission de la société de gestion de l'héritière.
Elle est au cœur d'une polémique depuis la révélation par le site Mediapart et Le Point, d'enregistrements pirates suggérant de possibles fraudes fiscales dans la gestion de la fortune de Liliane Bettencourt, l'héritière de L'Oréal.

Florence Woerth travaillait en effet dans la société gérant la fortune et l'optimisation fiscale de Mme Bettencourt depuis 2007. Elle a annoncé qu'elle allait quitter la société.

Si son époux, le ministre du Travail s'est longuement exprimé dans les médias ces derniers jours, on n'avait pas encore entendu Florence Woerth.

Elle explique les raisons de sa démission à Europe 1.

"Les révélations récentes que nous avons tous découvert dans la presse la semaine dernière ne m'autorisent pas à rester salariée de la société dans laquelle je suis en ce moment", dit-elle pour commencer, au micro de la radio.

Elle affirme n'avoir jamais été au courant de l'évasion fiscale de l'héritère de L'Oréal.

"Les comptes personnels de Madame ne sont en aucun cas sous l'autorité de l'équipe de gestion. Donc nous n'avons aucune chance d'avoir communication d'événements liés à ces comptes. Donc je l'ai appris, effectivement comme tout le monde", explique-t-elle à Marc-Olivier Fogiel.

"Ça m'a énormément étonnée. Si c'est vrai... parce que je crois qu'il va falloir que la justice se prononce. Mais si c'est le cas, je n'ai jamais pensé qu'on puisse aller jusque là", continue l'épouse du ministre du Travail.

Interrogée à propos de son mari, elle est très claire.

"Je ne pense pas du tout [que mon mari puisse être fragilisé]. Je ne le pense pas un instant. On ne peut pas être fragilisé sur des choses sans fondement, des choses fausses", conclut-elle.


Version plus dure :
http://www.mediapart.fr/journal/france/210610/affaire-bettencourt-trois-cheques-trois-questions
Citer
Affaire Bettencourt: trois chèques, trois questions
21 Juin 2010 Par
Edwy Plenel
Fabrice Arfi
Fabrice Lhomme

L'affaire Bettencourt est une affaire d'Etat. C'est pourquoi, afin que l'on en prenne bien la mesure, nous avons décidé de donner à entendre des passages clés de ces enregistrements. Dans notre vidéo: Patrice de Maistre, gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, le 4 mars 2010. D'autres enregistrements sont à découvir dans l'article.
...

Citer
Mediapart met en ligne les enregistrements sonores de l’affaire
Bettencourt

Corruption, collusion au plus haut sommet de l’Etat: l’affaire
Bettencourt éclabousse le pouvoir et sa possibilité à rester en place
est désormais posée avec encore plus de force. Le site Mediapart,
http://www.mediapart.fr/journal/france/210610/affaire-bettencourt-trois-cheques-trois-questions
qui a révélé la teneur d’enregistrements mettant en cause Eric Woerth
(et son épouse), Valérie Pécresse et Nicolas Sarkozy, met en ligne une
partie des bandes sonores dont il dispose. Il s’agit de discussions
enregistrées entre mai 2009 et mai 2010 par le maître d’hôtel de la
milliardaire au domicile de cette dernière.

On peut entendre ici une conversation entre la milliardaire Liliane
Bettencourt et le gestionnaire de sa fortune,

Patrice de Maistre. Et pour tout dire cela fait froid dans le dos
cette façon dont certains disposent et utilisent des moyens financiers
pour s’attacher les bonnes grâces du pouvoir politique. Trois chèques
sont donc ici évoqués à destination de Pécresse (alors en campagne),
Woerth, et Sarkozy lui-même. «Ce n’est pas cher, c’est le maximum
légal, 7500», plaide Maistre, expliquant: «En ce moment, il faut qu’on
ait des amis».
D’autres extraits sont accessibles dans la partie en accès payant de
Mediapart. Le site 20 Minutes.fr en résume la teneur, nouvelle
démonstration d’un (quasi) incroyable scandale d’Etat avec obtention
de faveurs sur le plan judiciaire au passage.

Voici ce qu’explique 20 Minutes.fr au sujet de ces autres bandes :
« Il y est question du rôle joué par l’Elysée dans la procédure
judiciaire qui oppose la fille de Liliane Bettencourt au photographe
François-Marie Banier, soupçonné d’avoir abusé des largesses de la
milliardaire. Le premier date du 12 juin 2009, le deuxième du 21
juillet 2009 et le troisième du 23 avril 2010, soit quelques semaines
avant l’ouverture du procès du photographe début juillet.

On y entend Patrice de Maistre citer à plusieurs reprises Patrick
Ouart, le conseiller judiciaire de Nicolas Sarkozy, qui «l’aime
beaucoup» et le convoque au moins deux fois au palais de l’Elysée pour
lui faire part des avancées de l’affaire sur le plan judiciaire. Dans
le 2e extrait, on apprend notamment que le procureur Courroye va
annoncer le 3 septembre que la demande de Françoise Bettencourt-Meyers
est irrecevable. Ce qui fut effectivement le cas. Dans le 3e extrait,

Patrice de Maistre explique à l’héritière que Patrick Ouart lui a
confié que «le Président continuait de suivre cette affaire de très
près. En première instance, on [l'Elysée] ne peut rien faire de plus
mais en cour d’appel, si vous perdez, on connaît très très bien ce
procureur ». Affaire d'Etat ou non, il n'en reste pas moins vrai que
la transparence et la vérité s'imposent dans ce qui ressemble bien,
pour le moins, à un conflit d'intérêts.

http://www.mediapart.fr/club/blog/edwy-plenel/220610/affaire-bettencourt-mediapart-assigne-en-justice
Citer
Affaire Bettencourt: Mediapart assigné en justice
22 Juin 2010 Par Edwy Plenel

Mediapart est assigné devant le tribunal de Paris jeudi matin 24 juin, par deux fois. De façon séparée, Liliane Bettencourt et Patrice de Maistre, son gestionnaire de fortune, exigent le retrait immédiat de notre site des retranscriptions écrites ou audio des enregistrements clandestins réalisés chez Mme Bettencourt. Avec nos avocats, Mes Jean-Pierre Mignard et Emmanuel Tordjman, nous entendons défendre un droit légitime à l'information.

Me Georges Kiejman, pour Liliane Bettencourt, et Me Pascal Wilhelm, pour Patrice de Maistre, le gestionnaire de la fortune de Mme Bettencourt, nous ont fait parvenir, mardi 22 juin dans l'après-midi, des assignations en référé d'heure à heure. Elles visent la Société Editrice de Mediapart, son directeur Edwy Plenel, les journalistes Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme. Invoquant "un trouble manifestement illicite", elles demandent à la justice d'ordonner le retrait immédiat de notre site de toutes les retranscriptions des enregistrements réalisés au domicile de Mme Bettencourt et de nous interdire d'en publier d'autres à l'avenir, "sur toute publication, électronique, papier ou autre".

Sous astreinte de 10.000 euros par heure de retard et par extrait, les deux assignations exigent donc le retrait de notre site "de toute publication de tout ou partie" des enregistrements "clandestins de conversations privées et/ou confidentielles" réalisés chez Mme Bettencourt, qu'il s'agisse de leur transcription écrite ou de leur version sonore. Sous la même astreinte, elles demandent à la justice de nous "faire injonction de ne plus publier tout ou partie des enregistrements et/ou retranscriptions illicites réalisés au domicile de Mme Bettencourt, sur toute publication, électronique, papier ou autre, éditées par elle [la Société Mediapart] et/ou avec son assitance directe ou indirecte".

Les deux assignations demandent aussi la publication sur notre site d'information d'un communiqué judiciaire annonçant que Mediapart "a été condamné pour avoir publié des extraits d'enregistrements clandestins de conversations privées et confidentielles". L'assignation de Liliane Bettencourt demande, de plus, qu'il soit remis à la justice "la totalité des supports d'enregistrements clandestins réalisés au domicile de Mme Bettencourt" ainsi que le versement à Mme Bettencourt d'une somme de 50.000 euros "en réparation du grave préjudice moral qui lui a été causé". Pour sa part, Patrice de Maistre demande 20.000 euros "en réparation du préjudice moral très grave qui lui a été causé".

