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Auteur Sujet: A Herat, les anciens chefs talibans sont au chômage (Washington Post)  (Lu 1357 fois)

JacquesL

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http://www.courrierinternational.com/article/2010/03/04/a-herat-les-anciens-chefs-talibans-sont-au-chomage
Original : http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/02/25/AR2010022506237.html

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A Herat, les anciens chefs talibans sont au chômage

Séduits par les offres du gouvernement, plusieurs combattants ont déposé les armes. Mais les promesses d’emplois restent pour l’instant sans suite, ce qui pourrait compromettre les efforts de réconciliation.

04.03.2010?|?Joshua Partlow?|?The Washington Post

En tant que commandant des talibans du district de Pusht-e-Zargon, dans l’ouest de l’Afghanistan, Abdul Wahab se considérait comme l’incarnation de la loi. Quelqu’un avait volé un mouton ? Il choisissait lui-même son châtiment : généralement une balle dans l’avant-bras ou le mollet. Il faisait bien attention à ne pas toucher l’os. Quand les salaires arrivaient du quartier général des talibans, situé au Pakistan (100 dollars par mois et par homme), c’était lui qui les distribuait. Il avait trente combattants sous ses ordres. “Si je leur avais demandé de sauter dans la rivière, ils l’auraient fait”, explique-t-il. Pouvoir et respect, voilà ce que les talibans avaient apporté à Abdul Wahab. Mais, en novembre 2009, il a préféré déposer les armes et échanger ces privilèges contre un travail et une vie plus paisible, à l’abri des raids américains. Les Etats-Unis, avec la coopération de l’OTAN et de leurs alliés afghans, s’efforcent en effet de réinsérer les combattants tels que lui en leur offrant des emplois.

Les responsables politiques américains semblent avoir visé juste. Une rencontre avec Abdul Wahab et d’autres combattants ayant récemment quitté les rangs des talibans suffit pour s’en persuader. Plusieurs anciens talibans avouent avoir rejoint les rangs des extrémistes non par conviction religieuse, mais pour des raisons plus terre à terre : manque d’argent, conflits contre le gouvernement à Kaboul… A Herat, ville stratégique de l’ouest de l’Afghanistan, chacun fait preuve de pragmatisme quand il s’agit de choisir son camp. “Ici, les talibans n’obéissent pas à une idéologie”, explique Delawar Shah Delawar, le chef adjoint de la police de la ville. “Ce sont des gens qui ont souffert. Ils se sentent humiliés parce qu’ils n’ont pas de voiture, pas de garde du corps. Comment garder la tête haute en public ?”

L’aide se limite à des couvertures et du charbon

L’exemple de Gualam Yahya Akbari est tout à fait révélateur. Maire de Herat au début des années 1990, après le retrait des Soviétiques, c’était à l’époque un farouche adversaire des talibans. A leur arrivée au pouvoir, il a dû fuir en Iran. De retour en Afghanistan après l’invasion américaine, il a participé au développement de Herat, devenue l’une des villes les plus modernes d’Afghanistan. Mais, après un conflit avec le précédent gouverneur, il a été renvoyé en 2006. Il s’est alors retiré dans les vergers de son village natal de Siyawooshan et a recruté une armée. Malgré ses origines tadjikes, il s’est mis à soutenir les talibans, en majorité pachtounes, qui lui ont offert de l’argent, des armes et des experts en explosifs venus du Pakistan et d’Iran pour former ses partisans. Ses combattants se sont mis à faire régner la terreur à Herat. Ils attaquaient régulièrement au lance-roquettes l’aéroport de la ville, l’enceinte des Nations unies et la base militaire américaine. “Il s’était entouré de criminels, d’assassins, de kidnappeurs. Tout le monde se plaçait sous sa protection”, raconte le commandant Mohammed Rahim Panjchiri, responsable du contre-terrorisme à Herat. “Il a commencé avec cinq ou six personnes et a fini par avoir 300 à 400 hommes sous ses ordres.” Le 8 octobre, une frappe aérienne américaine a eu raison de lui et de vingt-deux de ses hommes alors qu’ils bivouaquaient sous une tente à Siyawooshan. Plusieurs milliers de personnes ont défilé en procession pour lui rendre hommage. A Herat, la mort d’Akbari “a été le plus grand événement de ces dernières années dans le domaine de la sécurité”, affirme un responsable américain.

