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Auteur Sujet: Equivoque d’une tolérance affichée en dépit d’un prosélytisme compulsif...  (Lu 2246 fois)

JacquesL

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http://www.bivouac-id.com/2009/11/04/claude-levi-strauss-le-plus-grand-ethnologue-du-xxe-siecle-etait-aussi-un-grand-critique-de-l%E2%80%99islam/

Citer
Claude Lévi-Strauss, le plus grand ethnologue du XXe siècle, était aussi un grand critique de l’islam
Republication.
Nous ne le dirons jamais assez : la critique de l’islam, loin d’être une forme de racisme, est au contraire un signe de clairvoyance intellectuelle : tous les grands intellectuels qui se sont penchés sur les sociétés islamiques ont émis des réserves, voire des critiques acerbes. Bivouac-id vous a présenté le point de vue d’auteurs classiques (ici) et celui de l’islamologue Roger Arnaldez sur l’islam (ici). Voici aujourd’hui le point de vue de Claude Lévi-Strauss, dont on vient de fêter les 100 ans. Anthropologue, ethnologue, philosophe, professeur honoraire au Collège de France, membre de l’Académie française, Claude Lévi-Strauss est un des premiers théoriciens de la pensée structuraliste et un des plus grands intellectuels français du XXe siècle. Son ouvrage le plus célèbre, Tristes Tropiques, publié en 1955, contient des passages incendiaires sur l’islam.

En voici quelques extraits de Tristes Tropiques (Éditions Plon, 1955) :

Sur le plan esthétique, le puritanisme islamique, renonçant à abolir la sensualité, s’est contenté de la réduire à ses formes mineures: parfums, dentelles, broderies et jardins. Sur le plan moral, on se heurte à la même équivoque d’une tolérance affichée en dépit d’un prosélytisme dont le caractère compulsif est évident. En fait, le contact des non-musulmans les angoisse. Leur genre de vie provincial se perpétue sous la menace d’autres genres de vie, plus libres et plus souples que le leur, et qui risquent de l’altérer par la seule contiguïté. Plutôt que parler de tolérance, il vaudrait mieux dire que cette tolérance, dans la mesure où elle existe, est une perpétuelle victoire sur eux-mêmes. En la préconisant, le Prophète les a placés dans une situation de crise permanente, qui résulte de la contradiction entre la portée universelle de la révélation et l’admission de la pluralité des fois religieuses. Il y a là une situation “paradoxale” au sens pavlovien, génératrice d’anxiété d’une part et de complaisance en soi-même de l’autre, puisqu’on se croit capable, grâce à l’Islam de surmonter un pareil conflit. En vain, d’ailleurs: comme le remarquait un jour devant moi un philosophe indien, les Musulmans tirent vanité de ce qu’ils professent la valeur universelle de grands principes: liberté, égalité, tolérance; et ils révoquent le crédit à quoi ils prétendent en affirmant du même jet qu’ils sont les seuls à les pratiquer.

(…) Tout l’Islam semble être, en effet, une méthode pour développer dans l’esprit des croyants des conflits insurmontables, quitte à les sauver par la suite en leur proposant des solutions d’une très grande (mais trop grande) simplicité. D’une main on les précipite, de l’autre on les retient au bord de l’abîme. Vous inquiétez-vous de la vertu de vos épouses ou de vos filles pendant que vous êtes en campagne? Rien de plus simple, voilez-les et cloîtrez-les. C’est ainsi qu’on en arrive au burkah moderne, semblable à un appareil orthopédique, avec sa coupe compliquée, ses guichets en passementerie pour la vision, ses boutons-pression et ses cordonnets, le lourd tissu dont il est fait pour s’adapter exactement aux contours du corps humain tout en le dissimulant aussi complètement que possible. Mais, de ce fait, la barrière du souci s’est seulement déplacée, puisque maintenant il suffira qu’on frôle votre femme pour vous déshonorer, et vous vous tourmenterez plus encore. (Pages 463-5)