Ces assignations se placent sur le terrain de l'atteinte à l'intimité de la vie privée, les avocats rappelant que leurs clients ont tous deux déposé plainte, la semaine dernière, pour atteinte à la vie privée. Nos lecteurs peuvent lire en format PDF le texte intégral de ces assignations, en cliquant ici pour celle de Liliane Bettencourt, en cliquant là pour celle de Patrice de Maistre.

Devant le tribunal, Mediapart leur répondra en se plaçant sur le terrain du droit fondamental à l'information et, par conséquent, de la légitimité à publier des informations d'intérêt public. De façon constante, la jurisprudence de la Cour de cassation, comme celle de la Cour européenne de Strasbourg, ont défendu ce droit fondamental, au nom de l'intérêt du public à savoir, à être informé de façon indépendante, pluraliste et rigoureuse.

Comme nous l'avons expliqué constamment depuis notre premier article, mis en ligne le mercredi 16 juin, nous avons donc toujours veillé, dans cette affaire, à ne jamais porter atteinte à la vie privée de ses protagonistes. Ni les confidences intimes de Liliane Bettencourt, ni son différend familial avec sa fille, Françoise, ni ses relations privées avec son protégé François-Marie Banier, n'ont fait l'objet de nos curiosités, encore moins de nos révélations.

Après avoir pris connaissance de l'intégralité de ces enregistrements, Mediapart a fait son travail, dans les règles professionnelles de la "bonne foi" journalistique, dont les cinq critères sont au cœur de la jurisprudence du droit de la presse: légitimité du but poursuivi, sérieux de l'enquête, respect du contradictoire, modération dans l'expression, absence d'animosité personnelle.

Nous n'avons donc retenu, dans les enregistrements clandestins réalisés par le maître d'hôtel de Mme Bettencourt, que les informations qu'il était légitime de rendre publiques parce qu'elles concernaient le fonctionnement de la République, le respect de sa loi commune et l'éthique de ses fonctions gouvernementales. Par conséquent, ne figurent dans les verbatims publiés ou les extraits diffusés par Mediapart que les seuls passages présentant un enjeu public: le respect de la loi fiscale, l'indépendance de la justice, le rôle du pouvoir exécutif, la déontologie des fonctions publiques, l'actionnariat d'une entreprise française mondialement connue.

Cette démarche, mûrement réfléchie, a toujours été explicitement signalée à nos lecteurs dans la "Boîte noire" qui est placée en dessous de chacune des pages de nos articles.

Par ailleurs, dans les jours précédant la mise en ligne de nos révélations, Mediapart a pris soin de contacter l'ensemble des personnes concernées ou citées. Leurs réactions, pour celles qui ont donné suite, dont l'avocat de Liliane Bettencourt, Me Georges Kiejman, ainsi que le ministre Eric Woerth, dont la femme était la principale collaboratrice de Patrice de Maistre, ont toujours accompagné nos articles, avec des renvois explicites, soit en lien "Lire aussi" soit sous l'ongler "Prolonger" des articles de notre Journal. Contrairement à une idée reçue, l'une des vertus du journalisme numérique est qu'il facilite un respect plus constant et plus explicite du contradictoire, grâce à l'interactivité, au participatif et, surtout, au lien hypertexte.

Enfin, les enregistrements pirates qui sont au cœur de notre enquête font actuellement l'objet d'une enquête préliminaire de la police judiciaire qui, après avoir vérifié leur intégrité et leur authenticité, posera la question des suites judiciaires données aux informations qu'ils révèlent, celles-là mêmes qui ont fait l'objet de nos articles. La justice devra se prononcer en effet sur les suites qu'elle entend donner, ne serait-ce que pour les vérifier, aux potentiels délits de fraude fiscale, blanchiment d'argent, trafic d'influence, etc., qu'ils dévoilent.

De plus, l'auteur de ces enregistrements ne s'est pas caché de la justice, ayant accepté leur remise à la brigade financière par Françoise Bettencourt-Meyers. Depuis, il a assumé ses actes, répondant aux questions des enquêteurs durant quarante-huit heures de garde à vue. Argument de l'une des parties au procès, début juillet, du photographe François-Marie Banier, qui oppose Françoise Bettencourt à sa mère, Liliane, leur contenu est donc voué à y être rendu public, exploité et contesté.

En décidant en conscience de cette publication, Mediapart s'est efforcé de remplir la mission pour laquelle il a été créé: informer en toute indépendance, liberté et rigueur.

Les derniers rebondissements de l'affaire Bettencourt témoignent de l'utilité démocratique d'une telle démarche. Ainsi, après maints démentis de pure forme, deux des questions posées par nos révélations ont reçu une réponse positive, preuve a fortiori de leur légitimité publique. En annonçant lui-même la démission de son épouse de l'une des sociétés chargées de gérer la fortune de Mme Bettencourt, Eric Woerth, trésorier de l'UMP, ancien ministre du budget et aujourd'hui ministre du travail, a de fait reconnu l'intenable situation de conflit d'intérêts dans laquelle il s'était placé. En annonçant qu'elle allait rapatrier en France l'ensemble de ses avoirs financiers encore à l'étranger, Liliane Bettencourt a de fait admis l'évasion fiscale organisée par son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre.

L'ampleur prise, dans la pluralité des sensibilités et des opinions, par le débat politique et médiatique autour de nos informations confirme, s'il en était besoin, leur pertinence et leur nécessité.

L'instance judiciaire du jeudi 24 juin sera l'occasion de défendre ce droit à l'information alors même que l'indépendance des médias est de plus en plus malmenée en France. Des nominations dans l'audiovisuel public, livrées à la discrétion du pouvoir exécutif, à l'intervention de la présidence de la République dans la crise du Monde, en passant par l'asservissement à des pouvoirs financiers ou industriels extérieurs aux métiers de l'information, la situation française ne fait pas honneur à notre démocratie, comme l'a rappelé tout récemment Reporters sans frontières (RSF), dans un appel repris par Mediapart.

Comme ce fut le cas dans sa longue enquête sur les Caisses d'Epargne (qui vient de rebondir, comme le raconte ici Laurent Mauduit) ou dans ses révélations sur la régie publicitaire de France Télévisions, comme c'est toujours le cas dans notre investigation au long cours sur l'affaire Karachi, Mediapart affrontera cette nouvelle épreuve judiciaire avec d'autant plus de sérénité que la solidarité désintéressée de nos lecteurs nous accompagne. Quand la presse remplit légitimement sa fonction, sa meilleure récompense est l'adhésion et la fidélité du public. "La liberté coûte cher", rappelle Jean-Luc Godard sur les affiches de sa dernière œuvre, Film Socialisme. Ce prix nous l'assumons parce que, justement, ce bien commun n'a pas de prix.

Oui, la liberté a un prix, un prix inestimable, une utilité indispensable. Dès lors, si vous ne l'êtes pas encore, abonnez-vous à Mediapart, dont c'est la seule recette. Et si vos amis ne le sont pas encore, invitez-les à s'abonner.

Merci de votre soutien, merci de nous accompagner, de plus en plus nombreux.

Post-scriptum, mercredi soir 23 juin, ci-dessous la vidéo de mon entretien de ce jour à Europe 1:
http://www.dailymotion.com/swf/video/xdsmz8

« Modifié: 25 juin 2010, 11:05:45 am par Jacques »

JacquesL

  • Administrateur
  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 4 595
Les affaires s'accumulent contre Eric Woerth :
« Réponse #1 le: 29 juin 2010, 07:56:58 pm »
Les affaires s'accumulent contre Eric Woerth :

http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/06/28/les-affaires-s-accumulent-contre-eric-woerth_1379843_823448.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1379843,0.html

Citer
Les affaires s'accumulent contre Eric Woerth

Depuis la révélation, par Mediapart, des enregistrements clandestins des conversations de Liliane Bettencourt, héritière L'Oréal, qui révèle des liens entre l'ancien ministre du budget, Eric Woerth, sa femme et la milliardaire, de nouveaux éléments mettent à mal la défense du ministre. Malgré le tir de barrage médiatique du gouvernement et de l'Elysée, la situation du ministre du travail semble chaque jour plus compromise.

La première affaire éclate le 16 juin. Le site Mediapart révèle l'existence d'enregistrements pirates réalisés entre mai 2009 et mai 2010 par un maître d'hôtel de Liliane Bettencourt. Dans ces enregistrements, plusieurs noms d'hommes politiques sont cités. Mais l'un d'eux revient régulièrement : celui d'Eric Woerth, alors ministre du budget.

