Hé bien en juin dernier, j'ai été beaucoup trop gentil, et il va falloir être plus précis.
En sciences comme dans toutes les autres activités humaines, la durée de vie des erreurs dépend de la structure du pouvoir.
La durée de vie des erreurs dépend surtout de la pathologie du pouvoir. A management pathologique, pseudo-science pathologique.
L'exemple majeur est le moulage d'une clique, encore trois générations après, quand tous les protagonistes des crimes originaux sont tous décédés depuis longtemps, sur ses secrets de famille. Plus personne ne sait sur quoi pouvait bien porter le secret, mais tous les descendants se sont conformés à la culture d'évitement, aux fautes de raisonnement prescrites, afin d'éviter de visiter la région du secret férocement gardée.
Visiter le secret de famille en vigueur depuis décembre 1926, à
http://deonto-famille.org/citoyens/debattre/index.php?topic=1141.0http://udppc.asso.fr/forum/viewtopic.php?t=1416En cause : les besoins territoriaux démesurés de Niels Bohr, et dans une moindre mesure (mais à peine moindre), de Werner Heisenberg.
Voir aussi le management par corruption par les politiques, ultérieurement relayés par les pharmaceutiques :
http://deonto-famille.info/index.php?topic=42.0Voir encore le management par corruption par les politiques, par exemple la sinistre de la Mience, là, Valérie Pécresse, qui donne l'ordre aux cacadémiciens de valider le mythe carbocentrique :
http://deonto-ethics.org/impostures/index.php/board,30.0.html... Et comme les déguisés en habit vert ont préalablement été sélectionnés par le pouvoir politique pour leur docilité, c'est facile de leur donner des ordres et d'être obéie. Rappelez-vous comment les akadiémiki ont docilement obéi aux ordres du pouvoir politique, et ont docilement déclaré que l'akadiémik Andriéï Sakharov était devenu fou dans sa tête... Bé wi quoi à la fin, s'ils n'obéissaient pas, c'est eux aussi qui auraient été déportés puis persécutés par une centaine d'agents du KGB chacun (du moins pour ceux qui étaient aussi connus en Occident qu'Andriéï Sakharov), voire, pour beaucoup moins cher, auraient
accidentellement succombé à quelque
regrettable accident, voire, cas intermédiaire, auraient été incarcérés en hôpital politico-psychiatrique, tels Léonid Pliouchtch' ou Jaurès Médvédiev, et torturés à la naloxone. Un "
accident" est si vite arrivé, en pouvoir oligarchique et mafieux !
Quelque chose n'a pas vraiment changé depuis l'affaire Galileo : le politique considère les savants comme des laquais en livrée, à son service.
Mais peut-on passer d'un management corrompu à un management vertueux ?
L'exemple historique a été fourni par Orlando Winfield Wilson, superintenant de la police de Chicago de 1960 à 1967 :
http://deonto-famille.org/citoyens/debattre/index.php?topic=9.msg1188#msg1188Prenant son poste après un scandale, ce professeur d'université découvrit une police criblée d'incompétence et de corruption. Il la réorganisa de façon à lui donner les moyens de faire son travail, et décourager les passe-droits. A la retraite de Wilson en 1967, Daley, le maire de Chicago sut revenir à plus de racisme, plus de brutalité, plus d'abus, davantage de juteuses connivences avec les gangsters,
la rrroutine habituelle, quoi.
Peut-on faire une conclusion moins pessimiste, moins désespérante ?
On prête à Wolfgang Pauli la boutade suivante :"
En sciences, la vérité ne triomphe jamais, mais les imbéciles finissent par mourir." On ne prête qu'aux riches, Pauli était bien de taille à sortir une pareille boutade, mais je persiste à penser que celle-ci est apocryphe.
Argument pour l'authenticité : cette petite coterie dont Pauli était membre, groupée autour de Niels Bohr, à l'époque était minoritaire, pouvait se considérer comme persécutée par la majorité des physiciens du temps, et pouvait penser attendre des décès avec impatience.
Argument pour le caractère apocryphe : de nos jours, la petite coterie dont Pauli était membre, groupée autour de Niels Bohr, qui à l'époque était minoritaire, et pouvait se considérer comme persécutée par la majorité, est devenue elle-même hégémonique, et la boutade attribuée à Pauli s'applique justement à elle-même.