(…) si un corps de garde pouvait être religieux, l’Islam paraîtrait sa religion idéale: stricte observance du règlement (prières cinq fois par jour , chacun exigeant 50 génuflexions), revues de détails et soins de propreté (les ablutions rituelles); promiscuité masculine dans la vie spirituelle comme dans l’accomplissement des fonctions organiques; et pas de femmes. (…) Grande religion qui se fonde moins sur l’évidence d’une révélation que sur l’impuissance à nouer des liens au-dehors. En face de la bienveillance universelle du bouddhisme, du désir chrétien du dialogue, l’intolérance musulmane adopte une forme inconsciente chez ceux qui s’en rendent coupables; car s’ils ne cherchent pas toujours, de façon brutale, à amener autrui à partager leur vérité, ils sont pourtant (et c’est plus grave) incapables de supporter l’existence d’autrui comme autrui. Le seul moyen pour eux de se mettre à l’abri du doute et de l’humiliation consiste dans une “néantisation” d’autrui, considéré comme témoin d’une autre foi et d’une autre conduite. La fraternité islamique est la converse d’une exclusive contre les infidèles qui ne peut pas s’avouer, puisque en se reconnaissant comme telle, elle équivaudrait à les reconnaître eux-mêmes comme existants. (Pages 466-7)

Ce malaise ressenti au voisinage de l’Islam, je n’en connais que trop les raisons: je retrouve en lui l’univers d’où je viens; l’Islam, c’est l’Occident de l’Orient. Plus précisément encore, il m’a fallu rencontrer l’Islam pour mesurer le péril qui menace aujourd’hui la pensée française. Je pardonne mal au premier de me présenter notre image, de m’obliger à constater combien la France est en train de devenir musulmane. Chez les Musulmans comme chez nous, j’observe la même attitude livresque, le même esprit utopique, et cette conviction obstinée qu’il suffit de trancher les problèmes sur le papier pour en être débarrassé aussitôt. A l’abri d’un rationalisme juridique et formaliste, nous nous construisons pareillement une image du monde et de la société où toutes les difficultés sont justiciables d’une logique artificieuse, et nous ne nous rendons pas compte que l’univers ne se compose plus des objets dont nous parlons. Comme l’Islam est resté figé dans sa contemplation d’une société qui fut réelle il y a sept siècles, et pour trancher les problèmes de laquelle il conçut alors des solutions efficaces, nous n’arrivons plus à penser hors des cadres d’une époque révolue depuis un siècle et demi, qui fut celle où nous sûmes nous accorder à l’histoire; et encore trop brièvement, car Napoléon, ce Mahomet de l’Occident, a échoué là où a réussi l’autre. Parallèlement au monde islamique, la France de la Révolution subit le destin réservé aux révolutionnaires repentis, qui est de devenir les conservateurs nostalgiques de l’état des choses par rapport auquel ils se situèrent une fois dans le sens du mouvement. (Page 468)

Les hommes ont fait trois grandes tentatives religieuses pour se libérer de la persécution des morts, de la malfaisance de l’au-delà et des angoisses de la magie. Séparés par l’intervalle approximatif d’un demi-millénaire, ils ont conçu successivement le bouddhisme, le christianisme et l’Islam ; et il est frappant de marquer que chaque étape, loin de marquer un progrès sur la précédente, témoigne plutôt d’un recul. Il n’y a pas d’au-delà pour le bouddhisme ; (….) Cédant de nouveau à la peur, le christianisme rétablit l’autre monde, ses espoirs, ses menaces et son dernier jugement. Il ne reste plus à l’Islam qu’à lui enchaîner celui-ci : le monde temporel et le monde spirituel se trouvent rassemblés. L’ordre social se pare des prestiges de l’ordre surnaturel, la politique devient théologie. En fin de compte on a remplacé des esprits et des fantômes auxquels la superstition n’arrivait tout de même pas à donner la vie, par des maîtres déjà trop réels, auxquels on permet en surplus de monopoliser un au-delà qui ajoute son poids au poids déjà écrasant de l’ici-bas.
(Pages 471-2)

* * *

L’émission Les Nouveaux Chemins de la Connaissance, diffusée le 26 novembre 2008 sur France Culture dans le cadre du centenaire de C. Levi-Strauss, a mis en présence Vincent Debaene (Ancien élève de l’ENS, agrégé de Lettres modernes, il enseigne la littérature à l’Université de Columbia à New-York) et Marcel Hénaff (Agrégé de Philosophie, anthropologue, il enseigne à l’Université de Californie à San Diego) pour une discussion sur le livre Tristes Tropiques. Cette discussion va aborder le sujet de la critique acerbe de l’islam par C. Levi-Strauss. Cette critique se place de façon plus globale dans la critique du déclin de l’Occident, telle qu’elle est formulée par Lévi-Strauss, qui se désole que l’Occident à bout de souffle, incapable de produire du neuf, en soit réduit à “parasiter“, à “piller” des cultures extérieures, “où elle va chercher un surcroît de vie“…

Vous pouvez télécharger l’extrait audio ici (le fichier est désormais hélas indisponible).