On entend Patrice de Maistre, l'homme de confiance de l'héritière, qui gère sa fortune, faire allusion au ministre, qu'il qualifie d'"ami". Il évoque également son épouse, Florence Woerth, employée depuis 2007 au sein de Clymène, la holding qui gère les intérêts de Liliane Bettencourt. Le fait pour une conseillère fiscale d'avoir un époux qui fut ministre du budget, en charge de l'administration fiscale, peut prêter le flanc aux critiques. Une fois l'affaire révélée, Florence Woerth à quitté son poste au service des intérêts de Liliane Bettencourt pour un poste au conseil d'administration d'Hermès. Aujourd'hui elle reconnait avoir "sous-estimé ce conflit d'intérêt".

Trésorier de l'UMP et chantre de la transparence fiscale. Les bandes enregistrées livrent également d'autres informations : le nom du chef de l'Etat et de son conseiller à la justice, Patrick Ouart (qui a depuis quitté l'Elysée) y est évoqué, ainsi que leur influence supposée sur la procédure judiciaire en cours. On y entend Patrice de Maistre faire signer à Liliane Bettencourt trois chèques de dons, à la campagne de Valérie Pécresse en Ile-de-France, mais aussi à Nicolas Sarkozy et à Eric Woerth, qui cumule alors ses fonctions de ministre du budget avec celles de trésorier de l'UMP. Eric Woerth assure sur ce point "ne pas avoir touché d'argent" de Liliane Bettencourt. En revanche, les dons à des partis politiques, "c'est tout à fait possible, la loi le permet", a-t-il ajouté.

L'affaire poursuit néanmoins sa montée en puissance médiatique. Les conseils de Liliane Bettencourt reconnaissent l'existence de comptes en Suisse. L'ancien ministre du budget était-il informé ? Eric Woerth dément en bloc : Il dénonce des accusations "fausses" et "scandaleuses". Une posture mise à mal par les révélations de Phillipe Courroye, procureur de Nanterre.

Le parquet de Nanterre s'en mêle. Vendredi 25 juin, c'était au tour du parquet de Paris de casser la défense d'Eric Woerth. L'ancien ministre du budget, chantre de la lutte contre l'évasion fiscale, assurait donc tout ignorer des comptes suisses de Mme Bettencourt. "Je n'ai aucune information sur une quelconque évasion fiscale" déclarait-il le 20 juin dernier dans Le Journal du Dimanche. Deux jours plus tard, le ministre est à nouveau sur le gril devant les parlementaires. Interrogé dans l'hémicycle, pour savoir si Liliane Bettencourt faisait partie ou non de la liste des exilés fiscaux obtenue par Bercy, le ministre a botté en touche, expliquant : "Je ne peux pas répondre à cette question, car le secret fiscal vaut."

La vérité viendra d'un communiqué du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, souvent accusé de soumission à l'égard du pouvoir et de Nicolas Sarkozy. L'administration fiscale savait dès janvier 2009. "L'intégralité des éléments de la procédure et des scellés confectionnés dans ce cadre était à la disposition de l'administration des impôts." révèle le procureur. En désignant l'administration comme responsable du silence sur les présomptions de fraude fiscale de Liliane Bettencourt, M. Courroye a désigné indirectement celui qui à l'époque en avait la tutelle : le ministre du budget, Eric Woerth.

En guise de tentative d'épiloque, le nouveau ministre du budget, François Baroin, a annoncé dimanche 27 juin, sur Europe 1, que l'administration fiscale allait examiner les comptes bancaires suisses de Liliane Bettencourt et les éléments de fortune qu'elle pourrait détenir à l'étranger.

Après Bettencourt, l'héritier Peugeot. La coupe semble pleine pour le ministre du travail. Pourtant, une nouvelle affaire, qui fait suite à la longue liste déroulée tout au long des deux semaines précédentes, a été révélée par Le Journal du Dimanche du 27 juin : M. Woerth a dîné avec un autre grand héritier également soucieux de la gestion de son capital. Il s'agit cette fois de Robert Peugeot, à la tête du groupe automobile Peugeot, après que ce dernier a été cambriolé, en décembre 2009.

Aux alentours de Noël, Robert Peugeot est donc victime d'un "monte-en-l'air". "Le montant du vol, sur la base de sa déclaration initiale, a d'abord été estimé à 500 000 euros… puis aujourd'hui à 150 000 euros", rapporte le JDD, qui explique que M. Peugeot est "déjà sous le coup d'un litige fiscal" et qu'il craint "une enquête sur l'origine de son or". Quelques jours après le cambriolage, le ministre du budget et l'héritier Peugeot dînent dans un restaurant de la capitale. Le préjudice est ramené à 150 000 euros, en conformité avec l'impôt sur la fortune que paie Robert Peugeot. En guise de défense, Eric Woerth dénonce des "amalgames, des insinuations absolument scandaleux". Robert Peugeot pour sa part s'estime"totalement clair" sur sa situation fiscale, démentant l'existence de tout litige.

Sans donner plus d'éclaircissements sur les nombreuses questions en suspens dans les affaires Woerth, l'UMP a dénoncé, lundi 28 juin, par la voix de Xavier Bertrand, secrétaire général du parti présidentiel, une campagne de "harcèlement" et la "chasse à l'homme" menée par le Parti socialiste.

JacquesL

  • Administrateur
  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 4 595
Procès Banier : à quoi joue le parquet de Nanterre ?
« Réponse #2 le: 02 juillet 2010, 01:48:20 pm »
http://www.lepost.fr/article/2010/07/02/2137652_affaire-bettencourt-a-quoi-joue-le-parquet-de-nanterre.html

Citer
Procès Banier : à quoi joue le parquet de Nanterre ?

Dans ce dossier, le procureur Courroye semble avoir une attitude plutôt trouble...

Dans le cadre du procès du photographe François-Marie Banier, la 15e chambre correctionnelle du tribunal de Nanterre a décidé de renvoyer le procès à une date ultérieure. Elle a également demandé un supplément d'information sur les enregistrements clandestins versés au dossier par la fille de Liliane Bettencourt .

C''est la Présidente de la 15e chambre du Tribunal, la juge Isabelle Prévost-Desprez qui aura la charge de mener l'enquête, afin d'apporter ce supplément d'information nécessaire au jugement du photographe.

Dans le cadre de cette enquête, la juge dispose de tous les pouvoirs dévolus à l'enquête, dont les perquisitions et les investigations sur les comptes bancaires de Liliane Bettencourt. Elle pourra examiner, analyser le contenu des 28 CD-Rom, versés au dossier, contenant les enregistrements réalisés entre mai 2009 et mai 2010, au domicile de Liliane Bettencourt.

Malheureusement, le parquet de Nanterre a immédiatement bloqué le processus de supplément d'information en faisant appel, au motif que le contenu du complément d'enquête n'a pas été précisé.

Il faudra donc que la juge Isabelle Prévost-Desprez attende le résultat de cet appel, à savoir environ un mois, pour pouvoir commencer son enquête, car jusqu'à ce jugement, elle ne peut procéder à aucun acte.

Un mois que le procureur Philippe Courroye pourrait mettre à profit pour conclure l'enquête préliminaire sur les enregistrements, dont il a été chargé dans le cadre d'une plainte pour atteinte à la vie privée.

- Enquête que le procureur Courroye lui-même, selon Libération, a choisi de limiter uniquement au contexte dans lequel les enregistrements "ont été réalisés".

- Enquête à l'issue de laquelle, comme le craint Isabelle Prévost-Desprez , le parquet pourrait "choisir, en toute hypothèse, de ne pas verser ces pièces" au tribunal qui doit juger l'affaire Banier, empêchant ainsi la manifestation de la vérité que poursuit tout jugement en tribunal.

On ne peut que s'interroger sur les buts que poursuit le parquet de Versailles. On constate que son appel va empêcher un autre juge d'accéder rapidement à ces enregistrements et va lui ôter la possibilité de mener, tout aussi rapidement, des investigations dans des champs que lui-même a volontairement restreint, au motif que "la justice ne peut prendre en considération ces pièces essentielles mais obtenues illégalement".

