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Auteur Sujet: Sarkose obsessionnelle, par Serge Hefez :  (Lu 1412 fois)

JacquesL

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Sarkose obsessionnelle, par Serge Hefez :
« le: 05 novembre 2009, 11:50:47 pm »
Sarkose obsessionnelle, par Serge Hefez :
http://www.liberation.fr/tribune/010172481-sarkoze-obsessionnelle

Citer
«C'est devenu une véritable obsession, je lis tout ce qui le concerne, j'achète tous les ouvrages qui parlent de lui, et même les biographies de Cécilia», me révèle une patiente. Et un autre de me confier : «Cet homme envahit mes pensées, dès qu'on parle d'autre chose entre amis, je ramène toujours la conversation sur lui, j'essaie désespérément de comprendre ce qu'il a dans la tête.» A un autre moment de la journée : «J'ai su depuis le début qu'il avait un problème de quéquette, il est largement en train de me donner raison.» Sans parler des rêves innombrables où notre petit roi, triomphant ou démoniaque, pénètre les recoins les plus profonds de l'âme de mes patients.

Face à ce déferlement fantasmatique, je m'étonne que le DSM, classification internationale des troubles mentaux, n'ait pas encore ajouté à ses innombrables taxinomies, ces nouvelles maladies de l'âme que sont la sarkomanie, la sarkophobie, la sarkonoïa ou la sarkophrénie. Comment opère ce diable d'homme pour encombrer ainsi l'imaginaire au point de générer, chez la plupart de nos concitoyens, une sarkose obsessionnelle aux effets délétères ? Certes, il est omniprésent. Certes, il fait tout pour capter notre attention et saturer nos sens. Il fait surgir un lapin pour dissimuler une colombe, subtilise au pouvoir d'achat une politique de civilisation, escamote une Cécilia pour son double rajeuni de vingt ans. Certes il exhibe son bon plaisir et nous rappelle que le pouvoir ça fait jouir, sur tous les plans et dans toutes les positions.

...

Chacun semble aujourd'hui prendre conscience que la machine s'emballe ; chacun guette l'accélération des tics de «Cheval fougueux», soupèse l'éventualité d'une explosion en plein vol. L'activisme forcené de notre petit roi, en virant à une gesticulation de plus en plus vidée de sa substance et de sa vérité, semble à présent mettre en scène, sous nos yeux ébahis, le spectacle de son autodestruction.