Sharif, un cultivateur du village d’Adraskan, était un des lieutenants d’Akbari. Il a commencé à considérer le gouvernement comme son ennemi quand son puits s’est asséché. Ailleurs, les autorités avaient contribué à l’entretien du système d’irrigation, explique-t-il, mais pas dans son village. “Les cultures ont périclité. Alors, j’ai décidé de rejoindre les talibans.” Suleiman Amiri, un autre chef de milice, avait perdu son emploi de chef de bataillon dans l’armée afghane. Il est parti dans les montagnes et il a rassemblé une milice. “Je voulais que les gens me respectent”, concède-t-il. Après la mort d’Akbari, l’insurrection a vacillé. Quelque 300 combattants se sont rendus aux autorités de la province. Tous les anciens talibans interrogés disent qu’on leur avait promis des emplois s’ils déposaient les armes, mais que, quatre mois plus tard, le gouvernement n’a toujours pas tenu ses engagements. L’aide dont ils disposent se limite à quelques rations alimentaires et à des “kits d’hivernage” de l’USAID [agence du gouvernement américain chargée de fournir l’assistance économique et humanitaire], qui contiennent des couvertures et du charbon. Beaucoup d’entre eux se sont installés dans le centre-ville de Herat. Ils redoutent tellement les représailles des talibans qu’ils n’osent pas rentrer chez eux. Amiri, l’ancien commandant de milice, s’est vu proposer un poste de chef de la police du district, mais Kaboul n’a pas encore approuvé sa nomination. Il loge dans une maison avec plusieurs dizaines de ses hommes. Sans emploi, ils sont de plus en plus inquiets. “Je paie de ma poche pour 80 personnes”, commente-t-il.

Pour Abdul Wahab, l’ancien chef taliban, les perspectives ne sont guère plus radieuses. Il loue une masure dans un bidonville en périphérie de la ville. Les jours de pluie, le sol de terre se transforme en boue, qui gèle quand il fait froid. Pendant les semaines qui ont suivi sa défection, le “gouverneur” taliban de Herat l’a appelé sur son portable. Abdul Wahab était un traître, un infidèle, il ne valait pas mieux qu’un soldat américain. On l’a menacé : “On les tue, on va te tuer aussi.” N’ayant connu qu’une vie de combattant, il n’est pas intéressé par un emploi civil, mais les forces de sécurité afghanes ne lui proposent rien d’autre. Il refuse de revenir travailler la terre à Salimi [le village d’où il vient] car ses voisins se moqueraient de lui en le voyant tombé si bas. Il envisage de quitter le pays. Dans l’équation complexe de la politique afghane, il est de ceux, si nombreux, qui se sont battus successivement contre les talibans puis dans leurs rangs. Au moins, quand il était chef parmi eux, il était respecté. Aujourd’hui, conclut-il, “nous n’avons plus rien”.
Traduction : Courrier International.
« Modifié: 06 mars 2010, 10:23:56 pm par Jacques »

JacquesL

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Afghanistan : des données secrètes accablantes publiées
« Réponse #1 le: 23 octobre 2010, 02:15:46 pm »
http://www.lefigaro.fr/international/2010/07/26/01003-20100726ARTFIG00345-afghanistan-des-donnees-secretes-accablantes-publiees.php

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Afghanistan : des données secrètes accablantes publiées

Double-jeu du Pakistan, vrai bilan des pertes civiles, assassinats : la mise en ligne de milliers de documents confidentiels sur la face cachée de la guerre en Afghanistan plonge le gouvernement américain dans l'embarras.

C'est l'une des plus importantes «fuites» d'informations dans l'histoire des Etats-Unis. Le site Wikileaks a publié dimanche une compilation de documents confidentiels retraçant en détail le conflit afghan de 2004 à 2009. Et le bilan est sans appel : alors que la stratégie des alliés est de plus en plus critiquée dans le monde occidental, la situation des alliés sur le terrain ne s'améliore pas et nombre de bavures et dysfonctionnements sont passés sous silence.

Selon trois journaux - le britannique Guardian, l'allemand Der Spiegel et l'américain New York Times - dont les rédactions ont eu accès aux 92.000 notes et rapports en avant-première, la situation dépeinte est bien plus sombre que celle livrée par voie officielle. Le nombre de victimes civiles collatérales serait ainsi supérieur aux 195 morts et 174 blessés reconnus officiellement, des dizaines d'autres décès accidentels n'étant jamais mentionnés, précise le Guardian.

En outre, «les documents dépeignent une guerre paralysée par le manque de compétences et de loyauté des autorités et forces de sécurité afghanes, et par une armée pakistanaise qui paraît au mieux peu coopérative, au pire travaillant en sous-main avec les insurgés contre lesquels la coalition se bat», affirme de son côté le New York Times.

L'Iran et le Pakistan pointés du doigt

Des notes confidentielles confirmeraient les soupçons pesant depuis déjà quelques temps sur l'attitude ambiguë du Pakistan, allié déclaré de Washington dans la lutte contre le terrorisme. Ce pays limitrophe de l'Afghanistan, qui reçoit plus d'un milliard de dollars par an des Etats-Unis pour combattre les talibans, laisserait pourtant certains de ses agents secrets participer à des réunions d'insurgés pour planifier des attaques contre les soldats américains ou organiser des assassinats de dirigeants afghans.