Mais ce motif est contredit par le code de procédure pénale français (article 427) :"Les juges répressifs ne peuvent écarter les moyens de preuve produits par les parties au seul motif qu'ils auraient été obtenus de façon illicite ou déloyale.".

Le parquet a-t-il peur que la juge Isabelle Prévost-Desprez, qui a déjà été soumise à la "vindicte" du procureur Courroye ne relève, en accédant aux comptes de Mme Bettencourt, des anomalies gravissimes et gênantes pour les nombreux protagonistes de cette affaire?

Quoiqu'il en soit, cette attitude du parquet est très ambiguë et peut être interprétée comme une volonté de garder le contrôle sur le contenu des enregistrements, dont la juge Dominique Lefebvre-Ligneul, du tribunal de Paris, a, le même jour, estimé dans son jugement, qu'ils représentaient "des informations qui, relevant du débat démocratique, peuvent être légitimement portées à la connaissance du public”.

Il me semble qu'il serait profitable à la recherche de la vérité, que le procureur Courroye, soit dessaisi de l'enquête qu'il mène actuellement. Etant cité dans un des enregistrements, on peut avoir un doute légitime sur son objectivité dans cette affaire et se demander si, à son tour, il n'est pas plongé dans un conflit d'intérêts. Une situation qui, quand on a à juger et/ou enquêter n'est jamais conseillée.


(Sources: LePoint.fr, Le Figaro, LeMonde.fr, Le blog "Chroniques Judiciaires", Libération, L'Express, Le blog de Philippe Bilger, Mediapart)

JacquesL

  • Administrateur
  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 4 595
Politique, médias : les maux français et l'affaire Woerth-Bettencourt.
« Réponse #3 le: 13 juillet 2010, 12:06:48 am »
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3232,50-1386789,0.html


Sylvie Kauffmann, directrice de la rédaction du "Monde", trouve bien malsaine la situation des media français, dépendants des pouvoirs financiers et politique au delà de toute décence.

Citer
Quand le président d'Indonésie demanda en 2005 à l'économiste Sri Mulyani, alors employée au Fonds monétaire international, de devenir sa ministre des finances, le mari de cette dernière était banquier. Avant d'accepter, Mme Mulyani eut, a-t-elle raconté, une conversation avec son mari : "Il y a une chose qui s'appelle le conflit d'intérêts, lui dit-elle, et même si on n'en a, en Indonésie, qu'une très vague idée, je veux être au-dessus de tout soupçon."

Le mari abandonna l'ensemble de ses charges financières pour se consacrer à l'entrepreneuriat social, et Mme Mulyani fut pendant cinq ans une ministre au-dessus de tout soupçon, très active dans la lutte contre la corruption.

Si des ministres indonésiens sont capables d'avoir ce genre de scrupules, pourquoi pas les nôtres ? La déflagration de l'affaire Woerth-Bettencourt trouve d'abord son origine dans cette incapacité de la classe politique à s'autoréguler : si Eric Woerth avait eu, avant d'accepter son poste de ministre du budget, une conversation avec le président de la République sur l'opportunité de rester trésorier de l'UMP, puis, un peu plus tard, une conversation avec sa femme sur l'opportunité pour elle de gérer la fortune des Bettencourt, nous n'en serions vraisemblablement pas là.

Et si les ministres avaient le souci, avant d'entrer au gouvernement, d'être "au-dessus de tout soupçon", le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, ne dénoncerait pas, dans les colonnes du Monde, un climat de "suspicion généralisée".

Mais l'explosion s'est produite, et la réaction naturelle du pouvoir a été d'accuser le messager. Mediapart, site Internet fondé par l'ancien directeur de la rédaction du Monde Edwy Plenel, a été désigné comme coupable officiel et ses méthodes qualifiées de "fascistes" – sans que l'on sache sur quoi se fonde cette accusation outrancière – parce qu'il avait, le premier, publié les écoutes illégales réalisées par le majordome de Mme Bettencourt.

Les multiples dérapages de l'affaire Woerth sont le reflet des rapports extrêmement malsains qu'entretiennent en France les médias avec le pouvoir.

Traditionnellement difficiles sous la Ve République, les relations entre les médias et le pouvoir sont devenues particulièrement compliquées sous la présidence Sarkozy. Le chef de l'Etat ne fait pas mystère de son peu de considération pour cette catégorie d'acteurs de la vie publique et, au-delà de l'audiovisuel public, dont il nomme les patrons, ne rechigne pas à tenter des interventions dans le fonctionnement des médias privés.

Déjà lorsqu'il était ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy convoquait le patron d'une maison d'édition, les éditions First, Place Beauvau, pour le menacer de "foudres judiciaires" s'il publiait un livre d'interviews de son épouse, à l'époque Cécilia Sarkozy. A l'Elysée, il a annoncé lui-même, dans son bureau, au directeur de la rédaction des Echos médusé la nomination de son futur patron, lors du rachat du quotidien économique par Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH, fin 2007.

Dans un dossier plus récent, celui de la recapitalisation du Monde, il a exprimé au directeur du journal, invité dans son bureau, son opposition à l'un des candidats, et déclaré qu'il lui serait difficile de justifier une aide de l'Etat à la modernisation de l'imprimerie si le choix du Monde n'allait pas vers un industriel de la presse.

Pour l'intellectuel libéral Jean-Claude Casanova, ancien conseiller de Raymond Barre, "la situation des médias français et leur degré de dépendance à l'égard du pouvoir font problème", qu'il s'agisse des médias publics ou privés, "détenus par des groupes dépendant de la commande publique".

Peut-être n'est-il pas inutile de le rappeler : le groupe aéronautique et fabricant d'armement Dassault est propriétaire du Figaro, le groupe Lagardère (qui détient 17 % des actions du groupe Le Monde), présent dans l'aéronautique militaire et l'armement, contrôle notamment Le Journal du dimanche, Paris-Match, la radio Europe 1 et les éditions Hachette, le groupe de travaux publics Bouygues possède TF1. Le groupe Bolloré, qui, outre ses activités dans le secteur portuaire, comprend des journaux gratuits, Havas, la SFP (Société française de production) et la télévision Direct8, est dirigé par Vincent Bolloré, un proche du président de la République, comme Martin Bouygues et Bernard Arnault. Et l'Agence France-Presse, en dépit des efforts méritoires de ses journalistes pour maintenir leur indépendance éditoriale, reste à la merci d'un mode de fonctionnement qui autorise toutes sortes d'interventions directes.

C'est dans ce contexte tendu qu'intervient l'affaire Woerth-Bettencourt. Fallait-il publier ces écoutes, sachant qu'elles relèvent par essence d'un procédé moralement et légalement répréhensible ? L'interrogation est légitime, même si les informations qu'elles recèlent peuvent justifier qu'elles soient portées à la connaissance du public, comme l'a d'ailleurs estimé la justice, en déboutant ceux qui demandaient l'interdiction de leur publication. Mediapart et Le Point étaient donc fondés à rendre public le contenu des écoutes.

Si Le Monde avait disposé de ces enregistrements, nous aurions utilisé les informations qu'ils révélaient, après avoir fait notre travail d'authentification et d'enquête journalistique et politique.

Comme d'autres rédactions, Le Monde a été amené, ces dernières années, à débattre des mérites du "journalisme d'investigation" et de ses dérives vers un "journalisme de procès-verbaux", où le journaliste réceptionne des extraits d'interrogatoires judiciaires ou policiers sans être en contact direct avec la personne interrogée et sans avoir accès à l'ensemble du dossier.

Pour nous, ces procès-verbaux peuvent être un élément de l'enquête journalistique, mais ne sauraient s'y substituer.

Mais enquêter exige du temps. Ce qui amène une autre question, soulevée par l'affaire Woerth-Bettencourt : qui a décidé du moment de la publication des écoutes ? Ce ne sont pas les médias, mais l'avocat Olivier Metzner.

Lorsqu'il propose ce "document explosif" aux médias deux semaines avant l'ouverture du procès Bettencourt, il a la maîtrise du calendrier et du message. Il sait, lui, quel est le moment qui convient le mieux à son propre calendrier d'avocat de Françoise Meyers-Bettencourt. Il sait que les médias n'auront pas le temps de faire un vrai travail d'enquête.

Me Metzner ne s'en cache d'ailleurs même pas : "Je planifie tout à l'avance, a-t-il confié au Nouvel Observateur. Quand je communique, les instructions sont respectées : une agence fait un communiqué au jour dit, un journal publie l'info à un autre moment convenu d'avance, pareil pour les radios ou les télés."