L'expérience montre qu'il est rarissime qu'un mauvais garçon qui a goûté aux joies du proxénétisme redevienne un jour honnête : il a goûté à l'argent facile, il n'en perdra jamais le goût. Les exceptions sont très très rares. Plus généralement, celui qui a goûté aux joies de l'abus de pouvoir facile, de la violence facile et impunie, n'en reviendra pas davantage. Il s'y cramponnera comme un
junkie à sa seringue.
Avec une mine gourmande,
Thierry Gaudin me prévenait : "
Si vous voulez innover ou réformer, il faut toujours arriver par où l'institution ne voit pas. Sinon elle n'aura qu'une idée en tête : vous zigouiller préventivement.".
L'arme de l'instituant est la mobilité, la faculté de se porter là où l'institué ne le voit pas (on retrouve ici l'utilité, pour l'institué, du panoptique).
Mais les rapports de force sont tels qu'il ne peut survivre s'il est découvert.
http://classiques.uqac.ca/contemporains/gaudin_thierry/ecoute_des_silences/ecoute_des_silences.pdfPour en revenir aux grands prêtres de l'imposture climatique, voir ceux-ci, en poste à l'O.N.U. (Christiana Figueres), qui exigent de redevenir les maîtres du monde, comme ils l'étaient avant que leurs habitudes de fraudes systématiques soient publiquement révélées (
Climategate) :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/04/05/climat-l-onu-veut-aborder-les-questions-qui-fachent_1503167_3244.html.
http://www.lemonde.fr/imprimer/article/2011/04/05/1503167.htmlIncurables, ceux-là... Jusqu'à leur mort, ils exigeront de conserver le privilège d'infaillibilité, le beau rôle d'être les "
sauveurs de la planète", et leurs carrières complètement anormales et imméritées. Comme un
junkie à sa seringue...
Il faut revenir sur l'heureuse parenthèse d'Orlando Wilson dans la sombre histoire de Chicago et de la police de Chicago : d'où provient que le maire Daley a été obligé de rompre temporairement avec sa politique d'entente avec les gangsters, et avec ses brutalités racistes ordinaires ?
L'évolution sanglante depuis le départ de Wilson jusqu'à la conclusion de la guerre du Vietnam commence par :
Mayor Daley signaled a change with his comment in April 1968 that police should “shoot to kill” rioters.
Il faut donc fouiller d'une part l'évolution des contre-pouvoirs citoyens et du contre-pouvoir de la presse, d'autre part les actions fédérales (judiciaire notamment), pour pouvoir comprendre la réalité locale.
Le document cité indique que ce sont essentiellement des décisions de justice, notamment par la Cour Suprême fédérale, qui ont obligé la police de Chicago à devenir moins une bande armée, davantage un service public. Mais qui a actionné ces cours de justice ? Le document ne le dit pas. Or il y a forcément eu là un combat moral, mené dans l'opinion publique et les média, pour contraindre cette bande armée à mieux respecter les lois morales et les lois écrites des U.S.A.
A ce point du débat, nous avons probablement isolé les ingrédients essentiels :
* Les comportements répréhensibles, listés dans les causes d'errements collectifs durables, sont tous liés au fait que nous sommes des animaux de meute, dont la féroce concurrence, et territoriale, et sexuelle, est médiée par la meute, la puissance de la meute, et le rang dans la meute. Les plus forts demeurant obsédés de prouver qu'ils restent bien chefs de meute, les plus faibles demeurant obsédés de prouver qu'ils sont bien des suiveurs de meute, léchant fidèlement l'urine du chef de meute (ou de la cheffe de meute).
* La totalité des remèdes évoqués reposent sur une supervision hors-meute, sur un regard extérieur à la meute, une puissance extérieure aux réflexes de meute, et/ou sur l'accès à une réflexivité non plus individuelle mais groupale. Dans
l'article consacré à la réflexivité, c'est ce que nous avions appelé l'ordre de réflexivité quatre, et souligné combien ce degré de maturation est rarement atteint. Toute meute, tout chef de meute sont instinctivement hostiles à ce qui affaiblirait les réflexes de meute. Pour décider que la condition humaine dépasse les réflexes de meute, encore faut-il avoir procédé à une complète maturation d'adulte...
Qui voit d'autres ingrédients essentiels à l'analyse, qui nous ont encore échappé ?