L'Iran est également pointé du doigt pour fournir les talibans en armes, argent et entraînement, rapporte le Guardian. Selon une note diplomatique de l'ambassade américaine à Kaboul, le ministère afghan des Affaires étrangères accuse aussi Téhéran de verser des millions de dollars de pots-de-vin à des parlementaires afghans et d'œuvrer au départ de ministres réformateurs du gouvernement. Ces informations, fournies par des informateurs afghans rémunérés, ne peuvent toutefois être corroborées, précise le journal.

Les rapports détaillent également d'autres aspects de la guerre ayant déjà fait l'objet de fuites. Sous l'administration Bush, des unités spéciales américaines étaient ainsi chargées de capturer quelque 70 leaders talibans, morts ou vifs, sans aucune forme préalable de procès. Ces missions ont pris fin avec l'arrivée de Barack Obama au pouvoir.

«Une menace pour la sécurité nationale»

La Maison-Blanche, furieuse, a condamné avec force la publication de ces documents. « Wikileaks n'a pas cherché à contacter le gouvernement américain à propos de ces documents qui peuvent contenir des informations susceptibles de mettre en danger la vie de citoyens américains, de nos partenaires et des populations qui collaborent avec nous », réprouve un porte-parole de l'administration Obama. La Maison-Blanche souligne également que la situation chaotique dépeinte dans les rapports résulte du manque de ressources affectées au conflit afghan sous l'administration Bush. Barack Obama avait profondément modifié la stratégie alliée en décembre 2009, en envoyant notamment des renforts militaires.

L'ambassadeur du Pakistan aux Etats-Unis a pour sa part jugé «irresponsable» la publication des documents secrets. Dans un communiqué, Husain Haqqani estime que ces documents contiennent des informations inexactes, qui «ne reflètent pas la réalité sur le terrain».

Côté afghan, la présidence a indiqué ne pas être «surprise» par le contenu des documents. «La réaction du président Karzaï a été de dire que ce n'était pas nouveau pour nous», a déclaré e porte-parole de la présidence, Waheed Omar. «Mais les deux questions que nous regardons avec plus d'attention sont les cas de pertes civiles démenties (auparavant par les forces internationales, ndlr) et (le rôle) des services de renseignement de pays comme le Pakistan».

Le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, a expliqué sur le site du Guardian pourquoi il avait décidé de publier ces documents sensibles. «Les militaires justifient la confidentialité de certaines informations en expliquant que le succès de leurs actions en dépend. Mais ces informations, sur un déplacement de troupes par exemple, se périment très vite. Or les documents publiés par Wikileaks concernent la période janvier 2004-décembre 2009. Donc dans ce cas précis, l'argument ne tient pas». Julian Assange a toutefois précisé au Guardian avoir «édité» certains documents pouvant représenter une menace pour des êtres humains.

«Par essence, le bon journalisme prête à controverse. Dans ce cas précis, il va permettre de montrer la vraie nature de la guerre (en Afghanistan, ndlr)», conclut Julian Assange, dont le site se donne pour objectif de faire «fuiter» des informations afin de lutter contre la corruption des pouvoirs publics et des entreprises.

LIRE AUSSI :

» FOCUS - Le fonctionnement des forces étrangères en Afghanistan

JacquesL

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WikiLeaks/Afghanistan : nouvelles fuites
« Réponse #2 le: 23 octobre 2010, 02:18:10 pm »
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/10/23/97001-20101023FILWWW00414-wikileaksafghanistan-nouvelles-fuites.php

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WikiLeaks/Afghanistan : nouvelles fuites
AFP
23/10/2010 | Mise à jour : 11:53

Un responsable du site WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson, a annoncé aujourd'hui la diffusion prochaine de quelque 15.000 nouveaux documents confidentiels de l'armée américaine sur la guerre en cours en Afghanistan, lors d'une conférence de presse à Londres.

"WikiLeaks n'a exploité qu'environ un rapport sur six des documents relatifs à l'Afghanistan afin de les examiner( ...) ce travail est désormais terminé est les rapports vont bientôt sortir", a déclaré Kristinn Hrafnsson.

Vendredi, le site Internet spécialisé dans le renseignement a publié près de 400.000 documents secrets de l'armée américaine sur la guerre en Irak. Et ses conclusions sont sans appel : la coalition internationale a bel et bien torturé des prisonniers irakiens et fermé les yeux sur des exactions commises par les forces irakiennes.

Présentés comme «la plus grosse fuite de documents militaires secrets de l'Histoire», les documents mettent en évidence «de nombreux cas de crimes de guerre qui semblent manifestes de la part des forces américaines, comme le meurtre délibéré de personnes qui tentaient de se rendre».

«On parle de cinq fois plus de morts en Irak, un vrai bain de sang comparé à l'Afghanistan», a assuré sur CNN le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, jugeant que «le message de ces dossiers est puissant et peut-être un peu plus facile à comprendre que la complexe situation en Afghanistan». Refusant d'entrer dans les détails de ces révélations, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a condamné la fuite de tout document pouvant mettre en danger «la vie des soldats et des civils des Etats-Unis et de leurs alliés».