Communiquer, dans ce sens-là, n'est pas informer, et les Français le savent. Si la presse, malgré les virulentes attaques dont elle fait l'objet de la part du pouvoir, ne sort pas gagnante de cette affaire, ce sera parce que, pour ne pas résister à la "communication" des acteurs de la vie publique, pour ne pas leur disputer la maîtrise du calendrier de leurs annonces, elle se laisse trop souvent instrumentaliser et perd son rôle de contre-pouvoir.

Les élites françaises, pourtant, sont ambivalentes sur le rôle des médias : elles voudraient un contre-pouvoir, mais sans intrusion, sans interférences, dans le respect des règles du jeu qu'elles ont elles-mêmes fixées. Contrairement aux pays anglo-saxons, en France, un organe de presse qui révèle un scandale ne fait pas son travail : il dérange, il perturbe, il salit. Alors, lorsque les choses tournent mal, on accuse le messager. En oubliant que, dans un Etat de droit, l'information ne doit pas être un combat : elle est, précisément, un droit.

Sylvie Kauffmann, directrice de la rédaction du "Monde"

Mhouais. Mais justement voici une autre dépendance du journal Le Monde envers la religion officielle du petit roi :
http://mobile.lemonde.fr/idees/article/2010/07/09/un-revers-pour-les-climatosceptiques_1385708_3232.html
Citer

Edito du Monde
Un revers pour les climatosceptiques
LEMONDE | 09.07.10 | 13h26  •  Mis à jour le 09.07.10 | 18h19

La publication, les 5 et 7 juillet, de deux rapports d'enquête qui lavent de tout soupçon les chercheurs du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) va-t-elle désamorcer le climato-scepticisme ? La polémique avait débuté, en novembre 2009, avec la divulgation sur la Toile d'extraits de courriels piratés dans les serveurs du Climatic Research Unit de l'université d'East Anglia, au Royaume-Uni.

Cette campagne avait été lancée quelques semaines avant le sommet de Copenhague, où devait être scellé un nouveau plan mondial de lutte contre le réchauffement. On sait ce qu'il en est advenu.

Depuis l'échec très médiatisé de la conférence internationale, les négociations sur le climat piétinent, et la perspective de parvenir à sortir de cette impasse d'ici au prochain rendez-vous de Cancun, au Mexique, en décembre, reste très incertaine.

Le "Climategate" et le doute qu'il a instillé dans l'opinion ont largement conforté les gouvernements, tentés de ne pas agir alors que la crise était devenue leur priorité. Pendant plus de six mois, les accusations d'incurie, de catastrophisme ou de politisation de la science ont fait florès. La question de l'avenir du GIEC a même été posée.

Au Royaume-Uni, le lynchage a été mené avec tant d'âpreté par les journaux et la blogosphère que l'un des chercheurs les plus attaqués confiera avoir sérieusement songé à mettre fin à ses jours. Aux Etats-Unis, des think tanks liés aux intérêts pétroliers ont lancé des requêtes pour obtenir l'accès aux archives de courriels des chercheurs ; le FBI enquête encore sur des menaces de mort adressées à plusieurs climatologues parmi les plus en vue.

Au printemps, plus de 250 membres de l'Académie des sciences américaine ont cosigné un texte, publié par la revue Science, demandant que cesse cette "chasse aux sorcières digne de McCarthy".

En France, les auteurs d'ouvrages diffamant la science et les scientifiques ont vu affluer vers eux micros et caméras. Là encore, plusieurs centaines de chercheurs n'ont eu, pour se défendre, d'autre alternative que de signer ensemble un texte de protestation et de colère.

Que va-t-il rester de ce déchaînement, alors que les enquêtes indépendantes menées sur les scandales de ces derniers mois - dont une enquête parlementaire britannique - ont toutes révélé que les accusations portées contre les scientifiques du climat sont sans fondement ?

Il faut espérer que les médias accorderont autant de place à ces conclusions qu'ils en avaient accordée aux accusations, afin d'éclairer une opinion publique déstabilisée par les mensonges sur la réalité du réchauffement et l'urgence à y répondre.

Six mois avant le sommet de Cancun, il faut souhaiter que les responsables politiques renouent avec les ambitions proclamées avant Copenhague : des mesures à la hauteur de ce défi planétaire, plutôt qu'un plus petit commun dénominateur qui préserve des intérêts de court terme.
Article paru dans l'édition du 10.07.10.

JacquesL

  • Administrateur
  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 4 595
Langue sauce piquante épingle Banier.
« Réponse #4 le: 13 juillet 2010, 10:01:48 am »
Le Blog "Langue sauce piquante" piquait ce jour là la captation des largesses de Liliane Bettancourt par le sieur François-Marie Banier :

Citer
Mme Bettencourt est très banier percé.



L’affaire Bettencourt est très révélatrice des liens entre la bourgeoisie et le personnel politique (qui n’est pas très loin du petit personnel). Elle a commencé par une querelle familiale classique*. Et nous percevons, quand il est question dans la presse du protagoniste F.-M. Banier, un net sentiment d’envie et de jalousie, et même une certaine vulgarité – on pense notamment au parallèle avec le film L’Argent de la vieille. Au vu des sommes invraisemblables qui sont en jeu (entre un milliard et un milliard et demi, avec la fameuse île des Seychelles – La Possibilité d’une île à 500 millions !), il faut reconnaître que nous avons affaire à un maestro, à un aventurier de haute volée qui ne peut se comparer qu’au grand Casanova.

Le Vénitien avait aussi eu sa Liliane, en la personne de la richissime marquise d’Urfé, entichée de spiritisme et de Grand Œuvre, et qui commerçait volontiers, surtout nuitamment, avec sylphes et génies. Elle désirait se réincarner en homme, et s’était persuadée que Casanova, qui avait aussi une réputation dans les sciences occultes, pourrait l’aider dans cette transmutation. Voici ce qu’il déclare dans ses Mémoires après sa première rencontre avec la marquise :

Secondant ces folles idées de cette dame, il ne me semblait pas de la tromper, car c’était fait, et il était impossible que je parvinsse à la désabuser. Si en vrai honnête homme je lui avais dit que toutes ses idées étaient absurdes, elle ne m’aurait pas cru, ainsi j’ai pris le parti de me laisser aller. Je ne pouvais que me plaire, poursuivant à me laisser croire le plus grand de tous les Rose-Croix, et le plus puissant de tous les hommes, d’une dame alliée à ce qu’il y avait de plus grand en France, et qui d’ailleurs était riche plus encore par son portefeuille que par 80 mille livres de rentes que lui donnait une terre et des maisons qu’elle avait à Paris. Je voyais clairement qu’au besoin elle n’aurait pu me rien refuser, et malgré que je n’eusse formé aucun projet pour m’emparer de ses richesses ni en tout ni en partie, je ne me suis cependant pas senti la force de renoncer à ce pouvoir.”
(Vol. 5, chap. VI.)

Et plus tard :

Absorbé dans le libertinage, et amoureux de la vie que je menais, je tirais parti de la folie d’une femme qui, n’étant pas trompée par moi, aurait voulu l’être par un autre. Je me donnais la préférence, et en même temps la comédie.”
(Vol. 9, chap. III.)

Tout est dit. Pendant plusieurs années, de 1758 à 1763, il mystifia cette dame déjà âgée, lui soutira moult argent, et organisa régulièrement des mascarades érotico-alchimiques avec elle et des comparses, qu’il décrit avec force détails amusants, pour continuer à la garder en son pouvoir.
La marquise était aussi en procès avec sa progéniture, laquelle réussit finalement à faire écarter Casanova par lettre de cachet. Mme d’Urfé finit d’ailleurs par comprendre la mystification, qui lui fut dévoilée dans les détails par un des comparses de Casanova, lequel voulait lui piquer traîtreusement sa place.
Nous ne savons pas encore comment l’”affaire” Bettencourt va se terminer, mais il faut bien reconnaître audit Banier un savoir-faire casanovien : bravo, l’artiste !



* comme celle qui agite actuellement la famille Agnelli en Italie, pour des sommes encore plus importantes (2 milliards).

Petite imprécision dans la rédaction :
il ne s'agit que des liens entre la haute bourgeoisie et le personnel politique.
Quand même pas toute la bourgeoisie...