Durée de l’extrait : 18min 20. [Le dialogue sur l’islam commence à 8 min 30.] Le site de l’émission est disponible ici.

Remarquez que le présentateur Raphaël Enthoven relance courageusement ses invités sur l’attitude de Levis-Strauss vis-à-vis de l’islam, commentant même l’extrait de Tristes Tropiques par les mots : “Robert Redecker a été condamné à mort pour beaucoup moins que ça“. Malheureusement, c’est la débandade en face de lui : on souligne bien que à la sortie du livre (en 1955), ces pages « n’ont suscité aucune réaction » mais que aujourd’hui, ce sont les « plus difficiles à lire… à intégrer, disons ».

« Elles [les pages en question] me laissent un peu perplexe » : voilà tout le courage dont savent faire preuve les intellectuels contemporains!

* * *

Notons enfin que Claude Lévi-Strauss fait toujours preuve de la même clairvoyance vis-à-vis de la société islamique et du danger qu’elle fait peser sur l’Occident, comme en témoignent ces deux citations récentes :

Nous sommes contaminés par l’intolérance islamique“. (Le Nouvel Observateur du jeudi 10 octobre 2002, cité par André Grjebine dans “La guerre du doute et de la certitude”, Berg international)

« J’ai commencé à réfléchir à un moment où notre culture agressait d’autres cultures dont je me suis alors fait le défenseur et le témoin. Maintenant, j’ai l’impression que le mouvement s’est inversé et que notre culture est sur la défensive vis-à-vis des menaces extérieures, parmi lesquelles figure probablement l’explosion islamique. Du coup je me sens fermement et ethnologiquement défenseur de ma culture » (propos recueillis par Dominique-Antoine Grisoni, « Un dictionnaire intime », in Magazine littéraire , hors-série, 2003).

Source : Bivouac-ID,  26/12/2008, DanSK.

http://www.bivouac-id.com/2008/12/26/claude-levi-strauss-le-plus-grand-ethnologue-du-xxe-siecle-est-aussi-un-grand-critique-de-l%E2%80%99islam/
« Modifié: 05 novembre 2009, 02:46:44 pm par Jacques »

JacquesL

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Le complément :
D'où vient cette complaisance envers l'intolérance islamiste,
complaisance que Bivouac-id fustige chez les intellectuels médiatiques,
affichés par la TV du petit roi ? Pour habiller sa propre intolérance.

Quelque temps, l'épiscopat français s'est précipité dans le piège,
fulminant contre Salman Rushdie, et volant au secours de la Fatwa
prononcée par Khomeiny : "Rrrhah ! Encore une fois les crédules sont
blessés dans leur crédulité ! ...
". Mais ils n'ont pas donné suite dans
ce thème... Auraient-il perçu la gravité de la gaffe ?

Très durablement, en revanche, les héritières du féminisme, devenu
féminazisme depuis que tous leurs objectifs avouables ont tous été
dépassés, soit depuis plus de trente ans, recopient l'intolérance
islamique. Cela seul convient à leur paranoïa guerrière.
Voir par exemple les fraudes universitaires de Louise Langevin, qui
réclame la pénalisation de la liberté de parole :
http://www.aufil.ulaval.ca/articles/haine-ligne-203.html
http://www.etudesfeministes.fss.ulaval.ca/ChaireClaire-Bonenfant/actualites/docs/internet_antifeminisme.pdf
Commentaires à http://harakiri.ca/2009/01/12/universite-laval-criminaliser-ceux-qui-critiquent-le-feminisme-sur-internet/.
http://deonto-famille.info/index.php?topic=209.0

Voir aussi les flots d'insultes que m'adressait une fameuse idéologue de
la guerre sexiste, qui réclamait 11500 euros de rançon en récompense de
ses insultes :
http://debats.caton-censeur.org/index.php?option=com_content&task=view&id=23&Itemid=46
http://deonto-famille.info/index.php?topic=25.0
Hélène Palma a fait d'autres procès à d'autres témoins gênants, et les a
perdus aussi.

Autre exemple de leur despotisme intolérant :
http://deonto-famille.info/index.php?topic=212.0
http://www.ledevoir.com/2004/08/25/62153.html
http://www.ledevoir.com/2004/08/31/62689.html
Anne-Marie D’Aoust, qui se présente comme candidate à la maîtrise en
science politique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et qui
affirme avoir été dans la réserve des forces armées canadiennes, et qui
réclame haut et fort qu’on réduise au silence Norman Lester.

