La méthode des douze wattmètres.
On considère une alimentation triphasée.
On branche un wattmètre entre chaque phase, plus un autre entre chaque
phase et le neutre - ce qui fait 6 wattmètres.
Par sécurité, on branche un second wattmètre plus perfectionné en
parallèle avec chacun des précédents, ce qui nous fait 12 wattmètres,
d'où le nom de la méthode.
L'énergie dépensée dans le bazar au fil du temps a pour expression :
E = {intégrale}[0,T] Ri² dt
Nous pouvons dans en première approximation considérer R comme constant
en fonction du temps
E = R {intégrale}[0,T] i² dt
et puisque i² = -1 :
E = -RT
On sait par ailleurs que
PV = nRT
D'où l'on tire :
E = - PV/n
Mais par ailleurs, on sait aussi que E=mc². Par conséquent :
mc² = -PV/n
et nous en tirons :
c = sqrt (-PV/nm)
Ce montage permet donc de calculer la vitesse de la lumière.
Certains physiciens contestent le bien-fondé de la méthode, mais la
meilleure preuve que cette contestation est infondée est que depuis
trente ans de pratique de ce TP les étudiants se sont *toujours*
arrangés pour tomber sur le bon résultat.
Fin de citation.
J'ignore l'auteur, mais je remercie fda de l'avoir mis sur le net, sur fr.sci.physique. Minilien :
http://minilien.com/?XsamGypze0>>(Ce vieux texte semblant introuvable sur le Net, je prends la liberté de
>>le recopier ici afin qu'il ne tombe pas dans l'oubli total; ce serait
>>dommage)
> C'est un véritable joyau, peux-tu me dire ou tu as trouvé ce texte ?
L'endoit où je l'ai vu pour la première fois était un numéro du bulletin
des élèves de Centrale Lyon (les écoles s'échangeaient volontiers leurs
bulletins internes, à l'époque; peut-être le font-elles encore
aujourd'hui), sans doute vers 1970.
Il a été également tiré par IBM sans mention d'auteur lors des
démonstrations de l'électocomposeuse 4250 au SICOB et aux journées TPG.
L'idée était d'avoir un texte qui comprenne des formules mathématiques
(car le but du jeu était de montrer qu'on les composait facilement) et
qui n'atterrisse pas directement dans une poubelle sans être lu. Ca, la
chronologie des journées TPG, qui à Paris n'ont lieu que tous les 9 ans,
nous assure que c'était en 1983.
Il est beaucoup plus spectaculaire, bien entendu, écrit avec de vraies
formules mathématiques, pour la même raison que les fameux pastiches
d'"Actuel" et de "Jalons" tirent une partie de leur sel de l'imitation
quasi parfaite, sur le plan de la forme, de leurs illustres modèles, et
fait ainsi ressortir le contraste du fond.
(Pour la même raison, les énormités d'un Groucho Marx ou des Nuls en
tenue de soirée et observant une diction parfaite m'ont toujours semblé
plus hilarantes que celles des clowns en paillettes ou les pitreries
d'un de Funès seconde période ou d'un Christian Clavier; mais je sens
que je m'éloigne du sujet...)
Ceux qui ont aimé le texte sur les douze wattmètres aimeront aussi,
certainement, "Les dernières inventions de M. de Pawlowski" (membre de
l'Institut et auteur du fameux "Voyage au pays de la quatrième
dimension"). M. de Pawlowski, qui aimait à se moquer de ses collègues
trop sérieux à son goût, a entre autres écrit un jour :
"Démontons nos montres et classons-en méthodiquement tous les rouages.
Ce serait bien le diable si à la fin de notre travail nous ne finissions
pas par savoir enfin l'heure qu'il est"