JacquesL

  • Administrateur
  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 4 595
Assistance à la fraude fiscale, version de plus en plus dure :
« Réponse #5 le: 04 septembre 2010, 01:00:16 am »
De nouveaux documents embarrassants pour Eric Woerth

http://www.lemonde.fr/imprimer/article/2010/08/31/1404753.html

Citer
De nouveaux documents embarrassants pour Eric Woerth
31.08.10 | 12h13  •  Mis à jour le 01.09.10 | 07h29

Alors que le ministre du travail a estimé, dans une interview au Parisien, lundi 30 août, qu'il était victime d'une "sorte de lapidation médiatique", et d'"une chasse à l'homme" destinée à "le tuer", L'Express et Le Canard enchaîné publient deux nouvelles informations qui jettent le trouble sur les récentes affirmations d'Eric Woerth.

Dans son édition du 1er septembre, Le Canard fait état d'une lettre de 2003 d'Hervé Gaymard, alors ministre de l'agriculture, expliquant que la vente d'une parcelle de la forêt de Compiègne à la Société des courses de Compiègne était illégale. "Compte tenu de la législation sur les forêts domaniales, je vous informe qu'une cession par vente n'est pas possible", lit-on dans ce courrier reproduit dans l'hebdomadaire.

Cette parcelle de 58 hectares, comprenant un hippodrome et un golf, a pourtant été cédée de gré à gré à la Société des courses, juste avant le départ d'Eric Woerth du ministère du budget en mars, sans appel d'offres et pour 2,5 millions d'euros. Alors que Le Canard du 14 juillet accusait le ministre d'avoir "bradé" la parcelle pour une société "amie" (Florence Woerth, l'épouse du ministre, passerait beaucoup de temps à l'hippodrome selon le journal), le ministre du travail avait démenti toute anomalie dans la vente.

INTERVENTION PERSONNELLE POUR UNE  LÉGION D'HONNEUR

Toujours selon l'édition du Canard Enchaîné du 1er septembre, et ainsi que l'a révélé L'Express mardi, une autre lettre, découverte à la mi-août lors d'une perquisition, contredit l'une des déclarations d'Eric Woerth dans l'affaire Bettencourt, concernant la Légion d'honneur de Patrice de Maistre. Contrairement à ce qu'il n'a cessé d'affirmer, y compris devant les enquêteurs, l'actuel ministre du travail serait bien intervenu personnellement en mars 2007 auprès de Nicolas Sarkozy pour lui demander d'attribuer la décoration à M. Maistre, gestionnaire de fortune des Bettencourt et employeur de son épouse, Florence.

Le courrier, daté de mars 2007, est adressé à Nicolas Sarkozy, place Beauvau. Signée d'Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP, cette lettre recommande Patrice de Maistre pour l'obtention de la Légion d'honneur. Eric Woerth y vante notamment les mérites de ce membre du Premier Cercle, un club chargé de rassembler les principaux donateurs de Sarkozy. Patrice de Maistre faisait partie des collecteurs de fonds de l'UMP, rappelle L'Express. Il a été décoré de la Légion d'honneur en janvier 2008, par le ministre en personne.

Cette nouvelle preuve de collusion entre le ministre et Patrice de Maistre vient accréditer les soupçons sur la nature de leurs rapports. Le ministre a affirmé dans un premier temps ne pas connaître Patrice de Maistre, avant de concéder l'avoir rencontré à quelques reprises en tant que trésorier de l'UMP, alors que le gestionnaire cherchait à obtenir la Légion d'honneur selon Le Canard enchaîné.

"AUCUNE CONTREPARTIE"

Les enregistrements clandestins effectués au domicile de Mme Bettencourt font aussi état de conversations au cours desquelles Patrice de Maistre explique à Liliane Bettencourt qu'il connaît bien Eric Woerth, à qui il demande de l'aide dans le procès opposant l'héritière de L'Oréal à sa fille, mais aussi concernant des soupçons de fraude fiscale. Le collecteur de fonds demande à Liliane Bettencourt d'effectuer une série de dons aux associations de financement de l'UMP, mais aussi des campagnes de Valérie Pécresse et d'Eric Woerth.

Enfin, Florence Woerth, épouse du ministre, a travaillé pour la société Clymène, qui gère la fortune privée de Liliane Bettencourt, de novembre 2007 à juin 2010, dont elle a démissionné à la suite des remous de l'affaire dans les médias.

Interrogé par L'Express, Eric Woerth a changé quelque peu sa version des faits, insistant désormais sur le fait que cette remise de décoration n'avait donné lieu à "aucune contrepartie". L'avocat de Patrice de Maistre, Me Pascal Wilhelm, précise que son client a découvert l'existence de cette lettre le 25 août, lorsque les policiers l'ont interrogé pendant six heures.

Ces nouvelles révélations pourraient cependant amener le ministre devant la Cour de justice de la République. Le procureur général près la Cour de cassation a demandé à consulter les pièces du dossier avant de procéder à une éventuelle saisine. Les enquêteurs du Pôle financier, qui travaillent avec le procureur Courroye, devraient également demander une nouvelle audition du ministre pour qu'il s'explique sur ces contradictions.

JacquesL

  • Administrateur
  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 4 595
Re : Assistance à la fraude fiscale, version de plus en plus dure :
« Réponse #6 le: 04 septembre 2010, 01:18:20 am »
À Genève, Mme Woerth logeait dans le fief des Bettencourt!

http://www.tdg.ch/actu/monde/geneve-woerth-logeait-fief-bettencourt-2010-09-02

Citer
Publié par Tribune de Genève (http://www.tdg.ch)

Accueil > Actu > Monde > Contenu
Affaire Woerth | La pression monte chaque jour un peu plus contre Eric Woerth, ministre français du Travail. Il a reconnu hier être intervenu pour l’attribution de la Légion d’honneur au gestionnaire de Liliane Bettencourt. Patrice de Maistre n’est autre que l’ex-patron de Florence Woerth, pour lequel elle venait très souvent à Genève.


ÉLISABETH ECKERT | 03.09.2010 | 00:00

Entre les bords du lac Léman et la Perle du lac s’élèvent les résidences de Château-Banquet. Un somptueux ensemble d’immeubles baignant dans la verdure, où les appartements se vendent 1,5?million de francs le cinq-pièces et 3,5?millions de francs le dix-pièces. C’est là que, selon plusieurs sources concordantes, résidait l’épouse de l’actuel ministre français du Travail et ancien ministre du Budget, lorsqu’elle venait à Genève pour gérer les affaires de Liliane Bettencourt. «Florence Woerth vivait ici, à Château-Banquet, confie un courtier en immobilier. Si vous désirez un appartement, le sien est toujours vide!»

Selon plusieurs sources, la gérante de fortune française, au service de la société financière des Bettencourt Clymène, y est venue souvent. Bien plus en tous les cas que ce qu’affirmait le 4?juillet dernier l’avocat de Florence Woerth, Me?Antoine Beauquier, suite aux révélations de la Tribune de Genève, affirmant qu’elle était «presque à demeure» dans la Cité de Calvin: «Mme Woerth, disait-il alors, n’a effectué au cours de ces dernières années que deux déplacements à Genève: le 11?janvier et le 29?mai?2008.»

Habitait-elle directement au 10, où les Bettencourt ont acquis un splendide appartement de… dix-neuf pièces de 433?mètres carré, au huitième étage? Cet appartement était inscrit sous la propriété de la société immobilière En Bergère Vevey SA, domiciliée au 55, rue Nestlé, à Vevey. Soit au cœur même de la multinationale vaudoise, actionnaire à hauteur de 29,1% de L’Oréal!

Le complexe résidentiel genevois était, en tous les cas, un véritable fief des Bettencourt, puisqu’au numéro 14, on trouve encore une boîte aux lettres à leur nom et que l’appartement s’y référant aurait, selon des voisins, été vendu il y a deux ans, juste après la mort du mari de Liliane Bettencourt, André.

Havre fiscal des dirigeants de L’Oréal

Quoi qu’il en soit, il n’y a rien de surprenant à ce que la richissime famille française possédât un, voire deux pied-à-terre à Château-Banquet: André Bettencourt entretenait, depuis 1943, d’étroits rapports avec Genève, où il a notamment travaillé durant quelque temps pour la filiale suisse de L’Oréal.