Pour faire diversion de leur despotisme et de leur intolérance, elles
affichent, ou plutôt elles exigent une grande complaisance envers
l'islam et envers quelques déviations sexuelles. Cela suffit à tromper
les gogos.
« Modifié: 05 novembre 2009, 03:20:11 pm par Jacques »

JacquesL

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A contre-Coran :
« Réponse #2 le: 07 novembre 2009, 01:32:36 pm »
A contre-Coran :
Djemila Benhabib, Ma vie à contre-Coran (VLB éditions)

http://carolinefourest.wordpress.com/2009/10/26/a-contre-coran/
Citer
A contre-Coran
By Caroline Fourest

Le livre de Djemila Benhabib, Ma vie à contre-Coran (VLB éditions), connaît un vif succès au Canada. Il est en passe de devenir le livre de chevet de tous ceux qui ont fui l’islamisme pour trouver refuge en Europe. De Paris à Londres en passant par le Québec, avec le débat sur les “accommodements religieux”, l’auteur suit à la trace un mal qu’elle croyait derrière elle. Elle s’étonne d’une certaine naïveté face à l’intégrisme. Suffit-il de présenter le voile comme un acte de liberté, de déguiser ses mots et son projet, pour que l’intolérance soit tolérée ?

Djemila Benhabib est immunisée contre cet angélisme. Connaître l’histoire de l’islam politique ayant ravagé l’Algérie aide à décoder le double discours des intégristes. Le grand mérite de son livre est de nous transmettre cette histoire et ce regard. Il en a un autre : démontrer l’immense responsabilité du pouvoir algérien dans la montée de l’islamisme.

Certains indépendantistes voulaient la laïcité… Le FLN préfère miser sur l’islamisation de la nation algérienne. La Constitution consacre l’islam comme religion d’Etat. Truffées d’instituteurs importés d’Egypte et formés par les Frères musulmans, les écoles publiques deviennent des lieux où l’on bourre le crâne des enfants à coups de récitation du Coran.

Djemila en garde un souvenir assommant. “J’étais debout, moi aussi, pour demander la flagellation des adultères et l’extermination des mécréants.” Chez elle, l’endoctrinement ne prend pas. Ses parents militent au PAGS, un mouvement communiste. A la maison, on préfère les livres d’Angela Davis. A l’époque, il existe encore de nombreux Algériens pour préférer le progrès à la réaction. On les marginalise en les traitant d’“occidentalisés”. La police les traque.

Octobre 1988, la jeunesse se révolte, descend dans la rue et brûle des voitures. La répression est terrible. Au lieu d’entendre cette rage comme une envie de liberté, le président Chadli Benjedid se tourne vers les intégristes et cède à leurs demandes, dans l’espoir – illusoire – d’acheter la paix sociale. Après avoir voté un code de la famille qui ramène la femme algérienne au statut de mineure, on passe une loi rendant le sport facultatif pour les écolières… au nom de la pudeur. Le Front islamique du salut (FIS) est conforté. Il monte inexorablement.

La suite est connue. Après un premier scrutin municipal permettant au FIS de détenir la moitié des mairies, les intégristes remportent le premier tour des élections législatives de décembre 1991. Ils s’apprêtent à tenir leur promesse : “Interdire les partis laïques ou socialistes” et “appliquer la charia”. L’armée annule le processus électoral. Les islamistes basculent dans la guérilla, l’armée dans la sale guerre… Pris en étau, les intellectuels, les artistes, les laïcs se font tirer comme des lapins et vivent dans la terreur.

Djemila Benhabib se souvient du 25 mars 1994, dernier jour de l’ultimatum du GIA “ordonnant aux femmes de porter le hidjab” : “Quitter la maison devenait une expédition. A chaque recoin, la mort guettait les têtes nues.” Des filles ayant osé sortir sans voile sont assassinées sur le chemin de l’école ou de l’université. La famille Benhabib reçoit des menaces quotidiennes. Il est temps de s’exiler. Mais le cauchemar n’est pas terminé.

En Europe, les Algériens laïques retrouvent leurs bourreaux. Les islamistes pourchassés par l’armée n’ont eu aucun mal à obtenir le statut de réfugiés. Les ambassadeurs des Frères musulmans monopolisent les médias et vantent le choix du voile. Dans certains quartiers de France, la “réforme” fondamentaliste voulue par Hassan Al-Banna et le FIS parvient à faire passer les musulmans modernes ou non pratiquants pour des traîtres “occidentalisés”.