De plus, son second meilleur ami – outre François Mitterrand – François Dalle, a non seulement fini ses jours à Genève, après sa retraite de la direction générale du groupe L’Oréal, mais il y avait aussi déplacé ses comptes bancaires. «La Suisse, nous confie ainsi un avocat de la place, est notoirement connue pour être le havre fiscal des dirigeants de la multinationale de cosmétiques.»

Les enregistrements réalisés au domicile de Liliane Bettencourt par son ancien majordome ont ainsi révélé que «le banquier» de l’héritière était un avocat d’affaires genevois, Me M., qui détenait la signature sur les comptes de Liliane Bettencourt et qui compte parmi ses nombreuses relations d’affaires l’un des administrateurs de la SI En Bergère Vevey SA.

Or, quand le patron de Florence Woerth et financier de Mme?Bettencourt, Patrice de Maistre, voulait de l’argent, il le faisait venir de Genève, ou de Vevey, par les bons soins de Me?M.

Autant dire que les déplacements Paris-Genève étaient nombreux. A ce propos, la Tribune de Genève a également appris que des émissaires français, liés à Patrice de Maistre, se sont rendus en juillet dernier auprès de la banque dépositaire des deux comptes non déclarés de Liliane Bettencourt, une banque privée de la place.

Cherche villa à 50?millions

Dans ses salons privés, il aurait été question d’un achat immobilier «d’au moins 50?millions de francs» entre Genève et Lausanne, grâce aux quelque 70?millions de francs que la banque privée gardait dans sa filiale de Vevey. Le but probable? Faire disparaître ce compte compromettant (dont l’identité de l’ayant droit doit être connue), via une société, anonyme, elle, grâce à l’acquisition d’une belle propriété sur le Léman, où les objets de prestige ne manquent pas.

A Genève, on le sait aujour­d’hui, la famille Bettencourt avait donc bien plus que ces deux comptes bancaires non déclarés, sur lesquels Patrice de Maistre a voulu retirer 300?000?francs pour s’acheter un beau voilier en Méditerranée. L’héritière L’Oréal y détient également un compte à UBS, de quelque 230?millions de francs, et un autre au Credit Suisse, d’environ 150?millions de francs, qui proviennent de ses dividendes de L’Oréal.

Cette visite estivale des émissaires de de Maistre dans les salons de la banque privée genevoise prouve l’urgence qu’il y a pour l’entourage de l’héritière à nettoyer toute trace d’évasion fiscale en Suisse, considérée en France comme une fraude grave. Délit qu’Eric Woerth, lorsqu’il était au Budget, avait explicitement désigné comme sa principale croisade. Aujourd’hui, c’est lui qui se retrouve au cœur d’une tempête qui pourrait bien lui coûter sa tête.

    * Monde

Source URL (Extrait le 04.09.2010 - 01:16): http://www.tdg.ch/actu/monde/geneve-woerth-logeait-fief-bettencourt-2010-09-02

JacquesL

  • Administrateur
  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 4 595
Liliane Bettencourt aurait cité Nicolas Sarkozy parmi ses solliciteurs,
« Réponse #7 le: 04 septembre 2010, 01:21:09 am »
Liliane Bettencourt aurait cité Nicolas Sarkozy parmi ses solliciteurs, affirme François-Marie Banier

http://www.lemonde.fr/imprimer/article/2010/09/02/1405690.html

Citer
Liliane Bettencourt aurait cité Nicolas Sarkozy parmi ses solliciteurs, affirme François-Marie Banier
02.09.10 | 12h00  •  Mis à jour le 02.09.10 | 15h54

Dans des notes saisies chez François-Marie Banier, les policiers ont eu la surprise de découvrir le nom de Nicolas Sarkozy. L'artiste, qui a la manie de retranscrire toutes les conversations qu'il tient afin, dit-il, de détenir un matériau romanesque, fait état d'une conversation qu'il a eue avec Liliane Bettencourt. Celle-ci, dans le scellé n°1, se serait épanchée sur les gens qui la sollicitaient, sur le plan financier.

"Je vous indique que correspond aussi en clair à la réalité vécue le passage sur M. Sarkozy, du 26 avril 2007, lâche M.Banier. Elle [Mme Bettencourt] cherche à me dire quels sont les écueils de quelqu'un qui possède de l'argent, et l'exemple qu'elle prend par rapport à ces demandes d'argent est aussi romanesque. Qui dit qu'elle ne me montre pas une histoire qui n'est pas tout à fait juste ? Ce sont des propos qu'elle m'a tenus, mais je ne sais s'ils sont vrais ou pas."

PROCÉDURE JUDICIAIRE

Mme Bettencourt, selon M. Banier, cite le nom de M. Sarkozy. Et l'on peut déduire des réponses de l'écrivain, volontairement abscons, qu'il était notamment question d'argent. "Elle ne m'a pas dit si c'était pour Neuilly, pour sa campagne ou pour autre chose. Ce n'était peut-être pas pour lui [M. Sarkozy]."

François-Marie Banier, âgé de 63 ans, est visé par une procédure pour abus de faiblesse par la fille de l'hétière de L'Oréal, Françoise Meyers-Bettencourt. Il est accusé d'avoir profité de la fragilité psychologique de Mme Bettencourt pour se faire remettre près d'un milliard d'euros de dons dans les années 1990 et 2000.
...
Gérard Davet

JacquesL

  • Administrateur
  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 4 595
La comptable des Bettencourt rompt le silence :
« Réponse #8 le: 28 septembre 2011, 02:13:33 pm »
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/09/28/la-comptable-des-bettencourt-rompt-le-silence_1578701_823448.html
http://www.lemonde.fr/imprimer/article/2011/09/28/1578701.html

Citer
La comptable des Bettencourt rompt le silence

LEMONDE.FR | 28.09.11 | 08h28   

C'est un nouveau rebondissement dans l'affaire Bettencourt. Après plus d'un an de silence – elle avait livré le même témoignage en juillet 2010, avant d'être  l'objet de multiples attaques – l'ancienne comptable des Bettencourt, confirme, mercredi 28 septembre, la valse des espèces destinées au financement politique chez ses ex-patrons.

Après avoir été entendue par un juge d'instruction à Bordeaux mi-septembre, c'est dans Libération que Claire Thibout se livre, révélant la visite fréquente, au domicile de ses employeurs, de "personnalités politiques de droite" comme Nicolas Sarkozy et son ex-épouse Cécilia, mais aussi Eric Woerth, l'ancien ministre et trésorier de l'UMP, ou encore Pierre Messmer, François Léotard et Renaud Donnedieu de Vabres. "Je ne dis pas que tous venaient pour ça [l'argent], mais il est clair que certains venaient aussi pour ça", raconte-t-elle.

LE CAS ÉRIC WOERTH

La comptable, qui préparait les enveloppes de liquide bien fournies, n'assistait pas aux remises d'argent. Sauf une, de manière indirecte : "Celle de 50 000 euros que Mme Bettencourt a remis à M. de Maistre suite à la demande qu'il m'avait faite pour Eric Woerth."

Cet épisode est même décrit dans le détail : en janvier 2007, quelques mois avant la présidentielle, c'est au départ 150 000 euros que lui demande le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt, Patrice de Maistre. Ce dernier précise que "cet argent est destiné à Eric Woerth". La comptable refuse d'aller chercher une telle somme, et finit par remettre 50 000 euros à Mme Bettencourt pour qu'elle les donne à M. de Maistre : "Il voulait que l'enveloppe transite par elle pour ne pas avoir à signer de reçu."

Devant la comptable, il aurait alors expliqué "brièvement" à l'héritière de L'Oréal que l'argent était pour M. Woerth, mais "Madame n'allait pas bien, elle n'a donc pas compris". Claire Thibout assure que l'argent a été remis le lendemain à Eric Woerth, mais ne prétend pas avoir assisté à cette scène.

A la suite de cet épisode, l'épouse d'Eric Woerth, Florence, est embauchée dans la société Clymène, chargée de valoriser la fortune de Mme Bettencourt. Une embauche que Claire Thibout estime avoir été faite "derrière son dos" par M. de Maistre, car M. Bettencourt "n'aurait sans doute pas été d'accord, il aurait dit : 'On ne mélange pas tout'".