Djemila Benhabib ne supporte plus de voir leur propagande tolérée au nom du multiculturalisme. Son livre est un avertissement : “Toute indulgence envers cette idéologie de mort n’est pas seulement une grave erreur de principe, c’est une trahison.”

Caroline Fourest

LE MONDE | 23.10.09

JacquesL

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Derrière le voile, il y a l'oppression.
« Réponse #3 le: 17 novembre 2009, 03:15:42 pm »
http://www.midilibre.com/articles/2009/10/29/MONTPELLIER-Derriere-le-voile-il-y-a-l-39-oppression-977285.php5
Citer
«Derrière le voile, il y a l'oppression »

L'écrivain canadien d'origine algérienne Djemila Benhabib, invitée de Sauramps, présentait son livre (28 octobre 2009).

ENTRETIEN

Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire cet ouvrage qui raconte votre vie, de l'Algérie jusqu'au Québec, à lutter contre l'intégrisme ?
Honnêtement, c'est la conjoncture actuelle au Québec : les gens sont inquiets de l'intrusion du religieux dans la sphère publique. Moi, je suis de culture musulmane et je pense comme eux, je m'inscris dans ce combat contre l'intégrisme musulman.

Considérez-vous que le dialogue n'est pas possible avec les islamistes.
Non, parce que l'on est dans deux styles de valeur fondamentalement antinomiques : soit on est dans les valeurs républicaines, d'égalité, de laïcité, soit dans le système religieux, et jeter des ponts entre les deux est impossible. Cette nouvelle forme d'islam est inquiétante parce qu'elle
est revendicative, on est clairement dans le prosélytisme, loin de l'islam que j'ai connu, fait de modestie et d'humilité. Mon grand-père était religieux, vice-président du tribunal d'Oran, et il n'a jamais revendiqué de salle de prière !

A Montpellier, la mairie a nommé l'association qui gère une des mosquées. C'est une bonne piste pour contrôler ?
Le problème, c'est que dans les mosquées, on ne fait plus de religion mais de la politique. J'étais à La Courneuve la semaine dernière, dans une petite mosquée, il y avait tellement de monde que les rues étaient bloquées ! Occuper l'espace public est d'une illégalité absolue. Je préfère que l'on construise des théâtres que des mosquées parce qu'on en construit de plus en plus en France : est-on en train de créer de nouveaux croyants ? Et tous les attentats perpétrés en France ils se sont préparés où ? Dans les mosquées. Ce climat m'inquiète, je préfère que l'islam se vive à la maison.

Votre position sur le voile est aussi radicale...
Je viens en France depuis quinze ans et, cette fois-ci, j'ai constaté une prolifération de voiles islamiques que je n'avais jamais vu. Tari Ramadan a fait des dégâts et on l'a laissé faire. Le voile, moi, en Algérie, à l'école, jusqu'à mes 15 ans, personne ne le portait. Le problème c'est qu'il est contraire à la valeur fondamentale de l'égalité. A l'école c'est réglé, c'est interdit, et dans la rue, je ne veux pas m'immiscer dans la vie des gens mais cela me semble dégradant : et pour la femme qui serait une tentatrice et pour l'homme qui ne pourrait pas maîtriser sa libido ! C'est infantilisant.

Que répondre à celles qui disent que c'est leur choix ?
Que c'est par les femmes, par le voile que le projet islamiste s'empare de la société. Derrière le voile, il y a l'oppression, la polygamie, la lapidation et tout le reste. En Iran, ce sont 80 coups de fouet si on ne le porte pas, mais regardez bien les images qui nous parviennent de là-bas : le voile est de plus en plus en arrière sur les têtes des femmes, elles résistent ! C'est pour les Iraniennes, les Saoudiennes ou les Afghanes qu'il faut se battre. Et ici, ça se banalise ! A Saint-Michel j'ai vu des burqas, c'est du délire !

Comment les autorités doivent-elles réagir ?
Notre classe politique n'a pas apporté de solution adéquate à ce que vivent les jeunes, l'ascenseur social est en panne. Du coup ils préfèrent se réfugier dans ces discours politico-religieux réconfortant de victimisation. En arriver à avoir des gens qui disent "je suis musulman" et non pas "je suis français" c'est effrayant, on n'arrive plus à semer un rêve dans la tête des jeunes. La solution : il faut fermer la porte à l'islamisme politique, le disqualifier même s'il y est déjà.



Recueilli par Y. PHILIPPONNAT
« Modifié: 17 novembre 2009, 03:18:36 pm par Jacques »