Puis, début 2008, M. de Maistre reçoit la Légion d'honneur (lien payant) des mains d'Eric Woerth. "Ce n'est que plus tard que je me suis rendue compte de l'enchaînement des événements", explique la comptable : remise d'espèces, embauche, Légion d'honneur.

UN TROMBONE TOUS LES 20 BILLETS DE 100

Employée chez les Bettencourt pendant treize ans, Mme Thibout a confirmé, le 14 septembre au juge d'instruction Jean-Michel Gentil, la circulation des espèces à l'hôtel particulier de Neuilly, sans lésiner sur les détails : elle mettait un trombone tous les 20 billets de 100 euros "pour qu'il s'y retrouve" et notait sur l'enveloppe kraft la somme en euros et en francs, voire en centimes.

Mme Thibout juge "plausible" que l'infirmière de Liliane Bettencourt ait pu assister à une remise d'enveloppe à M. Sarkozy, comme l'a indiqué la juge de Nanterre Isabelle Prévost-Desprez, dans un livre. "Tout était possible à la fin, quand Madame allait mal. Son infirmière était très présente à ses côtés, elle a donc pu assister à beaucoup de choses", lance-t-elle.

"JE NE SUIS PAS LA COMPTABLE FOLLE, MENTEUSE"

Si Claire Thibout parle de nouveau aujourd'hui, c'est "d'abord parce qu'[elle] veu[t] que l'on sache que les procédures qui [la] visaient ont été fermées". Accusée de vols de documents, subornation de témoin et dénonciation calomnieuse à l'encontre d'Eric Woerth, la comptable s'estime aujourd'hui "lavée de tout soupçon" : "Je ne suis pas la comptable folle, menteuse, comme certains ont voulu le faire croire."

"Marquée au fer rouge par l'affaire", Claire Thibout, 53 ans, dit aujourd'hui sa vie de famille "dévastée". Depuis 2010, son mari et elle sont au chômage, ses enfants "très perturbés". Elle se souvient de ses douze interrogatoires, "sous pression", réalisés l'été dernier après son témoignage dans une interview à Mediapart, comme d'un "véritable calvaire" : "Témoin, j'ai été traitée comme une accusée. J'ai eu l'impression de devenir l'ennemi public numéro un…"

De la manière dont on l'interrogeait, avec des policiers qui "ont tout fait pour [la] faire revenir sur [ses] propos", elle pense que "des gens très haut placés étaient à la manœuvre", explique celle qui a fait les comptes des Bettencourt de 1995 à 2008.

Le Monde.fr avec AFP

A la suite du débat en face à face entre les deux avocats, après le premier tour d'avril 2007, la plupart des français ont compris qu'ils avaient le choix entre un voyou et une folle.
Le résultat de leur choix n'a rien de surprenant : des pratiques policières et judiciaires de voyous.
Il reste à s'interroger pourquoi et comment les deux principaux appareils politiques avaient sélectionné deux avocats, un voyou et une folle. Ils ont toujours des comptes à rendre aux français, ces deux appareils politiques.


JacquesL

  • Administrateur
  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 4 595
Affaire Bettencourt : le procureur Courroye convoqué aux fins de mise en examen
« Réponse #9 le: 28 septembre 2011, 02:37:52 pm »
Affaire Bettencourt : le procureur Courroye convoqué aux fins de mise en examen

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/09/28/affaire-bettencourt-le-procureur-courroye-convoque-aux-fins-de-mise-en-examen_1578750_3224.html
http://www.lemonde.fr/imprimer/article/2011/09/28/1578750.html

Pourtant très très très obéissant aux intérêts du ministre, ce procureur...

Citer
Affaire Bettencourt : le procureur Courroye convoqué aux fins de mise en examen
LEMONDE pour Le Monde.fr | 28.09.11 | 09h53  •  Mis à jour le 28.09.11 | 14h15

La question du maintien de Philippe Courroye à la tête du parquet de Nanterre ne va pas manquer de se poser.


La juge d'instruction parisienne Sylvia Zimmermann, chargée d'enquêter sur la violation multiple des sources du Monde, passe à l'offensive. Elle vient d'adresser une convocation aux fins de mise en examen au procureur de Nanterre, Philippe Courroye. Il pourrait être reproché à ce magistrat réputé proche du chef de l'Etat une "atteinte au secret des correspondances par personne dépositaire de l'autorité publique" et une "collecte de données à caractère personnel par moyen frauduleux, déloyal ou illicite".

Du coup, la question de son maintien à la tête du parquet de Nanterre ne va pas manquer de se poser. En outre, la magistrate a fait procéder à une perquisition, mardi 27 septembre, dans les locaux de l'inspection générale des services (IGS), pour saisir les archives de l'enquête menée en 2010 par les policiers, à la demande du parquet de Nanterre. La juge Zimmermann dispose désormais d'éléments qui lui permettent de penser que Philippe Courroye a personnellement supervisé la surveillance téléphonique, au cœur de l'affaire Bettencourt, de trois journalistes du Monde, Gérard Davet, Jacques Follorou et Raphaëlle Bacqué.

Elle s'appuie notamment sur l'audition comme témoin assisté de Patrick Nieto, le 19 septembre. Ce commandant de police en poste à l'Inspection générale des services (IGS) a expliqué sur procès-verbal avoir été convoqué, le 9 septembre 2010, par son supérieur, Daniel Jacqueme. Ce dernier lui a expliqué qu'il venait d'être saisi d'une demande d'enquête présentée par Marie-Christine Daubigney, le bras droit de Philippe Courroye au parquet de Nanterre. Il lui a présenté une copie de la plainte déposée par Me Georges Kiejman, l'avocat de Liliane Bettencourt, à laquelle était jointe l'article du Monde qui venait de révéler une perquisition au domicile de la milliardaire.

"POUSSER LES INVESTIGATIONS"

C'est sur la base de cette plainte pour violation du secret de l'enquête que le parquet de Nanterre avait motivé sa saisine de l'IGS. Il s'agissait ainsi pour le procureur Courroye de prouver que la juge de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, qui menait des investigations parallèles aux siennes dans l'affaire Bettencourt, était en relation avec des journalistes.

"M. Jacqueme m'a également remis un procès-verbal d'avis à parquet à son nom, dans lequel il avait eu un contact téléphonique avec M. Courroye, qui lui demandait très précisément les fadettes des deux journalistes", a indiqué le commandant Nieto. Ce policier a adressé le jour-même une réquisition à Orange, visant notamment les appels reçus et émis du 23 juillet au 1er septembre 2010 par Gérard Davet. Il a assuré qu'il rendait compte tous les jours de cette affaire à ses supérieurs.

A la question de savoir s'il était en relation directe avec le parquet de Nanterre, M. Nieto a répondu : "Jamais". Il a ajouté : "En revanche, M. Jacqueme a rendu compte à sept reprises au parquet de Nanterre, entre le 9 septembre et le 6 octobre 2010, soit à M. Courroye, soit à Mme Daubigney". Le policier l'affirme : "M. Jacqueme me remettait systématiquement les procès-verbaux d'avis à parquet. A chaque fois, les magistrats nous demandaient de pousser nos investigations."

LE CONTRE-ESPIONNAGE IMPLIQUÉ

Le policier a encore assuré, en évoquant l'article 77-1-1 du code de procédure pénale, qui proscrit notamment l'utilisation par les services d'enquête des factures téléphoniques détaillées (fadettes) de certaines professions, dont les journalistes : "Je précise que dans ses instructions, le parquet citait le texte du 77-1-1, mais sans aller jusqu'au bout". Mme Daubigney devrait aussi être entendue, en tant que témoin assisté.

La juge Zimmermann est par ailleurs saisie d'un autre volet de l'enquête, impliquant cette fois les services du contre-espionnage français. La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), sur ordre de l'Elysée, s'était en juillet 2010 procuré les fadettes de Gérard Davet, afin de découvrir sa source dans l'affaire Woerth-Bettencourt. L'Elysée s'était ému des fuites dans ce dossier. Lundi 3 octobre, le commissaire divisionnaire Stéphane Tijardovic, qui avait adressé pour la DCRI la réquisition à Orange, sera entendu par la juge Zimmermann, en qualité de témoin assisté. Sont également convoqués d'ici à la fin octobre, en tant que témoins assistés, Bernard Squarcini, patron de la DCRI, et Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, deux proches de Nicolas Sarkozy.

Fabrice Lhomme